Contrer le multiculturalisme ? L'extirper plutôt !

Tribune libre

Il n’est pas nécessaire aux multiculturalistes de s’en aller la constitution canadienne à la main pour imposer leur doctrine.
Maintenant que l’état québécois est retourné contre les Tremblay d’Amérique, maintenant que Québec-notre-capitale-nationale-chérie est devenu un agent actif de propagation de l’inter- multiculturalisme, qu’il en est même devenu un promoteur sournois, le cours ECR, il vaudrait mieux savoir comment notre état s’y prend pour répandre, dans les faits, pareille doctrine, afin de pouvoir l’extirper.
Le multiculturalisme canadien pourrait très bien ne pas être constitutionnalisé, mais pouvoir quand même profiter des budgets fédéraux et provinciaux pour s’imposer. Les politiques canadiennes d’immigration, par exemple, ont précédé de loin la « constitutionnalisation » du multiculturalisme. Et plus récemment, le P.Q. lui-même, notre P.Q… notre P.Q. souverainiste…s’y était mis alors même qu’il était au pouvoir. Fa que…
C’est sur l’état, celui d’Ottawa et de Québec, sur l’argent de l’état, ses budgets immenses, notre propre argent, que s’appuient les multiculturalistes. Ils sont en réelle position de force. Les deux mains sur le volant. Mais ils manquent de légitimité. C’est parce qu’ils manquaient de légitimité, non pas d’argent, qu’ils ont reculé lors de la reconstitution de la bataille des Plaines.
Cette doctrine ne se répand pas seulement comme une idée, qui serait bonne, comme si c’était une opinion. Elle se répand parce qu’une armée de fonctionnaires s’y emploient et l’imposent quotidiennement. Cela est d’autant plus facile qu’il n’y a pas toujours un symbole tout près pour cristalliser le malaise en opposition.
Ce ne sont pas non plus les partis politiques qui répandent cette doctrine. Par exemple, Québec Solidaire est inter-multi, inter et ou multi, allez savoir, mais ne répond de rien, ni ne répand rien à cet égard. Ou si peu…Fa que.
Lorsque les fonctionnaires répandent très puissamment l’inter-multi, ils ne proposent pas ni n’avancent la doctrine comme telle : ils suggèrent, et avancent innocemment, plutôt des concepts et modes opératoires de gestion, auprès d’organismes qui multiplient eux-mêmes les effets. Par exemple, lorsque Emploi-Québec *(ses « services aux entreprises », parallèles et supposés complémentaires à ceux fournis aux citoyens) favorise auprès d’entreprises privées, AU MOYEN D’APPUIS FINANCIERS, simplement une meilleure gestion de la « diversité » de son personnel, cela n’est pas de la « propagande » inter-multi, ni une idée qui serait une simple opinion, cela ressemblerait même plutôt à la Raison elle-même, mais très honnêtement, les fonctionnaires mettent alors en marche auprès des services « ressources humaines » de ces organisations, quelque chose d’autrement plus puissant que tous les ronrons du P.L.Q. ou ceux encore de Québec Solidaire.
Le multiculturalisme s’est constitué une ligue d’alliés très puissants. Très intéressés aussi : le patronat en tout premier lieu, partout sur la brèche pour participer à la propagande et aux foires-bidons de l’emploi, comme un retour d’ascenseur fourni aux fonctionnaires, mais un patronat suivi à la traîne par les syndicats-traîneaux.
Écoutez Claudette, du Front Commun, même discours que les Chambres de Commerce : « On va manquer d’effectifs ! La Pénurie est à nos portes ! ».
L’intimidation! Une variante ici à la fois souverainiste et fédéraliste, opportuniste, du « on est pas capable »
La Pénurie ? D’idées, oui. De cœur aussi !
Comme les Tremblay d’Amérique paient présentement pour leur propre affaiblissement, sinon leur effacement, « EXTIRPER » l’inter-multi, cela ne passe pas uniquement par le nonobstant, la clause nonobstant, encore moins uniquement par les chartes, qui appellent et sanctifient le gouvernement des juges, cela ne passe pas non plus par la dénonciation jour et nuit de la constitution canadienne, cela n’intéresse absolument pas la jeunesse, ni plus personne d’ailleurs, cela passe en partie par une réaffectation radicale (très radicale!) des programmes, c’est-à-dire des argents, c’est-à-dire de nos argents. Les argents sensibles, particulièrement, surtout ceux qui servent présentement à Nous desservir.
Pour cela, FAUT ÊTRE AU POUVOIR, certes, sans quoi nous parlons et écrivons ici pour le simple plaisir, ce qui n’est déjà pas rien, bonne chance à tous, mais cela suppose aussi, surtout, l’intention claire et bien arrêtée de se mettre le nez dans la cuisine des programmes. Les recettes sont là ! L’indépendance itou !
Retournons plutôt le leitmotiv fédéraliste : pour commencer, en finir bientôt, et une bonne fois, avec les libéraux. S’en délivrer effectivement. La critique «dans le système »est un passage malheureux, mais obligé et transitoire.
Vive l’indépendance, évidemment.
* Un p’tit joueur…à l’image de son ministre !


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