La famille Barlagne - "Un fardeau excessif"

Du rêve au cauchemar

Tribune libre


En 2005, David et Sophie Barlagne, encouragés par les représentants consulaires canadiens en France qui leur avaient laisser voir que la paralysie cérébrale légère de leur fille Rachel n’allait causer aucun problème, décident de venir s’établir au Québec pour réaliser leur rêve d’y démarrer une entreprise informatique. À cette époque, David Barlagne se voit octroyer un permis de travail de longue durée, lequel expire officiellement en juillet 2011.
En janvier 2008, l’agent des visas du ministère de l’Immigration canadienne refuse la demande de statut de résidence permanente à la petite Rachel Barlagne, âgée de 8 ans, et de ce fait, au reste de la famille, alléguant que l’enfant, à cause de son handicap, représente un « fardeau excessif » pour les services sociaux canadiens. En des termes purement mathématiques, le « fardeau » en question excède de 5259$ par année le coût moyen des services de santé dont bénéficie un Canadien!
En mai de la même année, la Cour fédérale donne raison au ministère de l’Immigration et rejette la demande de résidence familiale permanente de David et Sophie Barlagne.
Dès lors, le rêve des Barlagne se transforme en cauchemar! À trois mois de l’expiration du permis dont dispose David Barlagne, le couple lance désespérément un appel au sens humanitaire du ministre canadien de la Citoyenneté et de L’Immigration, Jason Kenney pour qu’il intervienne en faveur de sa demande de retrait d’expulsion.
Une demande, à mon sens, fort légitime, voire incontournable! Une occasion en or de transformer cette patate chaude dans le champ des conservateurs en pleine campagne électorale en une véritable décision politique qui va dans le sens des valeurs de justice inhérentes à notre démocratie. Mais, d’abord et avant tout, une occasion en or de faire oublier ce cauchemar à la famille Barlagne et lui redonner espoir en notre « terre d’accueil »!
Il est à espérer qu’un Québec souverain s’assurera de faire disparaître de sa loi sur l’immigration ces articles discriminatoires, particulièrement envers les personnes atteintes de handicaps mentaux.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2011

    Exactement comme les 900 passagers juifs du M.S. St-Louis en 1939.
    Mais on entend pas M. Lawrence Bergman s'indigner devant le sort des Barlagne.
    Il doit certainement leur manquer quelque chose.

  • Lionel Lemay Répondre

    17 avril 2011


    Je ne suis pas surpris du tout. Une famille française installée au Québec avec une fille légèrement handicapée n'est pas un fardeau, c'est une grande menace contre le Canada anglais, un vrai fléau pour la survie de cette race supérieure qui doit se défendre tous les jours contre les attaques brutales de l'armée québécoise francophone. Belle mentalité pour ces "Canadians" qui nous aiment tant, à entendre parler les chefs des partis anglophones qui viennent téter les votes des québécois lors de la prochaine élection.
    Je souhaite que la famille Barlagne trouvera l'appui nécessaire pour rester parmi nous.
    Votons en bloc pour le BLOC (50%+1) et nous ferons un très grand pas vers notre souveraineté.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 avril 2011

    Le parti de Harper n’a aucune crédibilité quant à la défense de ses dossiers humanitaires. Quand il prétend que cet immigrant a omis de mentionner l’état de santé de sa fille au moment de sa demande, alors que le demandeur dit le contraire, on demande à voir.
    Ce cas particulier exige de considérer froidement les règles d’immigration volontaire (non de réfugié) dans un pays. Il est ici question du plein droit d’un pays de choisir ceux qu’il accueille. Il est donc question de la pleine franchise du demandeur. Harper devient encore plus odieux s’il fait valoir ce point après 5ans de séjour de la famille sur le territoire. C’est justement pourquoi nous sommes portés à réagir émotivement devant cet « appel à tous » de la famille française. Nous manquent des faits.
    Un autre cas d’émotivité populaire nous frappe de plein fouet actuellement, au Québec: Mouajdi Mouawad. Nous l’avons crucifié collectivement pour avoir laissé Mme Pintal défendre seule son choix d’incorporer Bertrand Cantat à la représentantion au TNM de la trilogie sur les femmes de Sophocle. Or, il eut la sagesse de laisser baisser l’incendie avant de se présenter ici pour qu’on lui prête oreille en entrevue avec Mme Dussault. Il n’a pas pu s’exprimer complètement, devant la fébrilité de l’animatrice sur son terrain de la télévision. Pourtant, il n’a eu besoin que de quelques phrases pour expliquer la présence de cet homme dans l’oeuvre de Sophocle. Bien sûr, il sait le niveau de connaissance des Québécois de l’oeuvre du tragédien grec antique. Il aurait donc dû venir lui-même, avec sa sensibilité d’artiste, d’abord placer le contexte de ses trois pièces mettant en scène le meurtre par amour, la vengeance fraternelle d’une mort injuste et l’errance en absence de réconciliation. Avec son choix de mots d’homme de théâtre, il nous démontre sa démarche unique d’illustrer ces pièces antiques par le cas bien actuel d’un homme qui a été jugé mais qui ne peut se montrer en public pour confronter sa détresse humaine parce que ses pairs le prennent comme symbole d’une misère universelle. Il nous faudra peut-être lire Sophocle pour surpasser nos instincts émotifs, nos points faibles que les médias sont prompts à mousser...pour vendre de la copie.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2011

    Attention, pour avoir été déjà de l'autre côté de la clôture je sais pertinemment qu'il y a souvent une énorme dichotomie entre ce que la "victime" vient dire sur la scène publique, et ce qu'il y a dans le dossier.
    Dans le cas présent par exemple, la "victime" a demandé un permis de travail plutot qu'une résidence permanente afin de contourner l'article 38.1.

    Ce n'est qu'une fois ici, des années plus tard, qu'il a fait sa demande de résidence. Et qu'on lui a refusé à cause de l'article 38.1.
    Evidemment cette histoire sort au même moment que se tient le procès sur la déportation de Villanueva. Très facile de faire la comparaison entre les deux, entre les bons immigrants et les mauvais immigrants. Les lois de l'immigration, elles, sont au-dessus de tout cela.