COVID-19: les militaires de Valcartier se préparent

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L'armée sert dans les moments exceptionnels

L’Armée canadienne est à pied d’œuvre pour protéger les militaires contre le coronavirus SARS-CoV-2. Notamment à la garnison de Valcartier, au nord de Québec, dont certains soldats rappelés des États-Unis sont en isolement.



«Le Centre de santé de la Base Valcartier se prépare à toute éventualité afin de limiter la propagation du virus», nous écrit Andrée-Anne Poulin, conseillère en communications de l’armée. «Depuis déjà plusieurs jours, du personnel médical est présent à l’accueil […] pour évaluer les militaires qui se présentent et prendre les précautions nécessaires pour réduire au maximum les risques de contamination.»


«Un véhicule d’équipement spécialisé utilisé lors d’exercices médicaux, qui ressemble de l’intérieur à un bureau médical, est installé près de l’entrée pour recevoir au besoin un militaire qui se présenterait avec des symptômes du COVID-19», poursuit Mme Poulin. «Les signes vitaux des patients seront évalués en dehors du bâtiment et les patients seront soit retournés en isolement ou dirigés vers le réseau de santé provincial […]. Cette nouvelle mesure vise à réduire au maximum les risques de contamination du COVID-19 aux autres patients.»


Pas de visiteurs


Au Québec, quatre bases militaires sont désignées «centre de santé», dont Valcartier et Bagotville. Et il n’est pas question d’y accueillir des civils «ordinaires». «Le Centre de Valcartier dessert les militaires de la région de Québec. [Il] est seulement pour les membres des Forces.»



De toute façon, nous rappelle Mme Poulin, une récente directive traitant de la COVID-19 interdit l’accès aux infrastructures militaires à la population. «Pendant une période initiale de trois semaines, tout accès aux locaux du ministère de la Défense nationale (MDN) et des Forces armées canadiennes (FAC) […] sera temporairement interdit aux visiteurs.»


«Risques élevés»


Il faut dire que l’armée juge que le risque représenté par le coronavirus SARS-CoV-2 est «élevé». Voilà pourquoi les militaires n’ont plus le droit de voyager, même ceux qui sont en mission et qui pourraient profiter d’une permission pour voir leurs proches. Aussi, sauf pour des missions jugées essentielles, les soldats et leurs supérieurs ont dû rentrer au Canada, «à leur lieu de travail principal».



Oui, ceux qui étaient en vacances sur une plage avec leurs enfants aussi. 


Et ils ne doivent plus bouger. «Tous les voyages commerciaux, y compris le transport aérien, ferroviaire et d’autobus, au Canada pour un congé personnel ne sont pas autorisés jusqu’à nouvel ordre. Les militaires sont autorisés à voyager par voie terrestre dans un rayon de 250 kilomètres de leur lieu de travail ou de leur résidence principale.»


Ils doivent pouvoir revenir rapidement s’ils sont appelés en renfort par le gouvernement fédéral.


Andrée-Anne Poulin souligne : «Les déplacements sont limités pour les membres des FAC lorsque les risques sont élevés afin de les protéger, de préserver les capacités opérationnelles et l’état de préparation, et de veiller à ce qu’ils soient en mesure d’aider les autorités civiles et les Canadiens, au besoin.»


Isolement au Royal 22e Régiment


Aussi, tous les militaires de retour au pays doivent respecter une quarantaine de 14 jours. Dont des troupes du Royal 22e Régiment qui ont dû interrompre un exercice dans l’État de New York pour revenir à Valcartier, tel que l’a rapporté le média spécialisé 45eNord.ca. L’armée ne rigole pas : le convoi n’a eu droit qu’à un seul arrêt sur le chemin du retour durant lequel on a rempli les réservoirs de carburant et remis des boîtes à lunch aux soldats. «Ils se soumettront à un isolement de manière préventive», apprend-on dans l’article.


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L’OPÉRATION LASER AU NIVEAU 3, LE PLUS ÉLEVÉ


L’Armée canadienne a lancé la «Phase 3 – Réponse à la pandémie» de son opération d’urgence LASER élaborée pour lutter contre une pandémie de type grippale. Il s’agit du niveau de mobilisation le plus élevé.


«L’opération LASER est la réponse des Forces armées canadiennes (FAC) à une situation de pandémie mondiale», explique Andrée-Anne Poulin, conseillère en communications. «Le chef d’état-major de la Défense a maintenant activé la phase 3 de l’opération LASER.»


L’objectif de ce plan d’urgence est d’«atténuer les répercussions possibles du virus COVID-19 sur le personnel»; aussi de «préserver les capacités et l’état de préparation opérationnels, et d’être prêt à appuyer les objectifs et les demandes d’aide du gouvernement du Canada».


La «Phase 1 – Préparation à une pandémie» est permanente. Cela signifie que l’Armée canadienne surveille constamment la menace grippale à l’échelle mondiale.


Quand le chef d’état-major l’ordonne, la «Phase 2 – Alerte à la pandémie» est déclenchée afin de mettre en branle des «mesures de protection» pour les militaires.


Le patron de l’Armée canadienne juge que la menace est telle qu’il fallait hausser au maximum la réplique militaire à la COVID-19. «La Phase 3 – Réponse à la pandémie […] est caractérisée par une transmission généralisée et durable du virus dans la population générale et par un risque imminent ou l’existence d’un taux d’absentéisme important. La réponse des FAC dépendra des répercussions de la maladie à proximité de l’emplacement des éléments des FAC et des demandes d’assistance aux autorités civiles.»


Post-pandémie


Et la phase 4? Elle ne sera mise en œuvre qu’après le passage du SARS-CoV-2. Andrée-Anne Poulin nous écrit : «Phase 4 – Rétablissement post-pandémie : cette phase commence lorsque le chef d’état-major de la Défense déclare le statut post-pandémique. Cette phase comprend la reprise et le rétablissement de tous les services et opérations du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes à des niveaux normaux. Cette phase revient à la phase 1, qui coïncide avec la déclaration par l’ASPC d’une phase post-pandémique.»