Haro sur le poste de lieutenant-gouverneur

Un poste archaïque, désuet et ridicule

Tribune libre

Pour une énième fois, la pertinence du poste de lieutenant-gouverneur revient sur la liste des sujets d’actualité. Et, pour une énième fois, le représentant officiel de la Reine d’Angleterre au Québec fait les frais de critiques acerbes dans les médias.

Cette fois-ci, c’est l’agenda plutôt « clairsemé » du lieutenant-gouverneur sortant Pierre Duchesne qui est la cible de ses détracteurs, certains mois n’indiquant que quelques activités protocolaires au menu, pour la plupart la ratification de décrets et la sanction de projets de loi.

Pour leur part, les tenants de la pertinence du poste allèguent que le lieutenant-gouverneur joue un peu le rôle d’un « pompier » qui doit être au poste même s’il n’y a pas d’urgence. Mais à quelles urgences réfèrent-ils exactement, sinon pour signer des bouts de papier qui pourraient recevoir le sceau du juge en chef de la Cour d’appel qui assume déjà cette fonction lorsque le poste devient vacant selon la constitution.

En bref, 750 000 $ annuellement pour un pompier qui n’est jamais appelé au feu constitue, à mes yeux, une comparaison pour le moins « boiteuse »…Jusqu’à quand allons-nous tolérer le maintien d’un poste aussi archaïque et aussi désuet?

Fonctions du lieutenant-gouverneur (source : Wikipédia)


Le lieutenant-gouverneur est l'une des composantes de la sphère législative (avec l'Assemblée nationale du Québec) et de la sphère exécutive (avec le Conseil des ministres du Québec). Au niveau législatif, il est responsable de sanctionner les lois de l'ANQ.

Le lieutenant-gouverneur possède deux pouvoirs particuliers : Le pouvoir de réserve et le pouvoir de désaveu.

Le pouvoir de désaveu consiste en la possibilité pour le lieutenant-gouverneur de transmettre toute loi provinciale adoptée par l'Assemblée nationale au gouvernement fédéral qui peut en vertu de ses pouvoirs, annuler la loi en question. Le gouvernement fédéral a utilisé le pouvoir de désaveu 112 fois depuis 1867 et pour la dernière fois en 1943. La dernière loi québécoise désavouée l'a été en 1910.

Le pouvoir de réserve s'applique lorsque le lieutenant-gouverneur refuse de sanctionner une loi adoptée par l'Assemblée nationale. Cela a comme impact de la transmettre au gouvernement fédéral pour que celui-ci se prononce à son sujet. Les lieutenants-gouverneurs canadiens ont utilisé ce pouvoir 70 fois, la dernière fois, sans succès, en 1961. Le dernier projet réservé au Québec l'a été en 1914.

Aujourd'hui, le lieutenant-gouverneur exerce la partie « administrative et protocolaire » du pouvoir exécutif au Québec, le rôle « politique » étant l'apanage du Premier ministre. Bien que nommé par le gouvernement fédéral du Canada, le lieutenant-gouverneur n'est pas un fonctionnaire relevant de son autorité. Il est le représentant de la personne du monarque en titre (actuellement la reine Élisabeth II) pour la province, à l'image du gouverneur général du Canada au niveau fédéral.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Danièle Fortin Répondre

    6 novembre 2015

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    _ Comme MM. André Gignac et François Ricard le relèvent, si le geste même de refuser de porter serment de soumission à la couronne étrangère répugne tant aux candidats péquistes, solidaristes, onistes et bloquistes, il faudrait peut-être se résoudre à comprendre qu'ici, dans la province de Québec, c'est le parti, la fidélité au régime établi par l'occupant qui importe plus que l'idéal de libération nationale.
    Ne pas s'y prêter ne les expose pas au peloton d'exécution tout de même !
    Dès que les premiers candidats péquistes élus en 1970 se sont pliés au rituel du régime canado-britannique, le parti de René Lévesque aurait dû être conspué et rejeté par les indépendantistes d'alors.
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    Est-ce qu'il était mentionné, dans le programme du R.I.N., qu'un candidat élu refuserait de poser ce geste de pure trahison ?
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  • François Ricard Répondre

    6 novembre 2015

    On parle d'abolir le poste de lieutenant-gouverneur qui est nommé par...Ottawa.
    Et pendant ce temps, nos dix représentants Bloc s'apprêtent à prêter serment à la Reine.
    Pourquoi ne prêteraient-ils pas simplement serment à la population qui les a élus?

  • Archives de Vigile Répondre

    6 novembre 2015

    Monsieur Marineau
    La seule façon de s'en débarrasser, c'est de sortir du Canada en faisant l'indépendance, c'est pas sorcier ça! Autrement, c'est une pure perte de temps et d'énergie pour vouloir s'en défaire. Les députés du PQ n'osent même pas s'abstenir de continuer de porter serment à la reine et ils se disent indépendantistes; ils nous prennent pour des caves ou des valises si vous voulez.
    Ils veulent continuer à maintenir le statu quo actuel et leur carriérisme, je ne vois pas d'autre raison. C'est un geste total de rupture avec le régime fédéral que ça prend mais il faut croire que les Québécois et leurs représentants à Québec se plaisent encore dans ce système. Alors qu'ils continuent à subir ces symboles désuets et archaïques.

    André Gignac 6/11/15

  • Archives de Vigile Répondre

    6 novembre 2015

    "...le lieutenant-gouverneur joue un peu le rôle d’un « pompier »" Probablement en attente du brasier d'une démarche indépendantiste.
    Un canadien comme il faut doit être bilingue s'il est Canadien français et impérialiste s'il est Anglais. • Yves Thériault