« ʽʽLa droite ? La Gauche ? Ces vieilles catégories ont-elles encore un sens ? [...] Il y a deux France, assène volontiers Jacques Pilhan. Celle de la rue Saint-Guillaume, de la Fondation Saint-Simon, des bien-pensants, des gens convenables, des partisans du franc fort et des grands équilibres, qui veulent que rien ne bouge, pour qui rien nʼest possible. Cʼest la France de Jaffré, Minc, Colombani, Elkabbach, July. Elle a ses intellectuels – Furet, Rosanvallon – et ses candidats – Veil, Rocard, Delors – qui ont la cote dans les sondages mais qui ne résistent pas au principe de réalité, en campagne. Et puis, il y a lʼautre France […]ʼʼ. »1
Cette autre France, cette vraie France au fond, cʼest le Pays réel, méprisé par le Pays légal dont Jacques Pilhan, qui fut conseiller des Présidents François Mitterrand et Jacques Chirac, donne une excellente définition, dans sa forme du tournant du XXIème siècle.
Le soulèvement du « Pays réel », qui nʼen peut plus
Il avait disparu des radars médiatico-politiques : le 17 novembre 2018 le Pays réel, ce peuple oublié, minoré et avili, a su rappeler son existence au Pouvoir en place. Deux ans plus tard, on peut se lamenter sur le fait que le mouvement des Gilets jaunes a donné des fruits bien secs. Aujourdʼhui une mobilisation sociale dʼune telle ampleur serait impossible, crise sanitaire et reconfinement obligent, mais il est certain que sous le charbon de la lassitude, du fatalisme et de la crainte couvent les braisent de lʼinsurrection.
Ce mouvement représente le plus grand élan populaire anti-mondialisation, voire anti-mondialisme. Il est le premier mouvement social propre à la France périphérique, pour reprendre les termes du géographe Christophe Guilluy, à cette partie de lʼhexagone qui a beaucoup perdu depuis que le XXIème siècle a commencé ; éloignée des grandes métropoles, qui sont les centres dʼimpulsion de la mondialisation, là où se concentrent les dynamiques économiques et culturelles, les territoires périurbains ont su ce 17 novembre-là réussir un coup de maître. La périphérie se plaçait au centre, au cœur, de lʼattention médiatique et politique.
Facebook et dʼautres réseaux sociaux comme moyen de mobilisation et de communication, le rond-point comme lieu symbolique du rassemblement, le gilet de sécurité routière comme accessoire servant de signe dʼappartenance, la volonté de plus de « solidarité mécanique » (au sens où Émile Durkheim définissait ce syntagme) comme moteur de lʼaction collective, comme facteur dʼunité, de restauration du lien social qui sʼétiole du fait de la déferlante ultra-libérale, dont les deux mamelles sont le consumérisme et lʼindividualisme : désormais le 17 novembre 2018 est une date, au sens fort du mot, de lʼhistoire sociale de la France, un élément substantiel appartenant au système de représentations collectives des Français.
Et sʼil est légitime de ne pas sʼextasier sur la tournure prise par ce mouvement – à cause de la récupération par lʼultra-gauche mais aussi par « notre vieille propension gauloise aux divisions et aux querelles » relevée par de Gaulle lors du discours de Bayeux du 16 juin 1946 – il y a au moins un enseignement positif a en retirer. Il est le signe que notre peuple ne veut pas mourir, il est la preuve que nous ne sommes pas arrivés à lʼheure des derniers Français.
En manifestant sa vitalité le peuple français a rappelé son ingéniosité. On nʼa pas de pétrole mais on a des idées, dit lʼadage. Maintenant, partout dans le monde, le révolté utilise un gilet jaune comme moyen dʼexpression de sa colère contre ses dirigeants. La France rayonne encore, nʼen déplaise à ceux qui veulent la jeter aux oubliettes de lʼhistoire, ces élites mondialisées qui vivent dans les grandes métropoles, lieux où se produisent lʼessentiel des richesses à lʼheure du capitalisme mondialisé, au détriment des zones périphériques, dites aussi périurbaines et rurales.
Dont Jacques Pilhan, qui exprima sans ambages tout le mépris quʼil éprouvait à lʼégard de la France périphérique, lorsquʼil observait, dans les années 1990, la « [m]ontée […] des ʽʽrurbainsʼʼ – 30 % de la population française, une paille !, – sorte de mix du banlieusard et du campagnard, structuré par le triangle travail-maison-hypermarché, et dont [il] pensait quʼils étaient les vrais enfants de la télé : ʽʽPour eux il nʼy a pas de plan moyen. Cʼest le monde dʼun côté et mon nombril de lʼautre.ʼʼ »2
Fin analyste de la société française, Jacques Pilhan avait observé dès le début des années 1990 lʼémergence de cette nouvelle classe sociale née de la mondialisation et de la métropolisation. À la fin de lʼannée 1992, Pilhan, dans une étude dʼopinion destinée à Michel Rocard, qui préparait alors activement mais discrètement la présidentielle de 1995, identifie un groupe dʼélecteurs en expansion, les rurbains :
« Ils sont de plus en plus nombreux. Ils attendent du maternage. Une de leurs expressions préférées est : nous autres, pauvres couillons. Ils ont des revenus convenables avec souvent deux salaires au foyer, mais ils passent leur semaine à courir. Ils demandent du lien, au travers des associations de défense ou de parents dʼélèves. Ce sont dʼabord des consommateurs. Sur le plan politique, ils ont une haine active de Mitterrand et surtout de Fabius. Ils ont la bave aux lèvres en raison de leurs difficultés quotidiennes.
Sʼil fallait simplifier, poursuit Jacques Pilhan, ces rurbains sont sans arrêt dans les embouteillages mais les responsables politiques les doublent ou les écartent avec leur voitures officielles. De manière générale, ils ont la haine des élites dont ils pensent quʼelles travaillent uniquement pour elles. Cʼest un sentiment pré-révolutionnaire. »3
Lʼhabitant des territoires périurbains, ou « rurbain », représentait en outre, selon les termes de Pilhan « lʼenfant naturel du non à Maastricht »4 ; et à lʼautomne 2018, celui qui était vu par ce dernier comme « lʼennemi, celui qui peut tout faire basculer »5 est devenu Gilet jaune, cʼest-à-dire un opposant résolu à la mondialisation néolibérale et à ses axiomes, ses bras armés idéologiques.
Les origines religieuses de la « théorie du ruissellement »
Lors des manifestations des Gilets jaunes, une théorie issue du paradigme néolibéral, la « théorie du ruissellement » a été particulièrement attaquée. Pourquoi a-t-elle été violemment mise à la vindicte par les plus érudits parmi ces Gaulois réfractaires en colère que sont les Gilets jaunes ? Parce que le versant géographique de cette théorie constitue le matériau heuristique justifiant le délaissement par les politiques publiques de leur lieu de vie, les zones « rurbaines ».
Lʼessor de la version territoriale de la théorie du ruissellement a commencé avec la publication des travaux de lʼéconomiste américain Paul Krugman, qui inspirent la nouvelle économie géographique. Cette école préconise de miser prioritairement sur les grandes métropoles puis de redistribuer les fruits de la croissance à travers le reste du territoire. On optimiserait ainsi lʼinvestissement consenti et garantirait la maximisation de la croissance économique pour lʼensemble du pays. Une telle conception est présente dans les études consacrées au développement territorial.
Comme par exemple dans la note du Conseil dʼanalyse économique de février 2015 de Philippe Askenazy et Philippe Martin intitulée « Promouvoir lʼégalité des chances à travers le territoire », où ses auteurs soulignent que « la France a paradoxalement besoin de soutenir la croissance des territoires déjà favorisés, où les perspectives de productivité sont prometteuses. » Dʼoù le mécontentement de ceux qui constatent au quotidien depuis plusieurs décennies les résultats de cette vision des choses.
De surcroît, sur le plan purement socioéconomique, le Président Macron est le héraut de la théorie du ruissellement ; en atteste sa décision de transformer lʼI.S.F en impôt sur la fortune immobilière (I.F.I.), animée par la croyance selon laquelle améliorer la situation financière des plus aisés est le meilleur moyen de favoriser la situation financière de tous. Dans les cortèges de Gilets jaunes, nombreux étaient dʼailleurs ceux qui réclamaient le retour de lʼI.S.F., brocardant ainsi le volet fiscal de la théorie du ruissellement, dont les adeptes affirment avec assurance : « Ne bridons pas les talents ! » Comme si le talent se mesurait à lʼaune des revenus perçus.
Mais ce que ses adeptes ignorent, qui en bon modernes tendent à tout réduire au quantitatif, cʼest que la théorie du ruissellement est une dérivation dʼune parole évangélique. Elle forme, oui, aussi curieux que cela puisse paraître, une laïcisation dʼune vision anthropologique quʼexprima Jésus-Christ, ou plutôt dʼune réponse que lui donna une femme dʼorigine grecque et syro-phénicienne6 :
« Partant de là, Jésus se rendit au pays de Tyr et de Sidon. Entré dans une maison, il voulait que personne ne le sût, mais il ne peut rester ignorer. En effet une femme dont la fillette était possédée dʼun esprit impur nʼeut pas plus tôt entendu parler de lui quʼelle vint se jeter à ses pieds. Cette femme, qui était grecque et syro-phénicienne dʼorigine, le priait dʼexpulser le démon hors de sa fille. Il lui dit : ʽʽLaisse dʼabord se rassasier les enfants : il nʼest pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens.ʼʼ – ʽʽOui, Seigneur, lui répliqua-t-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent des miettes des petits enfants.ʼʼ Alors il lui dit : ʽʽPour cette parle, va ; le démon est sorti de ta fille.ʼʼ Et, de retour chez elle, la femme trouva lʼenfant couchée sur son lit et le démon parti. »
Jésus apprécia ce trait dʼesprit jailli du cerveau de cette étrangère, de cette païenne, répliquant à cette analogie peu amène pour les gentils, comparés à des chiens, et accepta finalement sa demande dʼexpulser le démon qui était dans sa fille. Elle a ainsi inventé ce qui deviendra après bien des siècles la théorie du ruissellement, qui suppose une inégalité radicale entre les élites, dʼune part, sans qui aucune richesse ne pourrait être créée, et dʼautre part les masses, dont la satisfaction des besoins dépendrait de la manne venue de celles-ci.
Par conséquent la différence ontologique au sein du genre humain relatée par Jésus-Chris, qui se fonde sur un plan spirituel – le privilège dʼavoir une sorte de relation directe avec Dieu (exprimée par la sentence christique« nous adorons, nous, ce que nous connaissons » citée par saint Jean au verset 22 du chapitre IV de son évangile) – a été déformée, dégradée, en une forme matérielle par les élites capitalistes. Ces dernières lʼont littéralement profanée en la vidant de toute substance ethnique et surtout en sʼen servant pour justifier leur prédominance économique que la licéité de la pratique de lʼusure rend quasiment inébranlable, entravant le processus de circulation des élites examiné par le sociologue Vilfredo Pareto.
Celui-ci expliquait précisément que lʼirruption dʼune révolution est due au blocage de ce mécanisme social censé se produire naturellement qui voit les élites de remplacement se substituer aux élites établies une fois arrivé un certain stade dʼavancement de lʼhistoire. Voici donc lʼune des causes de la révolte des Gilets jaunes : la mécanique est enrayée, des élites illégitimes car incompétentes restent accrochées à leur éminente position telle lʼhuître au rocher.
Un document datant du XVIIème siècle témoigne de la lente mais sure modernisation de la dialectique du Christ et de la Syro-phénicienne, devenue « théorie du ruissellement ». Cʼest une pétition datant du 22 août 1664 adressée au roi dʼAngleterre Charles II :
« À Sa Très Excellente Majesté le Roi,
Cette humble pétition dʼEmmanuel Martinez Dormido, Elias de Lima, et Moïse Barukh en leur propre nom et au nom dʼautre juifs qui font commerce dans cette Cité de Londres et ses alentours,
Fait apparaître :
Que vos pétitionnaires font commerce depuis un certain nombre dʼannées dans le royaume de Votre Majesté, en qualité de marchands et dʼagents, participant grandement à lʼaugmentation des droits perçus par les domaines de Votre Majesté et procurant subsistance et emploi à de nombreux sujets chrétiens pauvres de votre Majesté. »7
Karl Marx et les autres socialistes sʼingénièrent à renverser le point de vue et, à travers la défense de la pratique de la grève, voulaient faire la démonstration quʼau contraire, cʼest lʼouvrier qui procure subsistance et emploi à son patron. Après tout, pourquoi ne pas essayer dʼenterrer la hache de la guerre de classe en posant quʼil y a dépendance réciproque de lʼun vis-à-vis de lʼautre ?
La résurgence de la « théorie des deux races »
Le mouvement des Gilets jaunes ne sʼest pas construit sur lʼopposition salariés / patrons : ouvriers de lʼindustrie, employés du tertiaire étaient main dans la main avec des indépendants, des petits patrons, unis face aux élites mondialisées. Pour protester contre le mépris dont elles font preuve à leur égard, elles et leur champion Emmanuel Macron, les Gilets jaunes se sont identifiés aux Gaulois, arborant longues nattes, moustaches factices et déguisements dʼObélix ou dʼAstérix. Peu avant, le 29 août 2018, leur « César » Macron les avait humilié depuis le Danemark, louant la mentalité luthérienne de son pays-hôte, la considérant comme plus apte à lʼinnovation et à lʼadaptation au « progrès » que « les Gaulois réfractaire au changement »8. Mal lui en a pris car il a réveillé des fêlures endormies, touchant de plein fouet lʼinconscient collectif dʼune population à qui les Francs ont donné dʼautres ancêtres que les vrais en leur expliquant quʼils étaient de souche troyenne, autrement dit originaires dʼAsie Mineure.
Durant lʼAncien régime le comte de Boulainvilliers, auteur de Mémoire pour la noblesse de France contre les Pairs et de Lettre sur les anciens parlements quʼon appelle États généraux avait ravivé la querelle inter-ethnique, puis dans Histoire du Tiers état Augustin Thierry admettait sa dichotomie en interprétant la Révolution française comme la revanche des fils des vaincus gaulois sur les héritiers des conquérants victorieux francs. La reviviscence du mythe des deux peuples est sans conteste un effet collatéral du mouvement des Gilets jaunes et de la répression féroce quʼil eut à subir, érigeant Macron en nouvel Adolphe Thiers martyrisant la « vile populace ».
Un conflit économique ou culturel ?
Concernant les débats qui agitent la recherche universitaire, il sʼagit dans un troisième temps de préciser quʼune telle vision des choses est là pour accréditer la théorie du conflit social dʼAlain Touraine développée dans lʼessai La société post-industrielle,9 et qui a fait florès. Quand lʼhistorien Pascal Ory se demande si Mai 68 fut une « révolution culturelle »10, il se fait lʼépigone du sociologue Touraine.
Car les détracteurs de la thèse de ce dernier sur le mouvement social ont pu se saisir de lʼoccasion offerte par la révolte des Gilets jaunes pour en contester la validité épistémologique. Cette théorie des conflits sociaux – précisons dʼabord – repose sur une logique ternaire : les sociétés modernes auraient été dans un premier lieu ébranlées par des conflits sociaux de type politique (comme la « conquête » du droit de vote), puis par des conflits de nature économique (obtention dʼun meilleur salaire, de la réduction du temps de travail ou de congés payés) et enfin nous vivrions depuis les années 68 une époque caractérisée par la domination des conflits sociaux dʼordre culturels.
À partir dʼune tripartition du réel social héritée de lʼœuvre de Max Weber (le triptyque politique / économique / culturel), Touraine établit ainsi la Révolution de 1789, la Commune de 1870 et les événements de Mai 1968 en conflits sociaux paradigmatiques, qui fondent une nouvelle ère.
Or les causes du mouvement des Gilets jaune, dont le point de départ a été lʼannonce par le gouvernement de la hausse de la taxe sur le diesel, sont la baisse du pouvoir dʼachat, et sont donc économiques, mettant à mal cette théorie qui voudrait que désormais les conflits sociaux soient dʼessence culturelle. Néanmoins, insister sur les soubassements ethniques de la colère des Gilets jaunes contre Macron, cʼest souligner sa dimension culturelle, et cʼest donc sauver quelque peu cette théorie universitaire en vogue, que le mouvement né outre-Atlantiques Black Lives Matter est venu renforcer, puisque ce conflits social sʼest déclenché à partir dʼune question raciale, les injustices subies par les Noirs.
Voilà sur quoi peuvent porter les controverses entre sociologues sur le sujet des Gilets jaunes. Cela sʼavère du verbiage de « sachants », qui en définitive nʼa guère dʼintérêt et nʼest dʼaucune utilité, à lʼheure où nombre de nos compatriotes souffrent terriblement de la crise généralisée actuelle (terrorisme, pandémie, dépression économique).
Et il y a fort à parier que le reconfinement des Français sʼopère aussi sur la base de lʼopportunisme présidentiel. Ne sʼexplique-t-il pas autant par la crainte dʼintentions homicides visant Macron que par les raisons sanitaires invoquées ? Depuis le 17 novembre 2018, Macron a peur.
1 François Bazin, Le Sorcier de lʼÉlysée, Paris, Perrin, 2011, p. 518.
2 Ibid., p. 24.
3 Ibid., p. 395.
4 Ibid., p. 397.
5 Idem.
6 Dans lʼévangile selon saint Matthieu (XV : 21-28), il est dit que cette femme est dʼorigine cananéenne. De plus au verset 24 Jésus y explique : « Je nʼai été envoyé quʼaux brebis perdues de la maison dʼIsraël ». Le peuple juif a été « élu pour mettre au monde le Messie », souligne Annick de Souzenelle, La lettre chemin de vie. Le symbolisme des lettres hébraïques, Paris, Albin Michel, 199. Au sujet du Messie, relevons ce passage de son essai (qui est à relier avec le concept de « dyade » développé par Pierre Boutang dans son Ontologie du secret) où elle affirme : « Celui qui est UN se fait connaître dans la dualité, selon les deux pôles antinomiques. Ténèbre-Lumière, humide-sec, féminin-masculin, nuit-jour... tout est deux dans la manifestation de lʼUnité. Et toute dualité créée aura pour vocation de faire le UN, Lui-même appelé à être épousé de lʼUnité incréée. », ibid., p. 43. Ce qui tend à considérer le Messie non comme une unité mais comme une dualité, dʼoù lʼidée de Second Avènement, et dʼoù le vocable « Paraclet », désignant un humain dont Jésus parla à ses disciples durant la Cène, dʼaprès lʼévangile de saint Jean. À cet égard notons ce quʼécrit de Souzenelle : « le Père Se manifeste et Se donne à Sa création dans Ses deux mains (dont la tradition chrétienne dit quʼelles sont le Fils et lʼEsprit Saint). », ibid., p. 68. Peut-être est-ce le sens ésotérique de la parabole de lʼenfant prodigue relatée par lʼévangile de saint Luc (XV : 11-32). Lʼenfant prodigue étant alors cet être appelé Paraclet qui passionnait tant Léon Bloy, lequel dans le huitième chapitre du Salut par les Juifs employa cette lumineuse comparaison : Lʼhistoire des Juifs barre lʼhistoire du genre humain comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau.
7 Cité par Lionel Ifrah, LʼAigle dʼAmsterdam. Mennasseh ben Israël (1604-1657), Paris, Champion, 2001, p. 265-266.
8 https://www.lemonde.fr/emmanuel-macron/article/2018/08/29/emmanuel-macron-compare-les-francais-a-des-gaulois-refractaires-au-changement_5347766_5008430.html
9 Alain Touraine, La société post-industrielle. Naissance d'une société, Paris, Denoël, 1969.
10« En termes culturels, cʼest-à-dire à la recherche des valeurs spécifiques du milieu considéré, Mai 68 peut se résumer comme un radicalisme, décliné au travers de trois avatars : la politisation (ʽʽtout est politiqueʼʼ), lʼavant-gardisme (ʽʽen avant touteʼʼ), lʼutopisme (ʽʽtout est dans toutʼʼ), Pascal Ory, « Une révolution culturelle ? », in Geneviève Dreyfus-Armand et alii, Les années 1968. Le temps de la contestation, Bruxelles, Éditions Complexe, 2008, p. 220.
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