Mémoire des Indépendantistes pour une «laïcité inclusive» sur la charte

Confusion entre identité québécoise et statut politique du québec

Tribune libre

Selon les informations obtenues par le Devoir, le mémoire que déposera devant la commission parlementaire sur le projet de loi 60 l’organisme Indépendantistes pour une laïcité inclusive (IPLI) soutient que « le projet de charte du gouvernement Marois ne constitue rien de moins « qu’un aveu d’impuissance face au pouvoir canadien » et qu’il ne fait que créer de la « diversion ». « Le problème, c’est que le gouvernement Marois se penche sur les questions entourant l’identité québécoise sans aborder celle fondamentale du statut politique du Québec », mentionne M. Philpot. « Selon nous, la vraie menace de l’identité québécoise est l’État canadien, qui refuse depuis des années de nous accommoder. Mais le gouvernement, au lieu de s’attaquer à cette menace, s’attaque à un adversaire imaginaire, qui est l’immigrant et le musulman ».
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/398295/la-charte-va-trop-loin-selon-les-independantistes
D’entrée de jeu, je ne peux qu’être en accord avec la position de l’IPLI à l’effet que « la vraie menace de l’identité québécoise est l’État canadien ». Toutefois, là où le bât blesse dans l’argumentaire de Robin Philpot, c’est lorsqu’il confond le statut politique du Québec avec les objectifs identitaires du projet de charte des valeurs du ministre Drainville.
En effet, à mon sens, le projet de loi 60 n’a jamais eu la prétention d’aborder le statut politique du Québec mais plutôt celle de créer un État laïc dont l’objectif ultime est de défendre et de promouvoir les valeurs québécoises de neutralité auprès des employés de l’État.
Par ailleurs, si nous poussons plus à fond la position de l’IPLI, il m’apparaît dangereux d’associer la charte des valeurs avec l’idée « que le mouvement indépendantiste est né avec l’idée qu’il fallait embrasser large pour permettre au Québec de se réaliser ». Pour poursuivre avec la comparaison de M. Philpot, il me semble qu’il « embrasse large » en associant le mouvement indépendantiste québécois au contenu d'une charte qu'il attaque sur l’interdiction du port de signes religieux en milieu de travail pour les employés de l’État.
Quant à l’argument de Robin Philpot à l’effet que le « gouvernement s’attaque à un adversaire imaginaire, qui est l’immigrant et le musulman », je lui répondrai que le projet de loi 60 n’est pas une attaque contre quelque statut ou religion que ce soit, mais plutôt un document officiel qui établit les bases minimales d’un État laïc.
Enfin, dans son argumentaire à l’effet que « c’est l’interdiction des signes religieux qui peut porter à croire que l’État n’est pas neutre, mais hostile envers les religions », Jean Dorion, président et coporte-parole de l’IPLI, fait étalage d’un sophisme flagrant qui confronte de façon fallacieuse la neutralité de l’État avec le sentiment d’hostilité envers les religions, une façon détournée de jouer sur la fibre sensible de la culpabilité des Québécois.

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 janvier 2014

    Le problème n'est pas de l'ordre de la religion, mais de l'ethnicité.
    Si on en vient avec un Québécois qui est l'amalgame de toutes les ethnies de la planète, il me semble que l'on rend l'identité québécoise plus floue.
    Déjà en 2014, l'identité québécoise n'est plus ce qu'elle était dans les années 1950 par exemple où ce qu'on identifiait comme un Québécois, c'était un descendant des colons français venus s'établir au Québec au 17e et 18e siècles.
    En ce sens, je citerai un Français qui m'avait dit, il y a une vingtaine d'années, que le Québec, c'était comme une petite France.
    Ce caractère distinct de chaque ethnie sur la planète est, il me semble, une richesse de l'humanité à cultiver et à conserver.
    N'est-ce pas pour ça que l'on voyage, pour voir des peuples bien identifiés avec des coutumes et une culture typique?
    Il fut un temps où les Québécois avaient une meilleure idée de leur identité quand on pense au titre d'un ouvrage de monsieur Émile Vaillancourt écrit en 1933 et intitulé: "La conquête du Canada par les Normands"
    http://books.google.ca/books/about/La_conqu%C3%AAte_du_Canada_par_les_Normands.html?id=OVoCAAAAMAAJ&redir_esc=y

  • Pierre Cloutier Répondre

    28 janvier 2014

    Je doute fort que ces gens-là soient véritablement renseignés sur l'islam et l'islamisme.
    Pour comprendre cela, il faut d'abord retourner aux sources et lire le Coran, qui est la cause première de tout ce mal.
    Moi, mon professeur a été Sami Aldeeb. Comme je suis juriste, j'ai tout de suite compris et j'ai fait venir sa traduction du Coran pour compléter.
    Écoutez bien ce qu'il dit du Coran. Cela vaut vraiment la peine de l'écouter. Et si je pouvais le faire écouter à Philpot, Dorion et compagnie, ils finiraient par comprendre.
    Mais je pense que ce sont surtout leur ignorance de l'islam et de l'islamisme qui les aveugle.
    Voir ici : http://www.youtube.com/watch?v=9MO-6eshm7A
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    27 janvier 2014

    Le projet de loi 60 est absolument indispensable, surtout au niveau des écoles et des enseignants, car nos jeunes incluant des immigrants(Indous, Haïtiens, Africains, Chinois, Vietnamiens, Cambodgiens, même nos Amérindiens) seront influencés par les dogmes religieux que certaines communautés prosélytistes qui se font un devoir de répandre dans notre société.
    Moi, je ne veux pas être soigné dans un de nos centres hospitaliers ou dans un centre pour personne âgés par une femme voilée qui représente les dogmes islamiques.
    Je ne veux pas non plus que mes petits enfants fréquentent une garderie ou une école dont la professeure est voilée, car cette communauté musulmane est très prosélytiste, les adeptes s'en font un devoir religieux de répandre leurs dogmes, pour atteindre le paradis.
    Personnellement, sachant les dogmes qui sont enseignés aux musulmans, je préfère tout court, ne pas fraterniser avec des musulmans pratiquants.
    Pour que je puisse accepter de fraterniser avec un musulman, il faudra qu'il ou qu'elle me prouve hors de tout doute, qu'il ou qu'elle renies ces écrits discriminatoires et criminels et qu'il ou qu'elle renies l'islam.
    Imaginez un instant être soigné par une personne, qui te considère impur, inférieur, sale ou un déchet, simplement parce que tu ne fait pas parti de sa confrérie ou de ses croyances.

  • François Ricard Répondre

    27 janvier 2014

    J'ai commenté cet article du Devoir. Voici:
    En se dotant d'une charte qui proclame haut et fort l'égalité des hommes et des femmes, la laicité totale de l'État assurant ainsi sa complète neutralité vis-à-vis toutes les religions, le Québec, en pionnier au Canada, pose un geste fort marquant.
    Cette loi, à terme, permettra une meilleure intégration des nouveaux arrivants à la nation québécoise plutôt qu'une inclusion immédiate qui mène au communautarisme.
    Depuis plus de quatre mois, ce projet de loi démontre le profond fossé qui existe entre notre élite intellectuelle, aussi bien fédéraliste que souverainiste, et la population.
    L'IPLI représente la crème de cette élite souverainiste. L'ON, nouvelle mouture, est son pendant politique.