Dommages collatéraux

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Les Autochtones ont intérêt à calmer le jeu avant le retour au pouvoir des conservateurs


On ne compte plus les dommages collatéraux résultant de la crise des blocages ferroviaires. On parle beaucoup des pertes économiques et des détournements de trajets pour de nombreux passagers de trains.


Sur un plan politique, nul besoin de revenir sur la gestion hésitante de la crise par le gouvernement de Justin Trudeau. Tout a été dit sur le sujet, ou presque. Vendredi, le premier ministre fédéral mettait néanmoins le doigt sur ce qui s’avère être un autre dommage collatéral. 


Risque


Ce risque est celui de voir de plus en plus de Canadiens, fatigués par les « inconvénients » de la crise, remettre en question la nécessaire réconciliation avec les Premières Nations. Un sondage Nanos tout chaud le confirme.


Au sein de l’électorat canadien, à 36 % d’appuis, les conservateurs devancent les libéraux minoritaires à 33 %. L’avance est mince, presque marginale, mais dans le contexte de la crise actuelle, elle montre que la « ligne dure » des conservateurs envers les Premières Nations gagne du terrain.


Pour les leaders autochtones issus des conseils de bande, ce résultat est en effet inquiétant. D’autant plus que face aux chefs héréditaires opposés au projet de gazoduc Coastal GasLink, l’image que projettent les chefs des conseils de bande en est une d’impuissance et de non-influence.


Test de réalité


Pour les conservateurs, un sondage ne fait certes pas le printemps. Il n’en reste pas moins, comme je l’écrivais hier, que les communautés autochtones elles-mêmes auraient tout à perdre sous un éventuel gouvernement conservateur peu tolérant envers elles.


Pour celles-ci, le vrai test de réalité est là. Dans la foulée de cette crise, des voyants jaunes s’allument malheureusement sur le front déjà fragile de la réconciliation.


D’où la nécessité pour les leaders autochtones de trouver une voie de passage apte à permettre enfin un dialogue entre les conseils de bande et les chefs héréditaires en question – eux-mêmes divisés sur le projet Coastal GasLink. Facile à dire, mais passablement plus compliqué à livrer...




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