Belhassan Trabelsi, surnommé le parrain tunisien, le richissime prédateur économique et beau-frère du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali se terre quelque part au Québec. Trabelsi a perdu son statut de résident permanent, mais il semble qu’il soit prêt à contester, de toutes les manières possibles, cette décision afin d’éviter la déportation.
Il importe de se demander qui est la « famille » Trabelsi et qui leur fournit l’asile et la protection au Québec. Il est démontré maintenant que le crime organisé est un fléau spécialisé entre autres dans la corruption et l’infiltration des gouvernements. Le réseau mafieux, ainsi créé, étend ses pénates dans une multitude de pays. Voilà peut-être ce que n’avait pas compris Serge Ménard quand il a dit en 1995
«Les pays donnés en exemple pour leurs lois antigangs ne peuvent se comparer au Canada. Les liens entre le monde politique et le milieu organisé en Italie ne se retrouvent pas au Canada».
Les enquêtes post 95 et celle des deux dernières années prouvent le contraire. Les gouvernements canadien, québécois, états-uniens, mexicain, belge, et j’en passe, sont infiltrés par le crime organisé, et ce, depuis bien avant 95. Au concept de « famille », on doit ajouter celui de clan qui regroupe plusieurs familles et celui d’alliance entre les clans, généralement de différentes régions ou pays. Alors, quand la mafia, qui transige des milliards de dollars, se fait prendre, elle fuit dans les pays amis du clan. Dans les faits, elle trouve refuge et protection auprès de ceux qui tirent le même genre de ficelles qu’eux. Donc, si on veut être conséquent avec le combat des deux dernières années, il faudra prendre position sur la présence de la famille Trabelsi du clan Ben Ali au Québec.
Qui est la famille Trabelsi?
Belhassan Trabelsi est le frère de la femme de Ben Ali, Leila Trabelsi. Un câble en provenance de l’ambassade des États-unis en Tunisie, en date du 23 juin 2008, révélé par Wikileaks et traduit par le quotidien Le Monde en dit long sur le comportement du clan Ben Ali.
« Le côté Ben Ali de la Famille, avec les enfants et beaux-parents issus du premier mariage du président, est également impliqué dans de nombreuses affaires. Ben Ali a sept frères et soeurs, parmi lesquels feu son frère aîné Moncef était un trafiquant de drogue notoire condamné par contumace [avant sa mort en 1996] à dix ans de réclusion par un tribunal français. Ben Ali a eu trois enfants de sa première femme Naima Kefi : Ghaouna, Dorsaf et Cyrine. Elles ont épousé respectivement Slim Zarrouk, Slim Chiboub et Marouane Mabrouk – trois hommes ayant un poids économique significatif. »
« En 2006, il est signalé que Imed et Moaz Trabelsi, deux neveux de Ben Ali, ont volé le yacht d'un homme d'affaires français bien introduit, Bruno Roger, président de Lazard Paris. Le vol, auquel la presse française donna un large écho, fut attesté lorsque le yacht, entièrement repeint pour camoufler les détails caractéristiques qui auraient pu le faire identifier, fit son entrée dans le port de Sidi Bou Said. La position éminente de Roger dans l'establishment français risquait de provoquer des frictions dans les relations bilatérales et, d'après plusieurs rapports, le yacht lui fut rapidement restitué.
L'affaire du yacht volé refit surface au début de 2008 en raison du mandat d'arrêt émis par Interpol à l'encontre des deux Trabelsi. En mai, les deux frères furent traduits devant les tribunaux tunisiens, probablement pour complaire à la justice internationale. On ignore de quelle façon s'est conclue l'affaire.»
Le journaliste algérien Shem Balhi résume le câble de l’ambassade des États-Unis de cette manière :
« Et que dit le câble révélé par Wikileaks ? Les deux familles qui règnent à Tunis depuis l’arrivée au pouvoir du président Ben Ali en novembre 1987 se sont accaparé les richesses du pays. Elles règnent non seulement sur le pouvoir politique, mais elles détiennent presque tous les leviers dans le secteur économique. La propension de la famille dirigeante à verser dans la corruption est telle qu’elle est comparée à une « quasi-mafia », affublée du sobriquet « Famille » qui fait référence à celle de la Mafia italienne. Les diplomates américains vont même jusqu’à utiliser le terme de « voyoucratie » pour qualifier le système tunisien. »
Qui protège la famille Trabelsi?
Après la chute de Ben Ali, la famille de Belhassan Trabelsi se terrait au Château Vaudreuil, propriété de Benito Migliorati de Saint-Lazare. L’entreprise Château Vaudreuil s’est immatriculée sous régime fédéral le 11 janvier 1995 dans la foulée des 200 entreprises qui se sont immatriculées sous régime fédéral, juste avant le référendum (http://www.vigile.net/Il-revient-au-peuple-de-combattre). Sans porter de jugement précipité, regardons les faits simplement afin d’observer si oui ou non il y a coïncidence nécessitant une enquête approfondie.
Voici donc trois petits extraits de cette liste, incomplète, mais vérifiée, des plus de 200 entreprises qui se sont converties au régime fédéral, principalement au premier trimestre de l’année 95. Pour ma part, j’y vois un « fabulous two-hundred ». Le leitmotiv des « fabulous » était quelque chose du genre: tu te convertis, tu sers la cause, on t’enrichit, tu acquiers de la notoriété et tu sers encore mieux la cause. Ceux qui s’y trouvent pourront peut-être un jour nous expliquer leur présence dans ce projet qui a toutes les allures d’une grande action concertée. C’est en décembre 94 avec l’inscription de Power Corporation et en janvier 1995 avec entre autres la création du Secteur de la Publicité et de la Recherche sur l’Opinion Publique (SPROP) de Travaux publiques et services gouvernementaux Canada (TPSGC) dirigé par Charles Guité que cette grande stratégie politique et corporatiste démarre.
(...)
Le château Vaudreuil est propriété de la compagnie à numéro 2843994 canada inc. de Benito Migliorati. Celle-ci c’est immatriculé sous régime fédérale le 16 mai 1995, le même jour que Tallon Environnement propriété de Gestion Bemacon et de Mario D’errico ancien président de Beaver asphalte dont les entreprises ont été rachetées par Tony Accurso. On se souviendra que Tommy d’Errico, secrétaire de Bemacon, était un important financier du PLC-Q. Quant à M. Migliorati, il est un grand donateur pour le PLQ (2000$ en 2002).
L’entreprise Le groupe Halima qui a vendu l’ancien édifice de l’ambassade des États-Unis rue Kennedy à Imed Trabelsi, s’est immatriculée sous régime fédéral le 30 mars 1995. Tout comme l’entreprise Placement Gibec actionnaire de G. Giulinani construction qui elle s’est immatriculée sous régime fédéral le 29 mars 1995. On remarquera ici, que Construction Renda, l’entreprise du consigliere du clan Rizzuto, s’est immatriculée sous régime québécois le 29 mars 1995. Jusqu’ici, il n’y a rien d’illégal derrière les activités de cet hôtel, mais puisque les stratèges financiers ont tendance à déployer leur structure en bloc, cela suscite de très fortes interrogations. Le passage de Trabelsi au Château Vaudreuil est pour le moins inquiétant, surtout quand on sait qu’un des frères de Ben Ali a été condamné pour trafique de drogue.
Le silence de la « famille » Libérale
Pourquoi ce silence de Jean Charest? Depuis quand laisse-t-on un personnage de cette trempe venir s’installer sans protestation? Encore une fois Jean Charest n’entend pas et ne voit pas les besoins du peuple québécois. Tout cela confirme une fois de plus qu’il faut mettre le PLQ à la porte et instituer une enquête publique sur le crime organisé et la corruption des instances publiques. Cette lutte est également notre lutte pour la liberté.
L’appât du gain pousse les regroupements mafieux et autres compatriotes de même acabit à jouer sur les nerfs de la liberté des peuples? Que ce soit ici pour contrer un référendum ou ailleurs c’est du pareil au même. Les Maghrébins ont compris que l’ennemi commun est la mafia, celle qui s’est infiltrée dans leurs officines du pouvoir et aussi dans les nôtres. Ce sont les mêmes réseaux qui sont interconnectés dans les pays du Maghreb, à Palerme, New York, Mexico et à Montréal. Il est là le problème! Les Québécois ne doivent pas tolérer la présence de ces escrocs!
Il semble que l’histoire retiendra des révoltes arabes que la liberté des peuples passe en premier lieu par la lutte contre la corruption. Si les Trabelsi restent à Montréal, ils feront les mêmes dommages que les clans mafieux si âprement dénoncés depuis deux ans. Il est temps d’envoyer un signal clair contre les dictateurs arabes avant que la révolte ne tourne au bain de sang. Dans les circonstances, le Québec a lui aussi un rôle important à jouer. Il faut monter la pression internationale pour appuyer les peuples Tunisiens et Égyptiens, exigeons du gouvernement fédéral l’expulsion de ces individus et le gel de leur avoir tel que demandé par les Tunisiens.
Nosco
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3 commentaires
Nosco Répondre
6 février 2011L’Union Européenne gèle les avoirs des proches de Ben Ali. Le silence de la famille libérale devient tout simplement insupportable. Voici l’extrait de l’agence France-Presse.
« Lundi, les ministres des Affaires étrangères européens avaient décidé le principe du gel des avoirs de l'ex-président tunisien et de son clan, au motif que le couple fait l'objet d'une enquête judiciaire des autorités tunisiennes pour «détournement de biens immobiliers et mobiliers, ouverture de comptes bancaires et détention d'avoirs financiers dans plusieurs pays dans le cadre d'opération de blanchiment d'argent ».La liste a été établie sur recommandation des autorités tunisiennes, dont le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ahmed Abderraouf Ounaïs, s'est rendu mercredi à Bruxelles. »
« Les gouvernements européens ont «adopté une décision qui ajoute 46 noms à la liste européenne de gel des avoirs», sur laquelle figuraient seulement jusqu'à présent M. Ben Ali et son épouse, a indiqué à l'AFP un diplomate européen. «Il s'agit pour l'essentiel de membres des deux familles» Ben Ali et Trabelsi, a-t-il précisé. »
http://www.ledevoir.com/international/afrique/316184/tunis-indemnise-les-familles-des-martyrs-de-la-revolution
Nosco
Archives de Vigile Répondre
5 février 2011Le Canada lui a enlevé sa résidence permanente mais il a immédiatement demandé le statut de réfugié.
Depuis 1985, le Canada a perdu le contrôle de sa souveraineté. L'arrêt Sigh a tout foutu en l'air. N'importe qui, mais vraiment n'importe qui peut, aussitot qu'il a mis le p'tit orteil sur le sol canadien, demander le statut de réfugié politique. Le Canada est forcé de l'écouter. Ca peut durer des années. Il a tous les droits possibles et imaginables. Il a même droit à l'aide juridique, ce que 90% des Québécois n'ont pas droit.
http://www.vigile.net/La-grande-passoire-des-refugies
Quant au Québec, parlons-en même pas. On se voit imposer 20% de réfugiés chaque année sans qu'on ait un seul mot à dire.
Archives de Vigile Répondre
5 février 2011Une certaine communauté mafieuse ne cherche-t-elle pas un Parrain ?
Je verrais bien Trabelsi occuper ce poste. Il a de l'expérience; son curriculum en fait foi.
Je me demande ce qu'en penserait JJC.