« Un homme politique pense à la prochaine élection, un homme d'état pense à la prochaine génération » - Winston Churchill -
Alors que nous entrons dans la phase finale de l'élection que certains disent essentielle pour l'avenir du Québec la quasi-totalité des candidats restent muets, ignorent où ne sont tout simplement pas conscients des défis réels auxquels le Québec, comme la totalité des sociétés industrialisées et des autres devra faire face dans les 30 prochaines années.
Quels sont ses risques ?
1) Le massacre continuel et en phase d'accélération des eco-systèmes qui sont essentiels au maintien de la vie, qualité de l'air, qualité de l'eau, diversité biologique.
A ce titre le Plan Nord et tous ses avatars sans exception (pétrole et gaz de schiste, « Old Harry » champ pétrolier dans l'estuaire du St Laurent) sont les deux menaces les plus visibles de ces projets d'extractions et d'exploitations dont on peut être sûr qu'ils vont contribuer massivement à l'accélération de la destruction du golfe du St-Laurent, un milieu écologique fragile et déjà en danger, et de l'ensemble de l'écologie située au nord du 49 ième parallèle. Les partis politiques, obsédés par le développement sans entrave, supportés quel que soit leur affiliation, par toujours les mêmes groupes de pression (chambres patronales, syndicats, firmes d'ingénieurs, municipalités) se disputent uniquement sur la répartition des bénéfices éventuels, sans bien entendu considérer les dégâts, immenses. L'industrie pétrolière est une industrie sale et j'écoutais, accablé, Pauline Marois nous expliquer que sous un gouvernement du PQ nous ferions une exploitation de ce potentiel, s'il existe d'ailleurs, de manière responsable....Jean Charest et ses petits camarades quand à eux nous promettent un Plan Nord du tonnerre qui va nous rendre tous millionaires ou peu s'en faut...le comptable Legault aussi....QS ne veut pas d'exploitation pétrolière et ON veut tout nationaliser, comme si la possession changeait le massacre éventuel. Quand est-il exactement ?
2) Le plan Nord, une absurdité écologique et financière.
Le Plan Nord vise surtout exploiter les ressources des gisements de fer. Au delà des investissements gigantesques, auquels nous sommes forcés de contribuer sans aucun contrôle, comme contribuables, socialisation des pertes et privatisation des profits, cette absurdité arrive, en strict terme économique, au pire des moments ;
L'ensemble du monde industrialisé est maintenant en récession et la Chine, dont les chiffres de PIB, sont une illusion car manipulés par le pouvoir politique est en phase de contraction économique accélérée. La bourse n'est soutenue que par les infusions massives de liquidités, principalement aux Etats-Unis, on parle déjà d'un QE3 – quantitative easing - lisez planche à billets - et les ménages canadiens sont en état d'endettement chronique.
Les BRIC (Bresil, Russia, India, China) sont globalement en perte de vitesse, leurs marchés d'exportation s'écroulant (Europe, USA, etc...), nous n'allons pas assister à ce que nos spécialistes patentés osent appeler « soft landing ».
Il y a une crise généralisée de l'endettement pas seulement des états, mais surtout des entreprises et des ménages.
Tout est réuni et prêt pour une crise économique majeure, voire une dépression qui pourrait durer plus de 10 ans, et à ce titre 1929 n'aura probablement été qu'une partir de plaisir. Ce n'est pas par hasard que la firme BHP Billiton, première minière mondiale, vient d'annoncer la remise siné-dié, la cessation de tous ses projets reliés à l'exploitation des gigantesques mines de fer australiennes.
« BHP Billiton chief executive Marius Kloppers has finally found favour with the market thanks to the decision to abandon more than $50 billion in growth projects.
BHP shares comfortably outperformed the old rival Rio Tinto on the market and the investment funds were happy that their calls for increased dividends in preference to long-dated returns from Olympic Dam-type mega projects was being heeded. An 11 per cent hike in annual dividend was warming stuff for them, even if profit was down 21 per cent to $US17.11bn before one-off items.
That's all good for BHP and Kloppers, with questions on his ongoing tenure firmly put to rest for the time being. But there was hot debate elsewhere yesterday on just what BHP's culling of the $30bn Olympic Dam expansion in South Australia, the $20bn Port Hedland outer harbour development in Western Australia and the Peak Downs coal expansion in Queensland was telling Canberra and the rest of us about the mining boom. »
Pour compléter l'information BHP Billiton a également renoncé à un projet de 20 milliards de $ portant sur une mine exploitant l'or, le zinc, etc et a récemment cédé ses intérêts dans l'uranium, une activité minière sinistrée par le recul du nucléaire partout dans le monde...
Les revenus attendus du plan Nord ne seront pas au rendez-vous, les redevances minières vont s'évanouir, et les modèles financiers des partis politiques sont bâtis sur du sable, j'allais dire du fer...
3) La crise financière
Ne nous faisons aucune illusion à ce sujet, le système financier mondial est à l'agonie et probablement rien ne pourra arrêter l'explosion finale. Les tensions en Europe ne doivent pas faire oublier le gigantesques déficit américain, les ménages, qui pour continuer à consommer, ont du s'endetter alors que les augmentations salariales ont été plus ou moins arrêtés (en dehors de l'inflation) depuis près de 20 ans, et par exemple le revenu réel, maintenant, en dollars constants, des ménages américains, est inférieur à celui de 1972....
Au Québec l'endettement des municipalités, du gouvernement, des compagnies, et des particuliers est à la limite du supportable et un retournement économique majeur, prévisible dès le deuxième semestre 2012 va aggraver la situation financière. On sent déjà des tensions et quand Francois Legault déclare qu'il est nécessaire de revoir le système des pensions à prestations déterminées au Québec (enseignants, policiers, fonctionnaires), il a, sur un strict point de vue comptable, tout à fait raison (tant que l'on reste dans le même système). C'est un message politique désagréable à entendre...
La CDPQ au-delà de toutes les affirmations ou des suppositions de complots, plus ou moins prouvés est partie prenante du capitalisme financier international et sera incapable d'assurer les rendements (6 à 7 % par an) qui sont nécessaires aux caisses de retraite, sans parler des pertes qui pourraient être aussi importantes que n'importe quel groupe financier car on ne peut écarter un écroulement de 50 % des valeurs boursières...
On pourrait ajouter qu'au Québec l'industrie de la construction, qui représente 27 % des emplois est aussi une industrie fragile, qui est aussi sous perfusion, travaux d'infrastructures, spéculation immobilière soutenue massivement par le gouvernement fédéral battant son plein...etc...
Les augmentations de PIB du Québec tel qu'expliqués par les partis politiques ne sont dans ce contexte que du vent....glacial. La première étape quel que soit le vainqueur va être de continuer à couper dans les budgets régaliens (éducation, santé) ou à augmenter les tarifs...ou de changer de système, radicalement.
Le capitalisme est dans une impasse totale et il n'y aura plus de croissance, les conséquences sont évidemment dramatiques pour le mode actuel de fonctionnement des agents financiers.
4) Le pic pétrolier et ses conséquences
Nous sommes très dépendants au Québec d'une énergie à bon marché, qui était jusqu'a récemment illimitée. Nous en dépendons totalement afin d'assurer non pas le chauffage ou l'éclairage mais pour tout le reste et le Québec comme le Canada sont les champions de la consommation en équivalent TEP (Tonne Equivalent Pétrolier) de tous les pays de l'OCDE (9.5 par habitant aux dernières statistiques). Ce seul fait devrait suffire à remettre en cause l'espèce de satisfaction collective québécoise qui consiste à dire que les méchants pollueurs sont en Alberta....dixit Pauline, récemment lors d'un point de presse.
La vastitude du territoire québécois n'a pu être occupé et colonisé uniquement que parce qu'il a été possible d'utiliser cette énergie dont l'entropie est exceptionelle (10 pour 1).
La disparition inéluctable, sa raréfaction vont nécessiter l'abandon de vastes territoires qui ne seront plus habitables, dans les conditions actuelles. Ceci est une réalité peu agréable, le drame étant que la population ne voit que le prix de l'essence, et que les hommes politiques soient n'en sont pas conscients, ou qu'ils ne peuvent même pas l'imaginer, ce qui est dramatique, soient le savent mais refusent d'en parler (trop compliqué, réelection, etc.) et dans ce cas ils sont complices.
Tant qu'aux alternatives énergétiques (le tout électrique, l'hydrogène, etc) clamées par les partis, a divers titre, elles ne résistent pas à un examen sérieux de ce qu'il est nécessaire d'avoir pour mettre en place tout ceci et le maintenir (de l'énergie).
Il suffit de se promener en Gaspésie et voir la noria de camions et d'hélicoptères nécessaires à la construction des éoliennes pour se rendre compte que ceci est bâtit sur...du vent.
Il faut remarquer que cette évolution remet totalement en cause, au dela de nos modes de vie, des technologies que l'ensemble de la population considère comme acquises (transports aériens, informatique, médecine, produits pharmaceutiques, etc.).
5)La résilience de la population québécoise.
Quand on parle de résilience il faut considérer les conditions de vie ou de survie, l'accès à une alimentation variée, des soins médicaux de qualité, etc. Qu'en est-il au Québec ?
Le territoire du Québec ne peut nourrir une population de plus de 7 millions d'habitants sans un recours massif à une énergie à bon marché, des engrais et des pesticides, des systèmes de transports qui fonctionnent sans arrêt (respect de la chaîne du froid, etc.).
Il sera impossible, dans l'avenir, de maintenir ces sytèmes en fonctionnement et il faut au minimum stabiliser la population, toute augmentation est dramatique, conserver autant que possible les terres agricoles disponibles, favoriser une agriculture non-intensive près des lieux de vie, consommer local, changer notre type d'alimentation car les transports aériens ne survivront pas à cette remise en cause (oubliez les avocats,le café,les fraises en hiver,....), préserver ou restaurer les éco-systèmes, ceci devrait être notre première priorité, etc. J'entendais Pauline Marois préciser qu'un gouvernement PQ favoriserait une augmentation de la production locale, très bien, mais il faut aussi remettre en cause la facon de produire ce qui a peu de chance de plaire à l'UPA....
Cela sera t-il suffisant ? Probablement pas et l'on peut s'attendre comme pour l'ensemble de la population mondiale à une diminuation dramatique de la population québécoise (de 7 millions d'habitants à 800.000) à l'horizon 2080...Bien sûr si vous êtes en retraite cela ne vous concerne pas....
(Voire l'étude dont la référence est en annexe).
6) Le travail et sa fétichisation, les pauvres et les classes moyennes
Le travail et sa fétichisation occupe depuis trop longtemps le centre de notre existence, ce qui ne veut dire qu'il s'agit de nier l'activité humaine. Les gains de productivité énormes, largement accélérés par l'informatique, ont entraînés la mise à l'écart d'une partie de la population qui est considérée maintenant comme un surplus dont il faudrait se débarrasser. Nos politiciens ont bien entendu ce discours sur les classes moyennes ce qui permet commodément de ne pas remettre en cause le travail, sa répartition, etc.
Il est nécessaire de revoir complètement notre relation au travail, d'arracher au monde du travail ce qui n'était qu'avant que des rapports sociaux (soins des parents et des proches par exemple).
Sans cette révolution nous allons vers la barbarie et il suffit de voir la situation en Grèce, ou les gens abandonnent maintenant leurs enfants dans les rues, ou l'Espagne et le Potugal ou les taux de suicides sont en explosion, pour imaginer quel pourrait-être l'avenir si nous n'avons pas collectivement ce courage.
N'oubliez pas d'aller voter le 4 Septembre....et je suis pas un survivaliste...
http://www.paulchefurka.ca/Population.html
Des élections...mais sur quoi ?
Ce dont nos politiciens ne nous parlent pas.....
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