Conférence des présidents du PQ - Pas question pour Marois de faire tomber le gouvernement Charest sur son plan économique

La souveraineté reléguée en arrière-plan des discussions

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PQ - 40 ans!

Québec -- La chef du Parti québécois, Pauline Marois, n'a pas l'intention de faire tomber le gouvernement Charest sur son plan pour contrer le ralentissement économique même si elle jugeait que ces mesures sont insuffisantes.
«On ne poussera pas le gouvernement à aller en élections», a affirmé Pauline Marois au terme de la Conférence nationale des présidentes et présidents du PQ (CNPP) qui s'est déroulée en fin de semaine. Quelle que soit la nature des mesures que la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, proposera, en livrant cette semaine son énoncé budgétaire, afin de faire face à la situation économique et à la crise financière, le Parti québécois avalera toutes les couleuvres qu'il faut pour éviter des élections précipitées, que Jean Charest fasse ou non de l'adoption de ces mesures une question de confiance.
Dans son discours d'ouverture de la CNPP samedi, Pauline Marois avait affirmé qu'il serait «irresponsable» de la part de Jean Charest de déclencher des élections alors que la population est inquiète de la situation économique.
La chef péquiste entend proposer des «amendements» aux mesures que le gouvernement pourrait présenter, une fois que la situation des finances publiques sera connue. Le PQ pourrait même voter contre le plan gouvernemental, si un vote devait avoir lieu, dans la mesure où l'Action démocratique du Québec appuierait le gouvernement. On ne doute pas chez les péquistes que l'ADQ, compte tenu des difficultés actuelles du parti, serait forcée d'appuyer le gouvernement si un vote de confiance devait avoir lieu.
Manifeste sur la souveraineté
Alors que le PQ célèbre les 40 ans de sa fondation, la CNPP devait principalement porter sur l'adoption d'un manifeste sur la souveraineté, un nouvel instrument pour promouvoir la cause, mais les préoccupations concernant l'économie ont pris le dessus. La direction péquiste voulait à tout prix éviter que le parti apparaisse décroché de la réalité et insensible «aux problèmes du vrai monde», pour reprendre l'expression employée par Mme Marois.
Ce manifeste tient dans deux pages et compte sept rubriques allant de l'affirmation de l'identité québécoise à la souveraineté économique, de l'apport d'un Québec souverain sur la scène internationale au contrôle de tous les instruments de développement culturel. Il sera accompagné d'un «argumentaire» de six à sept pages, dont les militants ont discuté hier et qui sera rendu public plus tard cette semaine.
Pauline Marois s'est dite ravie de cette dernière CNPP, une formule qui remplace les anciens conseils nationaux épiques et qui impose le huis clos aux discussions dans cette instance. La chef péquiste constate «une certaine stabilité, une certaine sérénité» dans son parti.
Dans son discours de samedi, Pauline Marois a insisté sur le fait que son parti -- son passé en témoignerait -- serait le plus efficace pour gérer la crise économique. Elle enrage que l'on puisse prétendre que le PLQ a démontré sa supériorité en matière d'économie. «Le gouvernement a été incapable de gérer la crise du fromage; imaginez la crise financière», a-t-elle lancé.
Transfuges adéquistes
Lors des prochaines élections, la souveraineté ne sera pas l'élément central de la plate-forme péquiste, s'il faut en croire Pauline Marois. «Après l'élection d'un gouvernement du Parti québécois, nous occuperons tout l'espace de pouvoir qui revient présentement au Québec», a-t-elle dit. Prenant l'exemple de l'amendement constitutionnel qu'elle a obtenu afin de déconfessionnaliser les commissions scolaires. Mme Marois a dit que «tout gain fait en faveur du Québec fait en sorte de démontrer que nous sommes capables de nous diriger nous-mêmes». Aussi, elle s'est engagée à rendre le Québec, plus fier et plus confiant, et «surtout à le rendre toujours plus souverain».
Dans son discours, la chef péquiste s'est aussi adressée aux «purs et durs», à «tous ceux qui croient que le Québec est leur patrie» en plaidant pour une forme de liberté acquise pas à pas, victoire après victoire. «Cessons de penser que ce sont les humiliations qui font avancer notre cause. Prenons enfin conscience que ce sont les victoires qui font grandir la fierté des Québec. C'est ça qui nous mène vers notre liberté», a-t-elle déclaré.
En ce sens, on ne peut se surprendre que le PQ soit prêt à accueillir à bras ouverts les députés adéquistes qui voudraient éviter le naufrage appréhendé de leur formation politique. Tant du côté du PQ que du PLQ, on semble donc disposé à se partager les restes de l'ADQ.
Deux élus adéquistes, François Benjamin, de Berthier, et Éric Laporte, de l'Assomption, ont d'ailleurs été contactés par le PQ, mais ils ont rejeté l'invitation. «Nous sommes un parti souverainiste. [...] Si des gens qui viennent de l'ADQ ou même d'autres formations politiques sont prêts à endosser cette orientation, moi, je suis prête à les accueillir», a dit Mme Marois. Même Marc Laviolette, du SPQ libre, s'est montré favorable à l'arrivée de députés de l'ADQ, une formation pourtant beaucoup plus à droite que le PQ. Ce sont les considérations électorales qui priment.


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