19/04/2022
Stockholm – La police suédoise a porté lundi à 40 blessés, dont 26 policiers, le bilan des graves violences survenues dans plusieurs villes du pays dans le sillage d’une “tournée” d’un groupe d’extrême droite voulant brûler le Coran.
La gestion de cette tournée anti-islam a également suscité la condamnation de plusieurs pays musulmans: après l’Irak et l’Arabie Saoudite, la diplomatie turque a déploré lundi “l’hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (…) sous couvert de liberté d’expression”, tandis qu’une manifestation a eu lieu devant l’ambassade de Suède en Iran.
Aux cris d'”Allahu Akbar” (Dieu est grand), de premières contre-manifestations contre la venue en Suède du chef du parti danois anti-islam “Ligne dure”, Rasmus Paludan, avaient dégénéré jeudi en violences contre la police, dans des quartiers à forte communauté musulmane des villes suédoises de Norrköping et Linköping.
“On a essayé de tuer des policiers”, s’est ému à ses côtés le chef de la police du pays, Anders Thornberg.
(…) La police suédoise suspecte aussi les violences d’avoir été appuyées depuis l’étranger, mais aucun pays n’a été désigné.
(…) “Les viles attaques en Suède contre notre livre saint, le Coran, montrent que les leçons du passé n’ont pas été apprises”, a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères sur Twitter, déplorant que des “crimes de haine soient ouvertement tolérés sous couvert de liberté d’expression”.
La diplomatie irakienne avait convoqué dimanche le chargé d’affaires suédois, dénonçant d’un acte “provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu’ils ont de sacré”.
L’Arabie saoudite avait également “condamné les agissements de certains extrémistes en Suède et leurs provocations contre les musulmans”, selon son agence officielle.
Manifestation devant l’ambassade suédoise en Iran :
18/04/2022
Trois personnes ont été blessées par balle lors d’affrontements violents dimanche à Norrköping, au sud-ouest de Stockholm, entre les forces de l’ordre et des manifestants qui protestaient contre un groupuscule d’extrême droite qui se targue de brûler le Coran, a indiqué la police suédoise.
«La police a tiré plusieurs coups de semonce. Trois personnes semblent avoir été touchées par des ricochets et sont actuellement soignées à l’hôpital», a écrit la police dans un communiqué. Les trois blessés, dont l’état n’est pas connu, sont également «en état d’arrestation, soupçonnés de crime», est-il précisé. C’est le deuxième affrontement de ce type en quatre jours à Norrköping.
Vingt-six personnes ont été arrêtées après de violents affrontements dimanche en Suède entre les forces de l’ordre et des manifestants protestant contre un rassemblement prévu d’un groupuscule d’extrême droite qui voulait brûler le Coran, a indiqué la police lundi.«La nuit a été calme après les émeutes d’hier à Navestad (dans la ville de Norrköping, centre)», un quartier à forte population musulmane. «La police a placé huit personnes en garde à vue, soupçonnées d’émeutes violentes», ont affirmé les forces de l’ordre dans un communiqué.
15/04/2022
Des contre-manifestants venus dénoncer l’intention d’un groupuscule d’extrême droite de brûler un Coran à Örebro dans le centre de la Suède s’en sont pris à la police vendredi, faisant selon les autorités quatre blessés parmi les forces de l’ordre.
Peu avant 19h00 (17h00 GMT), la police indiquait dans un communiqué qu’un “total de quatre policiers (étaient) blessés – l’un d’entre eux a reçu une pierre sur la tête”. “Un membre du public a aussi été blessé après avoir reçu une pierre sur la tête”, est-il précisé.
C’est le deuxième jour consécutif qu’un incident de ce type se produit en marge d’un rassemblement du mouvement anti-immigration et anti-Islam “Ligne dure” dirigé par le Dano-Suédois Rasmus Paludan, qui organise actuellement une tournée en Suède en ciblant des quartiers à forte communauté musulmane.
(…) Jeudi, des troubles avaient éclaté en fin d’après-midi à Linköping faisant trois blessés parmi les policiers avant d’être maitrisés. “Nous vivons dans une société démocratique et l’une des tâches les plus importantes de la police est de veiller à ce que les gens puissent utiliser leurs droits protégés par la Constitution pour manifester et exprimer leurs opinions”, a réagi le responsable de la police nationale vendredi dans la matinée. “La police n’a pas à choisir qui a ce droit, mais doit toujours intervenir en cas de violation”, a souligné Anders Thornberg dans un communiqué.
Rasmus Paludan a régulièrement provoqué des incidents ces dernières années. En novembre 2020, il avait été arrêté en France puis expulsé. Cinq autres militants avaient été arrêtés en Belgique peu après, accusés d’avoir voulu “propager la haine” en brûlant un Coran à Bruxelles.