Éducation

Comment susciter l’attractivité de la profession d’enseignant?

Tribune libre

Comme dans plusieurs secteurs d’activités sociales, l’enseignement souffre d’une grave pénurie de main d’oeuvre. Nombre d’admissions en Sciences de l’éducation en chute, postes vacants et recours aux contractuels, conditions de travail, notamment la lourdeur des tâches, image mitigée de la profession d’enseignant dans la société, taux d’échecs élevé aux tests d’admission à l’université, manque d’accompagnement du jeune enseignant en début de carrière, tous des facteurs qui portent sérieusement ombrage à l’attractivité de la profession d’enseignant.

Or, dans un tel contexte, quelles sont les pistes de réflexion pour inverser la tendance ? Quelles sont les motivations qui pourraient inciter un candidat à devenir enseignant aujourd’hui ? Des questions d’autant plus critiques que le Québec est déjà confronté à une pénurie quasi généralisée d’enseignants qualifiés ou à des perspectives alarmantes, du fait de la nécessité de remplacer de nombreux départs à la retraite, étant donné la pyramide des âges des enseignants actuels et malgré des départs retardés du fait de la crise économique. Enfin, l’accent est de plus en plus mis sur le caractère crucial de la qualité des enseignants confrontés à de nouveaux défis et de nouvelles attentes de la part de toutes les parties prenantes de l’éducation, que ce soit les parents, les élèves, les responsables politiques, etc.

Campagnes publicitaires

Redorer le blason de la profession auprès des jeunes générations est l’un des défis prioritaires pour pallier la désaffection des candidatures. La profession d’enseignant véhicule une image, bonne ou moins bonne, mais pas forcément réaliste, alors que pourtant tout le monde, en tant qu’élève, y a été confronté dans son parcoursSur le plan de la communication, le ministère de l’Éducation (MEQ) aurait avantage à aller à la rencontre des jeunes avec des campagnes publicitaires efficaces,une approche envers laquelle le MEQ s’est toujours montré réticent.

Facteurs d’attractivité

À la lumière de mes recherches sur la toile, les principaux facteurs d’attractivité pouvant être influencés d’une manière relativement aisée par des mesures ciblées concernent :

-
la qualité de l’information fournie sur la réalité de la profession d’enseignant et les compétences requises ;

- les salaires ;

- les conditions de travail, notamment la tâche ;

- les critères et modalités de recrutement des enseignants ;

- le soutien en début de carrière ;

- la qualité et la pertinence de la formation professionnelle continue ;

- l’impact de campagnes bien ciblées de recrutement ;

- la participation des enseignants aux réformes ;

- Le soutien aux enseignants en difficulté.


Autres considérations

- le statut social et le prestige des enseignants ;À- le nombre d’élèves par classe;

- la réduction de l’hétérogénéité des groupes ;

- la conjoncture économique et la situation de l’emploi ;

- l’évolution des attentes des parents ;

-
l’évolution des mentalités, des attitudes et des comportements des élèves, notamment vis-à- vis de toute forme d’autorité et dans le cadre de leur

surconsommation de médias sociaux. 


Conjoncture sociétale

La profession d'enseignant a été longtemps perçue comme une "vocation" au Québec, les communautés religieuses en étant les fidèles légataires. Avec la disparition progressive de celles-ci, des laïcs se sont engagés pour perpétuer la continuité de la profession.


Or, depuis quelques années, l'enseignement a perdu peu à peu de ses lettres de noblesse au détriment d'une conjoncture sociétale où la mission de l'école et, par ricochet la profession d’enseignant, se sont vues investies d'une pléiade de fonctions qui ne faisaient pas partie de leur rôle antérieurement.

Toutefois, l'école d'aujourd'hui n'a rien perdu de son rôle essentiel, à savoir former les adultes de demain. Une mission emballante à laquelle sont attachés des défis tout aussi emballants dans une société en constante évolution.


Henri Marineau, enseignant du secondaire retraité


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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