Course à l'indépendance?

Tribune libre

Le départ de la course à la chefferie du PQ est un raté. Ça vole bas, en rase-mottes. Ça se voit clairement et ça se dit déjà, et si ça devait continuer, ça serait la cage aux folles ou un match de lutte.

L'un des candidats parle des lock-out de M. Péladeau: il semble que pour lui lock-out et indépendance du Québec, c'est synonyme; un autre, loustic juste pour rire, demande à son concurrent s'il a l'intention d'acheter le parti québécois; un autre dit que l'éducation doit être au centre des débats sur l'indépendance du Québec; un autre réclame que M.Péladeau se prononce clairement sur la date d'un référendum et dise ce qu'il fera de Quebecor (il l'a déjà dit dix fois au moins).

II semble que pour ces marathoniens péquistes, le plus urgent, c'est de discréditer M. Péladeau. Pour pouvoir ensuite parler de n'importe quoi, sauf de l'indépendance. Pourquoi ne laissent-ils pas ce sale boulot à La Presse, à Radio-Canada, à Gesca, au Toronto Star, à The Gazette, au Roc, aux partis canadian-québécois à Ottawa et aux Libéraux provinciaux incorporated and limited?

Pendant cette course, s'essoufflera-t-on une fois de plus à parler un peu de tout, sauf de l'indépendance, comme ce fut le cas, entre autres, quand M. Boisclair réussit à convaincre le PQ de tout faire, avant de parler de l'indépendance? Déplacer les meubles, mais rester locataire. Être souverain, mais dépendant!

Cette course à la chefferie est une excellente occasion d'expliquer aux Québécois pourquoi et comment ils doivent être indépendants. Qu'on mette de côté les chicanes de poulailler pour se concentrer sur cet objectif! Que les candidats à la direction du parti qui veut faire l'indépendance du Québec nous parlent avant tout et après tout de l'indépendance du Québec; les militants décideront d'élire pour chef celui ou celle qui leur semble capable de conduire le parti à cet objectif. qui est sa raison d'être. Toryeu, putain ou bordel! faut-il le rappeler souvent, cet objectif!

Dans les autres partis, une course à la chefferie consiste essentiellement à choisir le candidat qui semble le plus apte à mettre en oeuvre la plateforme électorale déjà pratiquement décidée. Dans le PQ, la course à la chefferie n'est pas d'abord une course à la plateforme électorale du parti, mais une course à la plateforme du parti, c'est-à-dire à la mise en oeuvre de sa raison d'être: l'indépendance, toryeu! Étant bien évident qu'il devra, en cas de prise du pouvoir, s'occuper de tous les besoins d'un peuple normal. Mais d'abord devenir normal, c'est-à-dire indépendant, maître de ses décisions, maître chez soi, pas seulement des meubles.

Qu'on cesse de placoter un peu de tout, pour se dispenser de parler de ça! Pour nous, c'est ça, la ''vraie affaire". Laissons aux autres leurs ''vraies affaires'' de gestionnaires de la belle Canadian succursale Province of Quebec.

L'annonce que vient de faire M. Péladeau de la création d'un institut de recherche sur l'indépendance permettra aux débats de quitter les marécages. On prend de la hauteur, vers l'indépendance. Tous les aspirants à la chefferie auront-ils suffisamment d'oxygène pour naviguer quelques mois à cette hauteur?

Squared

Viateur Beaupré32 articles

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Professeur à la retraite. Écrivain. Horticulteur, pêcheur et chasseur. Se bat depuis quarante ans pour défendre le français et l’indépendance du Québec.

Sept-Ïles





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 février 2015

    Bravo Monsieur Viateur Beaupré! Vous touchez à l'essentiel!
    Il est temps de mettre fin aux règlements de compte énergivore pour enfin orienter nos forces sur l'objectif comme le fait très bien P.K.P. C'est de ce type d'énergie dont il faut s'alimenter.

  • Marcel Haché Répondre

    13 février 2015

    Quelle course inutile et insignifiante ! Surtout insignifiante !
    Ce sont seulement les égos surdimensionnés qui ont peur d’un « couronnement » de P.K.P.
    Quant à moi, aucun-aucune-aucun, non, pas un seul des candidats ne mériterait de faire partie d’un conseil des ministres d’un gouvernement P.K.P. s’il n’est pas déjà capable maintenant de laisser au vestiaire ses ambitions personnelles au profit de l’immense opportunité qui s’offre à Nous tout à fait gratuitement.
    Pour la première fois dans l’histoire du mouvement indépendantiste, en effet, ce n’est pas la seule personne du chef qui pourrait être « charismatique », c’est le couple lui-même de P.K.P. et Julie Schneider qui peuvent devenir rien de moins que le couple emblématique de la politique québécoise. Nous-Nous tous- Nous en aurions tellement besoin.
    La vérité c’est que ce couple-là n’a pas besoin de la politique. Ni pour l’argent ni pour les honneurs. C’est déjà un couple princier. Ne voie-t-on pas que ces deux personnalités ont déjà toute la capacité de devenir IRRÉSISTIBLES ?
    Le P.Q. va-t-il finir un jour par sortir de ses péquisteries ?
    Surtout ceci : quelle utilité de vouloir imposer une route et une cadence de marche au seul candidat capable de se gagner tout l’Électorat, et non pas seulement le p’tit électorat des caribous ?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 février 2015

    Mille fois bravo.
    Il faut faire l'indépendance pas un référendum

  • François A. Lachapelle Répondre

    12 février 2015

    La course à la chefferie devrait se terminer le plus tôt possible pour mettre fin à l'impuissance de l'opposition du PQ dans l'actualité politique.
    Certains candidats jouent le jeu et font appel à un débat d'idées entre eux. C'est comme un spectacle d'effeuilleurs et d'une effeuileuse. Ce travail d'idées doit plutôt prendre place après le choix du nouveau chef dans chaque comté.
    Pendant que le feu de l'austérité sévit avec les folies du Dr Barrette et les coups de gueule sans conviction du Dr Couillard, l'opposition se regarde le nombril.
    Du côté stratégie politique, le PQ démontre encore qu'il est habité et dirigé par des intellectuels qui manquent de sens politique. C'est triste à voir.
    Il est impérieux que les sbires Raymond ARCHAMBAULT et Jacques LÉONARD corrigent le calendrier de l'élection du prochain chef du PQ en devançant les 2 tours au plus tôt.