Débat sur la laïcité au Québec

Une multicultu monte au créneau

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Et pan sur la tête de Lysiane Gagnon !

Arilés Bouktit
Il m’arrive de tomber sur des pages du journal La Presse trainant sur les banquettes du métro. Aujourd’hui, j’ai eu droit à la page A13 du numéro datant du 3 septembre.
Je commence à lire l’article de Lysiane Gagnon intitulé : La laïcité : une idée importée.

Je lis machinalement car je n’avais encore jamais entendu parler de cette chroniqueuse. Plus j’avance dans ma lecture, plus je me dis : C’est quoi ce délire ?
Je me demandais si cette journaliste est idiote à tel point qu’elle n’a aucune conscience de ce qu’elle débite ou si elle fait exprès de s’abstenir de réfléchir pour des raisons professionnelles (et idéologiques). Bah, elle fait consciemment ou pas, le job qu’on lui fait faire, moyennant un salaire rondelet. Quel job ? Le même job que celui d’une pièce mécanique dans un grand mécanisme qui est lui-même un sous ensemble d’une immense machinerie. J’allais dire machination mais je me ravise. Cela fait trop « théorie du complot ».
Madame Gagnon pense que le lectorat de La Presse, c’est le petit peuple et qu’on peut s’adresser à lui sans précaution particulière et même lui mettre des contradictions sous le nez sans risquer de se faire débusquer. D’où le style infantile adopté et les sentiers battus empruntés. C’est à la limite de la langue de bois. Mais dans la réalité de la vraie vie, le journal La Presse se vend très mal parmi les petites gens. Pour atteindre ce lectorat ciblé, le journal se fait distribuer gratuitement, massivement et régulièrement devant les bouches de métro. Là où passe le petit peuple. Comme on répand du spray anti-fourmis tout autour du trou.
Une vraie embuscade. Qui finance ces embuscades ? Le fils de l’empereur Power Corporation, pardi ! Je nomme Gesca. Un des mécanismes de la grande machinerie en question.
Voyons voir, madame Gagnon titre : La Laïcité : une idée importée.
Le début de l’article insinue que cette laïcité est importée de chez « les maudits français », expression populaire non directement utilisée ici, mais tout la suggère. Madame Gagnon fait mine d’oublier que le peuple québécois est lui-même importé de France, d’autres migrants issus d’autres nations se sont ensuite « exportés » pour se joindre à eux. Le concept de démocratie est aussi importé d’Europe. Le christianisme est importé de Palestine. L’islam est importé d’Arabie. Le manger sushi est importé du japon. Tout cela est correct, mais pas ce qui vient du « maudit français ». Que fait-on alors de cette belle langue française ?
Madame Gagnon sous-entend que la révolution tranquille n’a jamais induit une laïcité de fait au Québec car aucune loi n’est venu la consacrer. Pas d’équivalent de la loi française dite « loi 1905 », donc pas de laïcité au Québec. Voila la pensée bancale de madame Gagnon. Elle se réfère donc bien au modèle français ! Pourtant les quatre prêcheurs radicaux qui viennent d’être déclarés persona non grata au Québec viennent de France, où ils sévissent librement. Le Conseil Français du Culte Musulman est une instance créée par l’État français en vertu de la loi 1901.
Le gouvernement français traite directement avec ce Conseil sur toutes les questions concernant les citoyens musulmans français. Ce Conseil gouverne les musulmans de France. Ces derniers sont jugés non concernés par la laïcité. En fait, ils sont jugés indignes des bienfaits de la démocratie en général et livrés en pâture aux Frères musulmans. Un mini État dans un État spécialement taillé pour gouverner les sous citoyens collectivement parqués sous la dénomination de musulmans. Le musulman est bien sûr basané, originaire d’Afrique du Nord, ou Noir originaire d’Afrique subsaharienne. Gare au basané kabyle qui se déclare laïc, agnostique, athée ou apostat. Les foudres du politiquement correct vont s’abattre sur lui, s’il n’est pas traîné devant les tribunaux ou livré aux gardiens du temple islamique.
Le CFCM se dote lui-même d’un exécutif, l’Union des Organisations Islamiques de France. L’UOIF quadrille directement ou indirectement toute la France à travers une vingtaine de Conseils Régionaux du Culte Musulman (les CRCM). Aucun basané n’y échappe. L’essentialisme est de rigueur.
Difficile de faire une laïcité plus ouverte que cela.
Lysiane Gagnon ne dit pas que l’idée de laïcité au Québec s’est répandue dans la société avec le concours des religieux catholiques eux-mêmes. Je ne m’étalerai pas sur le sujet. L’Église a activement coopéré et collaboré pour faire de la laïcité une idée partagée dans la société québécoise. Jusque là, l’État québécois adopte une neutralité religieuse sans avoir besoin d’imposer la laïcité par la force de loi. Même la communauté juive coopère. Elle coopère passivement en se faisant discrète. Rares ont été les débordements sur l’espace public. On ne trouve pratiquement pas de fonctionnaires juifs portant la kippa ou trainant des fils de laine en bas de leur veston. Je n’ai pas encore entendu un seul rabbin du Québec défendre le port de la kippa par les fonctionnaires juifs.
Madame Gagnon dit : « la découverte du concept de laïcité au Québec a coïncidé très exactement avec la crise des accommodements raisonnables. N’en cherchons pas la raison. Il s’agit de la réaction viscérale d’un peuple jusqu’ici homogène à l’immigration des minorités visibles ».
Elle serait capable d’affirmer que toute chose qui n’a pas de nom n’existe pas. Ainsi, mon neveu, dont l’administration algérienne refusait d’enregistrer le prénom – antéislamique - n’a pas existé pendant prés d’un an. Sans prénom gribouillé sur un registre officiel, il ne respirait même pas.
Quand je suis arrivé au Québec j’ai commencé à visiter les cimetières de Montréal. Non que j’aie des idées morbides, mais j’étais curieux de savoir qui a vécu avant moi sur cette terre bénie. Les tombes sont toutes mélangées et les épitaphes indiquent des noms de toutes consonances. Habitué des patronymes musulmans, j’ai pu voir de très nombreuses tombes de musulmans de confession, disséminées un peu partout. Elles ne datent pas d’hier.
Madame Gagnon prétend que le peuple québécois était homogène jusqu’au début du 21e siècle. La crise des accommodements raisonnables date en effet des années 2006-2007-2008.
Donc, suggère-t-elle, il n’y avait pas avant cela de minorités visibles au Québec.
Pourquoi madame Gagnon se laisse-t-elle ainsi aller au mensonge grossier ? C’est pour cacher une vérité. Quelle est cette vérité ?
Hé bien, la nécessité de mettre un nom sur le concept de laïcité au Québec est ressentie avec l’arrivée en masse, depuis le début de ce siècle, d’immigrants venant d’Afrique du Nord. Je le sais, j’en viens aussi. En réalité, c’est la présence ostentatoire, revendicatrice et prosélyte de la culture arabo-islamique (version maghrébine) qui force la société et l’État québécois à affirmer aujourd’hui leur caractère laïc en parlant expressément de laïcité. Avant cela, il était entendu que l’État québécois était laïc et il n’y avait même pas lieu d’en parler.
Madame Gagnon parle de xénophobie. Elle ne connaît rien au peuple québécois. Elle ne comprend pas que le peuple québécois désire inclure les immigrants musulmans en tant qu’individus non distincts des Québécois de souche. Ils ne veulent pas de cette auto ségrégation des musulmans, sous l’instigation des prédicateurs intégristes financés de partout. Ces instigateurs finissent toujours, comme par magie, à convaincre les musulmans et musulmanes de se différencier des autres citoyens au moyen de leur tenue vestimentaire, de leurs interdits alimentaires et autres gadgets coraniques vieux de 15 siècles. Mais enfin, que veut dire porter le hidjab si ce n’est un message disant : « regardez-moi, je ne suis pas comme vous. Je ne suis pas de chez vous. Je ne mange même pas la même chose que vous. Je ne vous ressemble pas et je ne partage rien avec vous. Ne m’approchez pas, ne me souriez pas, ne me parlez pas. Restez entre vous et nous resterons entre nous ».
Dans cette histoire, qui se distingue et rejette l’autre, et qui appelle à aplanir les différences dans l’espace public afin que tous soient égaux et entremêlés ?
Mais madame Gagnon et messieurs Bouchard-Taylor ne sont pas du peuple. Ils ne côtoient ni le peuple québécois pure laine, ni le peuple des immigrants. Moi si.
Il est inutile de théoriser et de tourner autour du pot. Le commun des mortels québécois comprend les choses comme elles se présentent, pas comme on le force à les comprendre.
Madame Gagnon aurait bien du mal à me faire avaler que le peuple québécois a réagi viscéralement, dans un élan de xénophobie général, face aux Latino-Américains venant des Andes ou aux Chinois ou aux Vietnamiens ou aux Haïtiens ou face à n’importe quelle autre « minorité visible ».
À propos, j’en profite pour conseiller madame Gagnon de ne plus utiliser l’expression « minorités visibles » si elle veut atteindre le grand public. Cette expression n’est utilisée que par les journalistes, les officiels et les intellectuels officiels du genre Bouchard -Taylor. Je côtoie quotidiennement le petit peuple québécois, toutes origines confondues, vous savez, toutes ces gens qui triment pour des pinottes ! Jusqu’ici, aucune personne ne m’a jamais demandé : « De quelle minorité visible es-tu ? ». C’est l’expression la plus idiote et la plus ridicule que le multiculturalisme canadien n’ait jamais inventée. Ce qui explique pourquoi le peuple n’en use pas. Il pense même qu’elle est péjorative, voire insultante.
Madame Gagnon parle plus loin d’islamophobie, plus répandue parait-il chez les « maudits Français » que chez les Québécois. Elle y arrive finalement. Je sentais dés le début de son article que son souci est de protéger l’islamisme oppressif qui règne sur les musulmans du Québec contre la laïcité de fait québécoise. Pour cela, elle affirme carrément que le Québec n’est pas un État laïc. Donc l’islamisme y a tout le loisir de noyauter tout ce qu’il veut et de se répandre sans obstacle. Elle sait que cette religion-idéologie ne se répandra pas chez les Québécois pure laine, ni même chez les autres « minorités visibles » comme elle les appelle. L’islam se souciera dans un premier temps de ramasser ses supposées brebis égarées au contact de la culture occidentale.
Pour madame Gagnon, il est inadmissible que des immigrants « d’essence musulmane » aient le culot de se réclamer de la laïcité, de la démocratie, des vrais droits humains, de l’égalité hommes-femmes, etc. Ces bienfaits sont réservés à « la majorité invisible » et aux autres minorités « d’essence judéo-chrétienne ». Pour cela, elle défendra bec et ongles le ghetto islamique jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul basané dehors en liberté, mêlé à « la majorité invisible ». Les musulmanes sont encouragées à rentrer dans leur hidjab et les musulmans ont tout intérêt à rester sous la surveillance des imams dans les mosquées (on n’a pas encore de cités pourries comme en France) au lieu de trainer sur les places publiques réservées aux Blancs. Plus raciste que cela, tu meurs !
Non seulement madame Gagnon préconise de traiter les musulmans du Québec comme les gouvernements successifs français traitent toujours les musulmans, mais elle participe, tout comme la paire Bouchard-Taylor, à cette grande machine occidentale qui entend enfoncer le monde musulman dans l’obscurantisme le plus total. L’idéologie islamiste a déjà enfoncé les peuples musulmans dans la boue jusqu’à la ceinture. Les gouvernants occidentaux sont décidés à aider cette idéologie à les enfoncer dans la merde jusqu’au cou. Ils ne le cachent même plus. Ils protègent le cachot islam comme la prunelle de leurs yeux.
Bien entendu si madame Gagnon me rencontre, elle me traitera d’islamophobe, malgré ma face de Nord Africain et je lui répondrai : « oui madame, je connais la chanson ».
Je lui suggérerais de lui céder ma maison encore intacte en Algérie pour un dollar symbolique, à condition qu’elle aille y vivre et se convertir à l’islam. Elle y vivra sous le joug des fondamentalistes islamistes qui tiennent toute la société écrabouillée dans leurs serres de rapaces.
C’est une belle maison tout en pierre, proprette, climatisée, tuiles rouges, vaste, ensoleillée, avec vue sur la mer côté cour et vue sur la forêt côté jardin. 20 degrés en hiver, trente-cinq en été. 320 jours ensoleillés par an. Lumière du jour éclatante. Ciel figé dans son bleu azur.
Qu’en dites-vous, madame Gagnon ?
Arilés Bouktit, île de Montréal.


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