Passerera? Passera pas? Assisterons-nous à un miracle sur le balcon de la Place St-Pierre la semaine prochaine?
Les prochains jours vont être palpitants au max. Plus que n'importe quelle finale de la Coupe Stanley.
Et si jamais Marc Ouellet devenait pape, est-ce que Mme Marois est prête? Ou est-ce qu'elle va encore improviser, à la va-comme-je-te-pousse, comme elle ne cesse de le faire depuis 6 mois?
Est-ce que la Première ministre va émettre un banal communiqué félicitant le p'tit gars de La Motte? Et laisser toute la patinoire à Labeaume et à ses farces grivoises? Et au gros épa de royaliste à Tawa qui va y aller rapidement avec son sceau Made in Canada?
Ou est-ce qu'elle va mettre le paquet pour une fois? Ouvrir ENFIN la sacoche pour faire avancer la cause? Profiter de l'incroyable tribune internationale qui va lui être offerte sur un plateau d'argent pour marquer un grand coup? Le départ de la marche qui va nous mener à la libération nationale. Faire de cet évènement exceptionnel et inattendu quelque chose d'aussi gros que l'élection de Karol Wojtyla en 1978 qui a mené, 11 ans plus tard à peine, à la chute du communisme et à la libération du peuple polonais.
Le paquet, c'est une grosse conférence de presse invitant le nouveau pape, dès son premier voyage à l'étranger, à visiter Québec, le plus vieil archevêché en Amérique du Nord qui va fêter l'an prochain son 350e anniversaire.
Le paquet, c'est une invitation au Vatican à ouvrir une ambassade à Québec (elle pourrait être dans le Séminaire).
Le paquet, c'est un rappel sur l'histoire du Canada des protestants et des orangistes qui n'ont cessé de capoter sur les papistes, fermant les écoles catholiques, du Manitoba au Nouveau-Brunswick, en passant par l'Ontario et la Nouvelle-Écosse.
Le paquet, c'est un rappel sur les milliers de missionnaires que le Québec a envoyé aux quatre coins du monde, sans rien n'attendre en retour. Les Québécois ont construit des orphelinats en Haiti, des séminaires au Japon, une université au Rwanda. Sans rien n'attendre en retour. A la fin des années 30, le Québec comptait 2000 missionnaires et 500 prêtres à l'étranger! Trente ans plus tard, les Québécois sont partout: «Je ne sais pas si nous pourrions trouver un pays de mission où il n'y a pas de Canadiens» disait le Cardinal Léger.
http://www.erudit.org/culture/cd1035538/cd1043582/7867ac.pdf
Le paquet, c'est un rappel que le Québec a été fondé par des religieux et des religieuses. Que le catholicisme a façonné notre histoire, pour le meilleur et pour le pire, nommant nos paroisses, bénissant nos âmes, soignant nos malades, éduquant nos enfants. C'est presque d'un demi-millénaire d'histoire construit autour de la Croix de Jacques Cartier à Gaspé. Pour le meilleur et pour le pire.
Le paquet, c'est un plan de célébrations grandioses (10? 20? 30 millions?) s'étendant sur une semaine dans tout le Québec. Dans toutes les paroisses. Dans toutes les écoles.
Le paquet, c'est renommer la route 117 qui va en Abitibi, la route Pape Marc Ouellet (enfin le nom papal qu'il va prendre)
Le paquet c'est souligner à quel point Marc Ouellet, né dans un petit village d'Abitibi, dans une famille modeste de 8 enfants, mordu de hockey, étudiant à l'étranger et missionnaire dans le tiers-monde, est québécois, profondément québécois. A des années-lumière des WASP d'Halifax et de Kingston, des turbans et de kippas de Toronto.
Le paquet, c'est une sortie politique musclée établissant des liens entre l'arrivée d'un pape québécois et celle d'un pape polonais.
Parce qu'une fois que la presse internationale aura souligné que le nouveau pape est canadien (comme elle le fait présentement), elle va rapidement focusser sur le Québec et le Canada français comme elle l'a fait sur la Pologne occupée. Jamais Pauline Marois n'aura eu pareille tribune de toute sa sainte vie.
Peut-elle livrer la marchandise? A-t-elle le panache pour planer aussi haut sur la scène internationale?