Un fédéralisme impuissant

Encore sur les Chantiers Davie

L'indépendance pour corriger l'injustice

Tribune libre

Les Chantiers Davie à Lévis viennent de recevoir l’annonce qu’ils pourraient se voir attribué un prix international prestigieux. Il est impossible d’imaginer une telle reconnaissance sans le niveau de compétence, d’implication des ouvriers eux-mêmes et de leurs réclamations en sécurité santé.

J’espère que cela rivera le clou aux préjugés populaires qui veulent que ces ouvriers soient des paresseux, des voleurs quand ce n’est pas tout simplement des incompétents.

Ces préjugés ont la vie dure.

Pourtant dans les dix ou vingt dernières années personne chez les salariés ne s’est mis riche. L’effet du chômage chronique a aussi des conséquences même dans les écoles des quartiers ouvriers, selon la directrice de l’une d’entre elles. Elles sont touchées chaque fois qu’il y a de pénibles mises à pied.

C’est Québec solidaire qui a du attirer l’attention de la Chambre de Commerce de Lévis (!) et du maire lui-même, durant la dernière élection partielle. À notre initiative, ce parti de gauche a réussi à unir l’Assemblée Nationale pour réclamer d’Ottawa, dans une résolution unanime, le rapatriement du Diefenbaker au Québec.

Au mépris répandu, succède le manque de vigilance de notre député, pourtant bon fédéraliste, qui aurait des preuves à faire dans l’attribution de contrats par le Canada. Il est grand temps pour tous les partis de l’Assemblée Nationale au Québec et du Bloc Québécois à Ottawa de continuer de considérer les Chantiers Davie comme un équipement industriel majeur du Québec. Il faut choyer de toute notre attention ce précieux atout pour replacer le Québec sur la carte des grands chantiers du monde comme rigoureux constructeur de bateaux. Comme il l’a déjà été.

Le rapatriement du contrat du brise-glace Diefenbaker, comme projet civil, donc pacifique, aiderait beaucoup. Mais c’est un NON catégorique des Conservateurs qui dorment au gaz pour le Québec. Ils rejettent du revers de la main la requête de tous les partis à l’Assemblée Nationale à cet effet.

Monsieur Blaney, la sécurité des familles passe par des emplois attrayants qui éviteraient la tentation pour les jeunes de se ranger du côté des terroristes. Ils ont besoin de grands idéaux plutôt que de cet avenir bouché que vous leur réserver en les condamnant au chômage chronique. La construction d’un navire civil de calibre mondial peut très bien se concilier avec un engagement en faveur de la paix. Si les navires ainsi construits y contribuent, ce sera autant d’incitation au refus de joindre les djihadistes après une radicalisation orchestrée à l’échelle de la planète par ces esprits fanatisés d’extrême-droite.

Je continue d’interpeler cette force de travail que représentent ces ouvriers à Lévis : «À quelle type de société souhaitez-vous que votre travail contribue ?» À une société prospère sans doute, qui paie bien pour appuyer le plein épanouissement de vos familles? Mais pourquoi pas aussi à une société bien à nous, un Québec de paix, indépendant, contribuant à faire baisser les tensions du monde autrement que par des opérations militaristes de l’OTAN qui ne font qu’ajouter au chaos sous prétexte de luttes d’influence aux côtés des États-Unis et de la réaction mondiale ?

À une question d’un journaliste chinois à Shanghai qui lui demandait si elle avait un mot à adresser à la Chine, Céline Dion avait répliqué : «N’abandonnez jamais vos rêves !». Les communistes du Québec n’abandonneront jamais leurs rêves pour la classe ouvrière des Chantiers ou de toute autre section de celle-ci à la grandeur du Québec.


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2 commentaires

  • Michel Beaumont Répondre

    26 janvier 2015

    Bravo!
    Je suis un natif de Lévis ( j'habite maintenant à Québec ), étudié au Collège de Lévis, alors je ne peux qu'applaudir à votre belle initiative pour les Chantiers Davie.
    Tout ce qui touche ma rive-sud natale me touche beaucoup encore.
    Dans ma jeunesse nous disions: le chantier de Lauzon.

  • Marcel Haché Répondre

    22 janvier 2015

    Et moi je rêve simplement que l’Indépendance puisse permettre à la force de travail du Québec de se libérer et rivaliser enfin avec toutes les autres forces de travail de par le monde. Guy Roy, je salue votre engagement pour ceux de la Davie.
    L’indépendance, ce n’est pas pour travailler moins, c’est pour travailler plus.