À eux de s'impliquer pour un Québec différent

Des ouvriers de Lévis se font acteurs politiques

À eux de changer la donne

Tribune libre

Les ouvriers des Chantiers Davie passent à l’action politique indépendante. Ils ont entrepris de le faire après plusieurs démarches auprès des représentants du fédéral pour obtenir leur juste part des contrats de brise-glace (pensons à la revendication du rapatriement du Diefenbaker que nous avons soutenue du mieux que nous pouvions), ou de bateaux d’approvisionnement de l’armée (encore là, nous déplorons l’infâme chantage de la collaboration avec l’armée canadienne et l’OTAN pour obtenir un gagne-pain). Les 200 ouvriers mis-à-pied dernièrement se sont mobilisés à l’appel de leur exécutif syndical local et de la CSN. Ils n’étaient pas loin de ce nombre à la manifestation organisée par leur centrale

Sans trop d’illusion sur la stratégie électoraliste des Conservateurs qui se proposent sans doute de retarder l’annonce de nouveaux contrats pour les élections d’octobre 2015, les ouvriers veulent montrer l’urgence dans laquelle ils se trouvent d’obtenir du travail. Les mises-à-pied font mal aux jeunes familles. Et l’insécurité qui s’en suit est une drôle de suite aux engagements de la compagnie à fournir un emploi décent à ses travailleurs. Deux cents d’entre eux, et ceux qui sont à risque dans l’avenir, s’interrogent sur la manière de remplir ses engagements lors de l’embauche par la compagnie.

Chômeurs chroniques à la suite des difficultés de persuader les Conservateurs d’agir plutôt que d’entretenir le flou sur l’avenir des Chantiers, les salariés de la Davie ne baissent pas les bras. Ils pensent que ce travail qu’ils attendent depuis des semaines doit leur être octroyé avant la fin de la session parlementaire dans trois semaines à Ottawa.

Ils se sont donc présentés devant les bureaux de comté de Stevens Blaney pour faire connaître leur impatience à être mieux traités par un gouvernement qui a manqué à ses devoirs d’équité dans la répartition du travail disponible au Canada. C’est d’ailleurs au nom de cette équité qu’un leader de la CSN a pris la parole en s’exprimant sur ce qu’il appelle les «quatre E» : l’Équité, bien sûr, l’Efficacité dont font preuve les ouvriers en ayant convaincu une organisation maritime étasunienne de leur accorder le prix du meilleur chantier en Amérique du Nord, les Emplois qui sont nécessaires pour assurer une prospérité économique à Lévis et finalement, les Élections qui se dérouleront le 19 octobre 2015 où la CSN se promet d’intervenir avec tout son appareil prêt à se mettre au service des travailleurs dans une campagne politique d’envergure pour faire plier les Conservateurs.

Pour ce porte-parole, la question des Chantiers n’est pas un problème économique, mais tient d’une décision politique d’un gouvernement qui fait les choix de garnir les chantiers de l’Ouest par goût d’un pouvoir qui se maintient grâce à la discrimination envers le Québec. Et le député Blaney semble la tolérer comme d’une fatalité à subir.
Dans cette ligne de penser, il nous importe au parti communiste du Québec de souligner la limite du fédéralisme qu’illustre la façon dont on a répondu, ou plutôt de la façon dont on a gardé le silence, sur les questions du Bloc en Chambres et sur nos requêtes de rapatrier le Diefenbaker aux Chantiers Davie. On peut sans gêne aucune faire un pas de plus en faveur du retrait du Québec d’une confédération qui atrophie ainsi notre développement économique. Voilà la logique que le parti communiste entend soutenir par un travail au sein du Bloc québécois dans Lévis.

Le parti communiste du Québec appelle aussi les ouvriers et leur syndicat à élargir leur combat en s’impliquant dans la campagne de ce parti nationaliste pour exclure du pouvoir les Conservateurs aux idées arrêtées sur la manière de gouverner un pays. Et ainsi contribuer à la construction d’une alternative à ce pouvoir fédéral qui a déjà renoncé à la préservation d’une industrie majeure du Québec sur le Saint-Laurent.
À vrai dire, nous pensons que l’avenir des Chantiers ne sera stabilisé que par l’engagement des indépendantistes de toutes tendances à les considérer comme faisant partie du patrimoine québécois de notre grande industrie.

La sauvegarde des Chantiers ne pourra être vraiment complète que si on les considère comme un bien national inaliénable. Dans ce sens, ni les Libéraux de Couillard à Québec, ni les Conservateurs à Ottawa, n’ont pas encore tenu leurs nombreuses promesses faites lors de visites des Chantiers ou à l’occasion de lancements de bateaux.

Chacun se renvoie la balle dans une multitude d’engagements qu’ils ne tiennent pas. Jusqu’au Maire Lehouilier qui hésite encore à mettre les Conservateurs au pied du mur dans ce dossier municipal de première importance.

Que les ouvriers prennent eux-mêmes leur destin en main et manifestent leur insatisfaction n’est que dans la logique de l’évolution de leur propre cause. Ce que nous saluons avec nos vœux de réussite comme parti dont la classe ouvrière est la référence incontournable pour un éventuel changement de régime politique dont un Québec indépendant serait le préalable.


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