Girard manquait d’affinités avec Québec

Paul Côté est nommé à la place de l’ex-péquiste à la tête de l’AMT

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Nicolas Girard a été limogé de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) parce qu’il ne partageait pas la vision du gouvernement libéral sur la gestion du transport collectif au Québec.

« Le statu quo[n’était] plus possible », a expliqué en point de presse, mercredi, le ministre des Transports, Robert Poëti, pour justifier sa décision de démettre M. Girard de ses fonctions de président-directeur général de l’AMT, un an avant l’expiration de son mandat.

Des rumeurs faisant état de tensions entre M. Poëti et le p.-d.g. de l’AMT couraient depuis plusieurs mois. Devant les médias, le ministre a indiqué qu’il ne s’entendait pas avec M. Girard sur les orientations à donner « à la nouvelle direction » de l’AMT.

« J’avais une vision différente de la nouvelle gouvernance du transport collectif », a-t-il avoué.

Pour remplacer M. Girard, le conseil des ministres a confirmé la nomination de Paul Côté, un ancien dirigeant de Via Rail qui a exercé la présidence par intérim de l’AMT après le départ de Joël Gauthier, ex-directeur du Parti libéral du Québec, jusqu’à l’entrée en fonction de M. Girard en octobre 2012.

Avec son expérience dans le domaine du transport, M. Côté était la personne idoine pour mener à bien la réforme en cours, a fait valoir le ministre. « Dans cette nouvelle direction que je voulais donner, mon évaluation de la situation était qu’il fallait avoir une expertise et un expert pour guider les orientations de cette nouvelle gouvernance, a dit M. Poëti. Trente ans d’expertise dans le domaine du train de passagers sont loin d’être négligeables, bien au contraire. »

Député du Parti québécois dans la circonscription de Gouin pendant huit ans, M. Girard a été nommé à la tête de l’AMT par le gouvernement minoritaire de Pauline Marois après sa défaite électorale aux mains de la co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, en 2012.

À l’époque, son inexpérience dans le secteur du transport collectif avait soulevé la critique. L’opposition péquiste est demeurée solidaire de M. Girard et s’est insurgée plus tôt cette semaine contre son congédiement imminent, soupçonnant un règlement de comptes de nature politique. En vertu du décret gouvernemental, M. Girard aura droit à une allocation de transition équivalant à trois mois de salaire. Ses émoluments, comme p.-d.g., étaient de quelque 190 000 $ par an.

En prenant la tête de l’AMT, M. Côté aura la tâche de mener à bien les changements que souhaite apporter le gouvernement Couillard dans la gestion du transport collectif. Un projet de loi sera déposé à cet égard à l’automne.

« J’ai remercié M. Girard pour le travail qu’il a fait, le temps où il a été là, mais à partir de maintenant, l’objectif, c’est une transition vers une gouvernance nouvelle », a souligné le ministre.

M. Poëti entend abolir l’AMT pour instituer deux nouvelles entités : l’une aura le mandat de la planification du transport en commun dans la région métropolitaine, et l’autre sera chargée des opérations. « Pour appliquer cette direction, pour suivre cette nouvelle philosophie que je vais inculquer à l’ensemble des gens pour cette nouvelle gouvernance, pour moi, M. Côté était la personne nécessaire », a-t-il dit.


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