Stephen Harper a soutenu que l'affrontement des plaines d'Abraham constitue un événement historique important. Photo: Le Soleil
Alexandre Robillard - Le premier ministre Stephen Harper a tenté d'apaiser la controverse suscitée par la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham en affirmant, vendredi, que la majorité de la population du pays est en faveur de l'unité canadienne.
M. Harper a soutenu que l'affrontement, survenu il y a 250 ans, constitue un événement historique important qui est chose du passé pour la majorité, sauf pour ses adversaires souverainistes.
Lors d'une conférence de presse à Montréal, il a d'ailleurs accusé le Bloc québécois de tenter de diviser la population au sujet de cette reconstitution, organisée par une agence fédérale.
«C'est seulement pour le Bloc que c'est une bataille actuelle, une bataille qui continue, a-t-il dit. Parce que le Bloc est un parti qui veut diviser la population et notre gouvernement et la grande majorité des Canadiens et des Québécois veulent continuer ce pays uni.»
M. Harper a affirmé que la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN) remplissait son mandat en commémorant l'affrontement, l'été prochain, avec une reconstitution qui rassemblera 2000 figurants et d'autres événements tels un bal masqué.
A Ottawa, cette semaine, le Bloc québécois a obtenu que le président de la CCBN, André Juneau, comparaisse devant le comité des Communes sur le Patrimoine, dans dix jours, afin d'expliquer sa programmation.
Vendredi, M. Harper, qui a annoncé un investissement dans l'aérospatiale, n'a pas voulu commenter davantage.
«Je peux dire seulement que cette commémoration, c'est une décision de la Commission des champs de bataille, a-t-il dit. C'est leur rôle de reconnaître notre histoire et elle va prendre les décisions pour les commémorations.»
Soumise à des pressions de toutes parts, la CCBN a entamé récemment des consultations afin d'examiner l'opportunité de changements à la programmation, qui pourraient être annoncés lors d'une conférence de presse prévue mardi.
Au cours des dernières semaines, le Bloc québécois ainsi que le Parti québécois ont, entre autres, réclamé l'annulation de l'événement. Le premier ministre Jean Charest a quant à lui déclaré qu'il n'avait pas l'intention d'assister à l'événement, ajoutant qu'il était difficile de voir dans quelle direction s'en allait le projet de reconstitution.
A Shannon, en banlieue de Québec, le député indépendant André Arthur, un allié des conservateurs, a déclaré vendredi que la controverse a pris de l'ampleur parce que l'événement a été mal géré par M. Juneau.
«Il a échappé le ballon, pauvre Juneau, a-t-il dit lors d'un point de presse dans sa circonscription. Et là, il s'accroche après les murs.»
Selon le député fédéral, il aurait fallu laisser l'organisation de l'événement aux groupes d'amateurs qui participent à ce type de reconstitution historique et faire preuve de leadership devant la contestation qui s'est manifestée au cours des dernières semaines.
M. Arthur a d'ailleurs donné l'exemple de l'aplomb avec lequel le maire de Québec a résisté aux soubresauts traversés l'année dernière lors du 400e anniversaire de Québec.
«Ca va peut-être être annulé, je ne le sais pas, a-t-il dit. Si ça avait été mené avec un type de leadership un petit peu plus, peut-être à l'image de ce que Labeaume a fait, peut-être que les gens se seraient rassis. Quand les menaces ont commencé quelqu'un leur aurait dit de se taire.»
La ministre fédérale des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, responsable de la région de Québec, a affirmé qu'il reviendra à M. Juneau d'aller défendre sa programmation devant le comité des Communes et d'expliquer sa vision politique de l'événement si tel est le cas.
«C'est à M. Juneau de le dire, a-t-elle déclaré. Je ne vais pas vous expliquer quelle est la conception de M. Juneau, c'est à lui qu'il faut le demander.»
La ministre n'a pas voulu se prononcer sur l'éventuelle annulation de l'événement, affirmant que M. Juneau doit présenter sa programmation révisée la semaine prochaine.
Par ailleurs, elle a condamné «la violence et la menace» que certains groupes opposés à l'événement ont laissé planer.
«J'en ai contre la violence et la menace et que par leur silence, entre autres, le Bloc et le PQ cautionnent ça, a-t-elle dit. C'est inacceptable dans une société. Qu'ils les dénoncent.»
M. Arthur et Mme Verner étaient à Shannon afin d'annoncer un investissement fédéral pour compléter la construction d'un aqueduc dans cette municipalité qui a été aux prises avec un problème d'eau contaminée.
Harper tente d'apaiser la controverse sur la bataille des plaines
M. Harper a soutenu que l'affrontement, survenu il y a 250 ans, constitue un événement historique important qui est chose du passé pour la majorité, sauf pour ses adversaires souverainistes.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé