Retour sur le billet de René Boulanger

« Faut qu'a parte »

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Tribune libre


Si on revient à la crise actuelle, une lettre remarquable signée par le comédien Denis Trudel et 23 présidents de circonscriptions du Bloc Québécois font paraître une lettre au Devoir qui demande aux protagonistes de la crise de faire des gestes d’apaisement et de revenir à la base du processus politique à savoir la médiation et le compromis comme outils de résolution de la crise. Peu après cette lettre, Gilles Duceppe et Pierre Paquette répliquent en défendant leur bilan du passé et réclament eux aussi avec l’ensemble des chroniqueurs politiques, le départ de Martine Ouellet.


En chœur, les 7 démissionnaires du bloc qui auraient semble-t-il vécu l’enfer et sans égard à l’enfer que Martine Ouellet vit de son côté ne proposent toujours qu’une seule solution : « Faut qu’a parte. » C’est d’ailleurs l’ensemble de leur discours répété en litanie : « Faut qu’a parte. » Eux qui dénoncent l’incantation indépendantiste reprennent ce « faut qu’a parte » à qui mieux mieux.



Extrait de « Pourquoi Martine Ouellet ne doit pas démissionner » de René Boulanger paru sur cette tribune le 5 avril 2018


Un extrait, on ne peut plus clair, qui fait appel à des « gestes d’apaisement…de médiation et de compromis » dans le but de dénouer la crise qui sévit au Bloc québécois, un appel débouté du revers de la main par Gilles Duceppe et Pierre Paquette qui persiste à réclamer la démission de Martine Ouellet.


Or, l’argument « marteau » des sept démissionnaires « qui auraient semble-t-il vécu l’enfer » se résume ad nauseam à ces mots laconiques « Faut qu’a parte ». Mais en réalité, pourquoi faudrait-il que Martine Ouellet quitte son poste de cheffe du Bloc? Nonobstant sa forte personnalité qui doit irriter parfois certaines susceptibilités, son seul « péché » semble résider dans le fait qu’elle veuille profiter de toutes les tribunes qui lui sont offertes pour parler de l’indépendance du Québec…Tout un impair, n’est-ce pas? Imaginez, la cheffe d’un parti indépendantiste sur la scène fédérale qui ose marteler ses convictions souverainistes aux oreilles des députés fédéraux…Quelle cacophonie!


À ceci, j’ajouterais que l’argumentaire des anti-Ouellet allègue que le Bloc doit d’abord défendre les intérêts du Québec à Ottawa. À cet effet, pensez-vous sérieusement qu’une personne aussi souverainiste que Mme Ouellet ne se lèverait pas aux Communes pour plaider en faveur des intérêts du Québec? Posez la question, c’est y répondre.


Conséquemment, je rejoins de plein gré la pensée de M. Boulanger tout en ajoutant que les « grenouilleurs » ne gagneront rien en prônant le salut dans la fuite et qu’ils auraient avantage à cultiver l’art du compromis pour le plus grand bien du parti, voire de sa survie!   



Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    8 avril 2018

    M. Ricard,


    Ce n'est pas parce qu'un de mes enfants est malade à la maison que je vais laisser mourir un autre établi en pension quelque part!


    Henri Marineau


  • Marc Labelle Répondre

    8 avril 2018

    Lors de son expédition en Inde, l’ennemi Justin Trudeau, le flamboyant mais maladroit commandant du navire HMS LPC/PLC, est emporté par la mer houleuse qu’il a lui-même créée ; sa réputation est à jamais ternie au Canada anglais, et même, partout dans le monde.  Sauf au Québec, parce que l’attention est en bonne partie détournée par les sept mutins de la frégate BQ qui préfèrent retourner les canons contre leur propre bâtiment.  Avec leur mot d’ordre incantatoire « Fôkaparte ! » complaisamment colporté par le serpent de mer fédémédiatique, on cherche à précipiter Martine Ouellet par-dessus bord pour s’assurer que le vaisseau amiral PQ demeure dans les eaux calmes de la mer Provinciale.  Sur cette scène-là, où règne l’immobilisme politique, la seule tempête qui puisse se lever, c’est celle du verre d’eau.  Ce comportement suicidaire ne peut que conduire le PQ dans un épais brouillard ; puis, il sera figé dans les glaces qui feront échouer la mission.  Réflexe tactique facile des adeptes du trajet en zigzag qui ne s’en vont nulle part : puisqu’il y a de la chicane à bord du BQ, blâmons tout l’équipage et coulons la frégate.  Au contraire, les marins vigilants de la flotte québécoise qui scrutent l’horizon et voient la terre longuement espérée sauront ajuster rapidement les voiles en fonction des vents qui se lèvent, malgré les ordres qui font désordre.  Ils mettront hardiment le cap sur l’indépendance.


  • François Ricard Répondre

    7 avril 2018

    L'indépendance se fera au Québec et non à Ottawa.


    Nous sommes en pleine campagne électorale. Le vaisseau amiral de la souveraineté, le PQ,est en pleine tempête. Et plutôt que de mettre tous nos efforts à l'aider à vaincre les intempéries suscitées par les fédéralistes, toute l'attention des médias, depuis trois mois, est rivée sur le Bloc à Ottawa. Sur un Bloc qui n'en finit plus d'exploser, d'imploser et , il semble bien, d'agoniser. Il faut mettre fin à tout ce cirque.


    Et les responsables de tout cela: aussi bien les sept démissionnaires que Martine Ouellet.Tant qu'à avoir de tels représentants à Ottawa, aussi bien ne pas en avoir.Tous ont démontré un degré d'ineptie politique fort élevé.


    • Gaston Carmichael Répondre

      7 avril 2018

      "L'indépendance se fera au Québec et non à Ottawa."
      Merci pour la révélation!
      C'est absurde de prétendre que le Bloc monopolise les média au détriment du PQ. Le PLQ est dans les média tous les jours pour jouer au Père Noël. Les média accorde aussi beaucoup d'attention à QS. D'ailleurs, depuis quelques jours, c'est le cas Marissal qui monopolise les média. Même que les média ont amplement couvert la critique de Lisée du cas Marissal,
      Les média ont aussi fait une excellente couverture au "Grand Déblocage" proposé par le PQ.
      Moi, je ne vois pas tellement de différence dans le traitement par les média de la CAQ et du PQ. C'est le lot des partis d'opposition, surtout quand l'Assemblée Nationale ne siège pas.
      Si le PQ ne décolle pas dans les sondages, je vous suggère d'élargir votre analyse des coupables.