Gilles Duceppe est lui aussi un politicien de l'establishment

Tribune libre

Depuis le temps qu'il est en politique, Gilles Duceppe est lui aussi un politicien de l'establishment qui croit que notre belle civilisation capitaliste occidentale est menacée par de dangereux terroristes venus de civilisations barbares.

Un nouveau sondage démontre que Gilles Duceppe serait le préféré des Québécois comme prochain premier ministre du Québec devant François Legault.

http://www.985fm.ca/politiques/nouvelles/les-gens-veulent-gilles-duceppe-pauline-marois-ve-104660.html

Personnellement, j'en ai soupé du narratif actuel de la guerre au terrorisme, de la nécessaire mondialisation capitaliste etc...

Et Gilles Duceppe ne changerait rien à cela. On continuerait de baigner dans les mêmes discours déprimants. Il ne faut pas oublier que Gilles Duceppe a été formé en politique par un autre important représentant de l'establishment, Lucien Bouchard.

À ce stade-ci de l'histoire, on a absolument besoin de sang neuf, complètement neuf.

Pourquoi ne pas donner une chance à Québec solidaire de former le prochain gouvernement? Après tout, en mai dernier, Khadir a été le seul à ne pas voter pour une motion de félicitations de l'Assemblée nationale pour l'exécution de Ben Laden.

Ainsi, Amir Khadir a le mérite d'être le seul politicien au Québec à ne pas croire au narratif des élites de l'establishment, élites qui en passant ne cherchent pas le bien du peuple mais plutôt le contrôle du peuple et qui raconteraient n'importe quel mensonge pour s'assurer ce contrôle.

Et ce n'est pas Gilles Duceppe qui nous donnerait le revenu universel afin que tous au Québec puissent vivre décemment et s'épanouir.

Pauvre Françoise David !

Elle ne le fait pas voir mais elle doit être au comble du découragement. Surtout qu’elle avait raison dans son analyse de la politique québécoise qui l’avait poussée à fonder Québec solidaire avec Amir Khadir, François Saillant, Michel Chartrand et autres.

Quand QS a été fondé en 2006, c’est qu’il y avait un ras-le-bol généralisé au sein de certains éléments de la gauche québécoise, en particulier au sein de la gauche du parti Québécois.

Madame David qui avait présidé la marche des femmes en 1995 et en 2000 avait conclu de ses diverses expériences avec les décideurs politiques de l’époque que ces derniers n’étaient nullement réceptifs aux diverses revendications pour une société plus juste et une meilleure répartition de la richesse.

Et que ce soit les libéraux ou le parti Québécois au pouvoir, cela ne semblait rien changer à cet état de fait.

De cette frustration est né Québec solidaire.

Le fait que Québec solidaire n’est jamais parvenu à prendre son envol et à vraiment progresser de façon significative doit donner le goût à madame David de tout lâcher, surtout quand elle voit un François Legault sans parti politique être immédiatement pressenti comme le futur premier ministre du Québec.

Madame David avait raison de fonder un nouveau parti plus près des préoccupations du peuple, surtout que les autres partis semblent pour leur part plus près des préoccupations de la riche aristocratie de la finance et des affaires du Québec.

Mais il semble que le pouvoir de cette aristocratie par les médias qu’elle contrôle est trop grand pour permettre de changer quoi que ce soit à la façon dont le Québec est dirigé.

Ainsi cette aristocratie joue avec la population comme elle le veut. Elle présente deux de ses poulains comme favoris, Legault et Duceppe, et elle demande aux électeurs de choisir le moins pire.

Car s’il est évident que Legault est au service de la riche aristocratie de la finance et des affaires du Québec, Duceppe, sans le démontrer autant, l’est tout autant.

Gilles Duceppe est un néolibéral au point de vue économique, c’est à dire en faveur du chacun pour soi et du "au plus fort la poche".

S’il devient premier ministre, il fera comme son mentor Lucien Bouchard a fait. Son premier geste sera d’aller à Wall Street demander aux barons de la finance internationale où il doit couper. Et ce seront encore les chômeurs, les assistés sociaux et les personnes âgées qui en feront les frais.

Je ne crois pas qu’il y aurait une grande différence entre un Québec souverain sous le contrôle de l’aristocratie capitaliste de la finance et des affaires et un Québec intégré au Canada également sous le contrôle de l’aristocratie capitaliste de la finance et des affaires.

C’est pour cela que QS met comme priorité d’échapper le plus possible à ce contrôle avant de faire la souveraineté.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2011

    Gilles Duceppe a fait son temps en politique « canadienne » et il n’est pas convaincu de la nécessité de l’indépendance du Québec. M. Didier, vous avez raison et on peut se demander s’il est possible de réussir en politique sans le soutien de l’aristocratie financière? Dans les structures démocratiques actuelles, la réponse est non.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    L'un de nos plus grands problèmes, c'est que l'aristocratie capitaliste de la finance et des affaires DOIT ABSOLUMENT avoir des politiciens à sa solde pour sa simple survie à cause de la criminalité de cette classe qui fait que s'ils n'ont pas des dirigeants politiques aux ordres, l'aristocratie capitaliste de la finance et des affaires s'exposerait ainsi à plein de poursuites judiciaires pour toutes sortes de méfaits plus ou moins importants.
    Il n'y a qu'à penser aux soupçons qui se portent sur cette élite capitaliste de la finance par rapport aux nébuleux attentats du 11 septembre, au financement de dictateurs étrangers, au renversement de gouvernements étrangers, aux pots-de-vin de toutes sortes et j'en passe...
    Ainsi cette aristocratie n'a pas d'autre choix que de chercher à faire élire des politiciens voués à les défendre...

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    Gilles Duceppe, formé à l'école péquiste, n'est pour moi qu'un autre carriériste voué non pas à l'indépendance du Québec, mais à son ascension propre. En bon politicien, soutenu par le capital et la médiasserie, il a atteint le degré de décrépitude requis pour réussir en politique. Il n'y a qu'à se souvenir de ses coups de patin lors du congrès des 93 % du PQ, ainsi que du sans-gêne qu'il a eu à utiliser Jacques Parizeau qui n'a rien en commun avec lui, lors de la dernière élection au Canada. Rien n'arrête ce type d'individu quand il veut gagner... il peut même s’abaisser à aller chercher le vote des purs et durs (lire indépendantiste) qu’il méprise.
    Je pense en revanche que s'il est vrai que le seul député de l'Assemblée nationale qui ne travaille pas encore pour le capital est Amir Khadir, QS est un futur PQ...
    Ce parti, à peine créé parle la langue de bois. Il est de gauche... sans porter le nom de socialiste. Il est « souverainiste »... à condition que... Attendez qu'il connaisse le succès et vous le verrez ramollir... d'autant plus qu’il est déjà mou !
    J'en ai ras-le-bol des modérés, fussent-ils de QS. Ce sont des carriéristes déguisés, des pantins du capitalisme et de l'impérialisme canadien. Les partis politiques en place sont formés au moule du capital. L'électeur n'a pas d'autre alternative que de voter pour des Dupont et Dupond. Avec la propagande capitaliste et canadienne qui nous dit quoi penser, pour qui voter, nous vivons en pseudodémocratie.
    Cette pseudodémocratie s'apparente à une monarchie de fait à laquelle est soumise l'Assemblée nationale, sauf que ses rois et ses nobles ne sont pas connus. Ils ne risquent pas de connaître la Terreur, leurs noms étant souvent remplacés par des numéros. Ils sont les plus gros actionnaires en bourse. Ils règnent sur Wall street, sur le peuple américain et sur tout l'Occident.
    Je ne me déplacerai pour aller voter que dans l’éventualité peu probable, où sera mis sur pied un parti indépendantiste d'abord (l'émancipation d'un peuple est un préalable à tout), socialiste et laïc ensuite. Ce parti devra, pour être crédible, subir les foudres de la médiasserie. Il sera l’ennemi de tout ce qui se trouve à l’Assemblée nationale. Il ne sera pas fair-play. Il sera radical et ne fera aucune concession sur l’indépendance du Québec. Il annoncera l’instauration de la liberté de presse par la fin du contrôle de la presse par des consortiums et la fin de la presse subventionnée ou alimentée par les revenus de la publicité. Et, s’il ne prend jamais vie… tant pis !

    Je ne jouerai plus. C’est tout !
    Vive l'indépendance du Québec socialiste et laïc, sans aucune association avec le Canada ennemi !
    Michel Rolland

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    Question: sur les 193 ou 194 nations présentes à l'ONU, combien ont d'abord commencé par être complètement de gauche avant de devenir indépendantes?
    Réponse: AUCUNE!
    L'indépendance de QS.....c'est l'appui donné par beaucoup de gens de QS au NDP, parti fédéraliste le plus centralisateur!
    Une société commence par ÊTRE indépendante. Ensuite, au cours des ans les orientations changent selon les gouvernements.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    Gilles Duceppe est à la solde de l’aristocratie capitaliste de la finance et des affaires du Québec tout comme Pauline Marois.
    Gilles Duceppe est un néolibéral au point de vue économique, c’est à dire en faveur du chacun pour soi et du "au plus fort la poche".
    S’il devient premier ministre, il fera comme son mentor Lucien Bouchard a fait. Son premier geste sera d’aller à Wall Street demander aux barons de la finance internationale où il doit couper. Et ce seront encore les chômeurs, les assistés sociaux et les personnes âgées qui en feront les frais.
    On a besoin de quelqu’un qui fera en sorte que tous pourront avoir un revenu suffisant pour une vie décente au Québec. À ce propos, le regretté Michel Chartrand proposait l’instauration d’un revenu de citoyenneté universel. Mais je ne crois pas que ce soit dans les plans de Gilles Duceppe.
    Je ne crois pas qu’il y aurait une grande différence entre un Québec souverain sous le contrôle de l’aristocratie capitaliste de la finance et des affaires et un Québec intégré au Canada également sous le contrôle de l’aristocratie capitaliste de la finance et des affaires.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011

    Comme je suis d'accord avec vous, Didier.
    D'ailleurs, dans mon premier texte: Nos partis politiques sous la coupe de Power, publié ici sur Vigile, je soumettais l'idée qu'en fin de compte, il était possible que le Bloc Québécois ne soit qu'un rejeton de mon'onc Paul.
    Puis dans un autre: Mon'onc Paul n'est pas seul, texte que vous aviez commenté, je m'interrogeais sur la "profondeur indépendantiste de Gilles Duceppe en ces termes: "Même Gilles Duceppe, lors de la dernière campagne, s’est dit en faveur d’une Union nord-américaine similaire à l’Union européenne dans laquelle s’inscrirait un Québec souverain. Si vous voulez l’entendre de vos propres oreilles : http://infodudecodeur.wordpress.com/ . C’est quoi pour lui, être souverain ? Certainement pas être indépendant".
    Alors, qu'un souverainiste non-indépendantiste vienne à la rescousse d'un parti provincialiste-souverainiste...
    WOW!

  • Joseph Berbery Répondre

    31 octobre 2011

    Gilles Duceppe n'est certainement pas le Sauveur qui va régler tous les problèmes du Québec et des Québécois, pour une raison très simple : ce Sauveur est prévu pour la fin des temps... ce qui n'est probablement pas pour demain... Mais soyons sérieux.
    Gilles Duceppe est peut-être, et je dis bien peut-être, celui qui pourrait permettre au Parti Québécois de sortir de l'impasse actuelle. Madame Marois, cessant de confondre ténacité et obstination, pourrait peut-être accepter de sauver in extremis la Cause à laquelle elle croit sûrement, ainsi qu'un parti où elle milite depuis des décennies.
    On devrait alors pouvoir amorcer une solution basée sur l'apaisement, la réconciliation, le rassemblement, ainsi qu'une réflexion approfondie sur la situation ACTUELLE du Québec dans le contexte d'une crise économique et financière, mais aussi sociale et morale profonde, et qui ne touche pas seulement les Québécois, mais aussi le monde occidental dans sa totalité.
    Il faudra réfléchir certainement sur la démarche qui doit conduire à la souveraineté. Mais aussi et de toute urgence sur deux sujets vitaux. D'une part, les moyens à prendre pour sauver ce qui peut l'être encore du système de justice sociale qui avait été mis en place autant par le Parti Québécois que par le P.L.Q. de Lesage et de Bourassa. Il faudra aussi, et peut-être prioritairement à toute autre action, remettre sur pied L'ÉTAT DU QUÉBEC rudement mis à mal par Bouchard d'abord, puis soumis à une véritable entreprise de démolition par Charest.
    L'ÉTAT DU QUÉBEC EST LE PRINCIPAL INSTRUMENT DE LIBÉRATION DES QUÉBÉCOIS. C'est le rocher sur lequel pourra être bâtie la souveraineté. Le démolir, c'est dire définitivement adieu à l'idée même de souveraineté. Celle-ci ne se construit pas sur du vent ou des sables mouvants.
    Pour accomplir une telle tâche, il me semble que Gilles Duceppe est bien placé. Il n'est sûrement pas le sauveur, mais simplement la personne la mieux placée, ICI ET EN CE MOMENT POUR UNE TELLE TÂCHE.