Désir de France

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La faute à Fillon





Les Français, ceux qui ont exprimé leur voix, ont élu avec une majorité significative Emmanuel Macron à la présidence de la République. Toutefois, il fallait entendre les multiples représentants de la classe politique française sur les plateaux de France 2 pour constater les interprétations divergentes et l’illusion du rassemblement annoncé par le nouveau président. D’ailleurs, un sondage d’Ipsos révélait, que malgré la victoire de Macron, une majorité de Français ne souhaite pas un gouvernement majoritaire.


L’ancien premier ministre, Dominique de Villepin, fidèle à la tradition pompeuse des gaullistes, recevait avec enthousiasme les résultats de cette élection en les assimilant à une grande leçon pour la démocratie française et, par conséquent, pour toutes les démocraties occidentales. Il serait prétentieux, à ce stade-ci, de parler de grande leçon pour l’humanité alors que les spéculations sur les législatives vont bon train et que l’avenir de la France demeure plutôt flou en ces circonstances. En effet, le tiers des Français n’ont pas voté pour un candidat, les Mélenchon, Le Pen et Baroin comptent se reprendre aux législatives pour mettre Macron en minorité à l’Assemblée nationale, près de la moitié du vote pour le nouveau président était principalement anti-Le Pen et le Parti socialiste continue de s’étioler. Les observateurs peuvent bien parler de refondation de la politique, mais c’est surtout le cynisme du peuple qui s’est exprimé sans que l’on sache trop de quoi il rêve vraiment.


Jusqu’à présent, l’élection met en lumière le désagrègement du PS français après cinq années de gouvernance chaotique. Le président Hollande et les premiers ministres qu’il a nommés ont fait face à une opposition tenace à l’intérieur même de leur députation. Cette fronde interne a poussé Emmanuel Macron à lancer son mouvement et à se détacher du PS, entrainant avec lui la sympathie de plusieurs ministres et députés du PS qui croient à la nécessité de moderniser les institutions et lois françaises. Le paradoxe d’un président élu à gauche et gouvernant à droite est beaucoup plus la cause de la déconfiture du PS que la lassitude à l’égard du parti. Les frondeurs du PS auront eux-mêmes éliminé leur parti en fracturant leur électorat au profit des Mélenchon et Macron et en ne récoltant que les miettes restantes.


Quant à la droite du Parti républicain, ce sera l’entêtement de son candidat Fillon à se maintenir en selle qui l’aura perdu à la présidentielle. Malgré une probité sérieusement affligée après la révélation de quelques scandales, le candidat avait tout de même recueilli un pourcentage de voix significatif au premier tour. Nous pouvons spéculer qu’un changement de candidat auraient amené les Républicains au second tour sans même être certain qu’Emmanuel Macron s’y serait retrouvé. La France est venue près de poursuivre dans l’alternance habituelle, mais l’impétuosité de François Fillon a brouillé les cartes.


Aujourd’hui, ce sont les réformistes du PS qui semblent tenir la dragée haute avec les résultats de la présidentielle. Toutefois, Emmanuel Macron aura besoin de l’appui de quelques frondeurs de la droite pour espérer compter sur une majorité à l’Assemblée nationale. Toutefois, ces alliances risquent de ne pas être une sinécure, car elles pourraient l’entrainer dans un plus grand libéralisme économique que celui qui lui est déjà reproché. Il risque ainsi de diluer ses préoccupations sociales et de laisser pour compte les plus désespérés contrairement aux promesses faites.


 




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