Erdogan, le dindon de la farce !

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Erdogan parviendra-t-il à empêcher l'indépendance du Kurdistan ?


​Le dindon de la farce, terme qui convient parfaitement au président turc ! Près de six ans après s'être engagé corps et âme dans un conflit syrien qui n'a rien apporté à la Turquie, si ce n'est l'insécurité, la méfiance de ses voisins, le ralentissement de l'économie nationale, le président Erdogan se trouve confronté à la dure réalité: l'allié américain a jeté son dévolu non pas sur lui, mais sur les Kurdes.


En Syrie, les Américains ont annoncé soutenir fermement les Kurdes qu'ils ont commencé à armer d'armes lourdes, de chars, de missiles voire de chasseurs bombardiers.


Les Unités de défense populaire kurdes (YPG) ont la faveur de Washington pour "reprendre la ville de Raqqa aux terroristes de Daech", ce qui reste ni plus ni moins "un couteau empoisonné planté en plein cœur d'Erdogan".


Raï al-Youm qui revient sur le choix américain et la déception que ce choix a suscité, évoque "l'importance que revêt les YPG au sein de l'état-major des Kurdes": " C'est l'épine dorsale de toutes les milices kurdes de Syrie que les États-Unis ont chargée de libérer la ville de Raqqa en les équipant d'armements lourds. C'est d'ailleurs le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, qui l'a annoncé très solennellement. L'arsenal contient d'ailleurs des chars, des véhicules blindés, de l'artillerie lourde et des bulldozers à quoi s'ajoutent des missiles anti-blindé et des armes légères. Mais personne n'est dupe, encore moins les Turcs: cet impressionnant arsenal n'est pas destiné à une simple milice, il y a là de quoi faire naître une "armée régulière". Les États-Unis cherchent à l'évidence à constituer le noyau principal "d'une armée qui devrait soutenir un État kurde", lui aussi à naître sur les frontières syro- turques." 


Le journal voit à travers cette démarche de Washington "un véritable défi lancé à Erdogan" alors qu'il se prépare à se rendre le 16 mai à Washington et qu'il a beaucoup misé sur cette visite. " Erdogan passe des heures difficiles quand il voit les patrouilles kurdo-américaines le long des frontières avec la Syrie. Il se sent sans doute déçu, frustré et surtout lâché par un allié américain qui a très clairement choisi les Kurdes au détriment d'Ankara, par ailleurs membre actif de l'Otan ", ajoute le journal.  


Mais pourquoi Washington a-t-il jeté son dévolu sur les Kurdes au lieu de la Turquie d'Erdogan ? Raï al-Youm répond: " Il existe deux raisons qui président un tel choix: les Kurdes, comme chacun le sait, sont des combattants endurcis. Mais plus important, est la volonté de Washington et de ses partenaires occidentaux de provoquer le démembrement des pays du Moyen-Orient suivant les accords de Syke-Picot de 1920. Les États-Unis et l'Europe se reprochent de ne pas avoir à l'époque préparer l'émergence d'un État kurde et c'est à ce "projet déterré" qu'ils travaillent en ce moment. Quant aux Kurdes de Syrie, ils ont qualifié d'historique la décision américaine de les armer, donnant entièrement raison aux Américains de leur avoir fait confiance plutôt à eux qu'aux Turcs. Car "face aux terroristes, les Américains feraient mieux de faire confiance aux Kurdes qu'aux Arabes et aux Turcs". 


Mais dans toute cette histoire, ce qui met encore plus en colère Erdogan, c'est que les Kurdes bénéficient non seulement du soutien américain mais aussi de l'appui russe ! Face à l'émergence d'un État kurde sur ses frontières avec la Syrie, Erdogan ne peut rien, en l'absence de deux grandes puissances sur le soutien desquelles il avait tant compté. La perspective d'une longue guerre à venir contre les Kurdes qui auront bientôt "une armée", terrorise "le sultan". Une armée qui pourrait bénéficier de l'appui aérien des États-Unis dans sa bataille contre Raqqa.


Six ans de soutien aveugle aux plans divisionnistes de Washington pour la région n'a valu à Erdogan que disgrâce et abandon: on est porté à se demander où sont ces hordes takfiristes que le président turc a prise sous ses ailes, six année durant, pour lui venir en aide dans une situation historiquement inédite en Turquie ? 




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