Que de fois au cours de notre vie n’avons-nous pas entendu des remarques sur le statut de « colonisé » du peuple québécois!
Selon Wikipedia, « La colonisation est un processus d’expansion territoriale et démographique qui se caractérise par des flux migratoires, l’occupation et l’exploitation d’un espace géographique, la mise en tutelle et la domination politique, culturelle, religieuse et économique »
Qui dit culture dit langue! Et, s’il y a une situation qui me ramène au plus profond de nos stigmates de « colonisé », c’est bien le côté « gentil et bien élevé » qui nous caractérise lorsque nous nous plions servilement à l’usage de l’anglais au moment où « nos chers voisins » nous visitent au Québec! Particulièrement lorsque de telles attitudes de basse soumission viennent contrecarrer tous les efforts que j’ai déployés auprès de mes élèves pendant toute ma carrière pour louer les mérites de notre langue qui a réussi à se maintenir bien vivante au Québec depuis des siècles contre vents et marées!
Toutefois, une réflexion de Pierre Bouchard des Escoumins, parue à la page d’accueil de Vigile dernièrement, m’a remonté le moral en atténuant quelque peu cet insidieux relent de colonisé :
« Il faudrait que cesse ce dénigrement continuel des Québécois, cette propagande qui nous rentre dans la tête que nous sommes faibles, petits, et qu’il vaut mieux rester tranquilles. Il nous faut découvrir et entretenir notre dignité. Je ne parle pas de fierté, juste de la dignité, quelque chose comme le respect de soi-même, de son intégrité »
Mais, comment « découvrir et entretenir notre dignité? » d’abord et avant tout par « le respect de soi-même, de son intégrité », par l’affirmation de notre identité francophone au sein d’un continent anglophone, par l’appropriation de nos leviers politiques, économiques et culturels qui nous permettront de devenir une nation autonome.
À mon sens, le Québec vit actuellement un éveil nationaliste comme il n’en n’a pas vécu depuis des décennies. Un véritable mouvement pour l’indépendance est en train de s’organiser autour de partisans et de sympathisants à la cause de l’accession du Québec à son statut de pays. Il nous appartient de ne pas rater le train de la coalition nationale et d’y monter tous ensemble pour enfin parvenir à la gare du pays du Québec!
Henri Marineau
Québec
Panser nos stigmates de colonisés
Découvrir et entretenir notre dignité
Tribune libre
Henri Marineau2101 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
15 août 2011M. Marineau dit:"À mon sens, le Québec vit actuellement un éveil nationaliste comme il n’en n’a pas vécu depuis des décennies. "
Je veux y croire, parce que assidu de Vigile.net
Cependant en dehors...
Gilles Proulx, un ardent défenseur de la langue et de la culture, participait récemment à l'émission de Mario Dumont et devant la manchette de Mme Parizeau qui annonçait un mouvement de fonds pour la souveraineté, il s'est esclaffé comme à ses meilleures: "Pauvre madame Lapointe, quelle naïveté! Une vague indépendantiste chez ce peuple ignare et mal embouché, seulement préoccupé par le sport et les chars..."
Ses exagérations portent toujours un fond de vérité: il faudra tout un sens pédagogique à la coalition!