État d’alerte à Gaza après de premiers attentats suicide en deux ans

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Conflit entre islamistes palestiniens : les salafistes s'attaquent au Hamas


Gaza | La bande de Gaza, dirigée par le mouvement islamiste Hamas, est en «état d’alerte» mercredi après des «attentats suicide» ayant tué trois policiers palestiniens, les premiers en plus de deux ans dans l’enclave sous blocus israélien. 


Après avoir évoqué des «explosions» puis des «attaques à la bombe» survenues dans la nuit de mardi à mercredi, le Hamas a indiqué qu’il s’agissait d’» attentats suicide». 


Deux policiers palestiniens ont été tués et une autre personne blessée dans le quartier de Tal al-Hawa dans la ville de Gaza, selon le ministère de l’Intérieur de Gaza. Puis, dans une deuxième attaque, un policier palestinien a été tué et deux personnes blessées sur une route longeant la mer dans cette même ville. 


Le porte-parole du ministère, Iyad al-Bozm, a affirmé mercredi soir que les services de renseignements locaux ont identifié deux hommes «qui se sont fait exploser à deux check-points de la police à Gaza». 


Ce responsable n’a pas identifié les deux assaillants, mais a assuré que «l’enquête se poursuivait pour déterminer qui se cache derrière» ces attaques. 


Des témoins avaient raconté à l’AFP qu’il s’agissait de deux attentats perpétrés par des kamikazes en moto. Et une source proche de l’enquête a précisé que «les soupçons penchent du côté des salafistes», terme utilisé par le Hamas pour décrire des groupuscules radicaux qui contestent son autorité et s’inspirent de l’organisation État islamique (ÉI). 


Ces attentats suicide sont les premiers dans l’enclave palestinienne en plus de deux ans. Le dernier en date, le 17 août 2017, visait un garde du Hamas dans le sud de l’enclave, près de la frontière égyptienne et avait aussi été attribué à des éléments salafistes. 


À la suite de ces nouveaux attentats, le Hamas a décrété mercredi l’état d’urgence dans la bande de Gaza, où vivent deux millions de Palestiniens sous blocus d’Israël. Des journalistes de l’AFP ont pu constater une présence renforcée des forces de sécurité du Hamas dans les rues et sur les principaux axes de l’enclave, coincée entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée. 


«Les attentats visent à saper la stabilité de Gaza et ne servent que les intérêts d’Israël», a réagi le chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh. «Nous demandons à la population de se rallier derrière nos services de sécurité et de les soutenir afin de pouvoir rétablir l’ordre», a-t-il déclaré dans un communiqué. 


Les trois policiers décédés, considérés comme des «martyrs» par le Hamas, se nomment Salama Majid al-Nadim, 32 ans, Wael Moussa Mohammed Khalifa, 45 ans, et Alaa Ziad al-Gharabli, 32 ans, ont précisé les autorités gazaouies. Des centaines de personnes se sont réunies mercredi après-midi pour leurs funérailles. 


Tensions  


Le Hamas, mouvement islamiste issu des Frères musulmans qui exerce un pouvoir sans partage sur Gaza depuis plus d’une décennie, est confronté depuis des années au défi représenté par la mouvance salafiste, en particulier à la frange jihadiste au sein de cette dernière. 


Les attentats de la nuit surviennent alors qu’une série de tirs de roquette suivis de représailles israéliennes, ainsi que des affrontements à la frontière, font craindre une escalade entre des mouvements armés de Gaza et Israël, à l’approche des législatives israéliennes du 17 septembre. 


Les autorités israéliennes ont accusé les islamistes du Hamas d’être responsables de ces violences qui fragilisent un accord de trêve négocié par l’ONU et l’Égypte. Cet accord prévoit un allégement du blocus israélien sur Gaza en échange de la fin des opérations militaires depuis l’enclave. 


Après de nouvelles salves de roquettes vers Israël ce week-end, les autorités israéliennes ont réduit de moitié les livraisons de carburant pour Gaza, qui sont essentielles pour alimenter l’unique centrale électrique de l’enclave palestinienne. 





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