Hamon lorgne la banlieue : "La politique à la papa, maman, papi, mamie, c’est fini"

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La gauche française puise ses appuis chez les descendants d'immigrés au nom de la question raciale

C’est son mouvement, mais en fan de foot qu’il a toujours été, Benoît Hamon a décroché et est venu regarder la deuxième mi-temps de ce superbe France-Argentine en salle de presse avec les journalistes. Des vannes, des commentaires techniques, des applaudissements. L’ancien candidat à la présidentielle est un supporter français comme les autres. La victoire célébrée, il rejoint les militants qui eux amendaient le manifeste de Génération.s pendant ce temps.


Hamon a quitté le PS il y a tout juste un an et il vient de passer de longs mois à structurer son parti. Une longue période consacrée à l’interne qui se clôt ce week-end dans cette ville dirigée par la gauche. Une nouvelle phase s’ouvre avec les européennes et les municipales en perspective.


"Maintenant, c’est le moment où on se tourne vers l’extérieur. On n’est pas reconnu pour un logo, une histoire, des trahisons. On est reconnu pour des idées. On va continuer ", confie Benoît Hamon à "l’Obs".


Et, à la tribune du Summum, aux termes du "procès de la ségrégation", cette carte blanche donnée à des militants des banlieues, il avait tenu à prévenir les siens et les potentiels partenaires de son mouvement : "le clientélisme c’est fini, la politique à la papa, maman, papi, mamie, c’est fini". Promettant de ne pas considérer les habitants des quartiers populaires comme des réservoirs de voix, Hamon s’est engagé : "Dans les listes que Génération.s soutiendra ou défendra, c’en sera fini du monocolore. (…) On fera émerger une génération de responsables issus des quartiers ".


"Vous, vous ne dites pas de mal des musulmans"


Racontant avoir visité le quartier de la Villeneuve vendredi, et avoir été accueilli dans un café par des "on est content de vous voir. Vous, vous ne dites pas de mal des musulmans", l’ancien ministre a lancé à ses troupes :


"On doit être le mouvement de l’égalité. Ici, il n’y a pas de catholiques, de musulmans, de juifs".


Celui qui a été député de Trappes discute souvent avec des responsables associatifs de banlieue. Il a l’intention de continuer et d’aller puiser dans ces territoires  les futurs cadres de son mouvement.


Benoît Hamon nous le confie : "Je fais un été militant, je vais faire une tournée. A la rentrée, je ferai un tour des quartiers. Je sors toujours de ces visites avec une idée. Je vais détecter, repérer, je sais faire. Je vais aller chercher des têtes de liste aux municipales".


Cécile Amar