Asbestos-amiante : au cœur minier des pays submergents

Charest et Compagnies et sa guerre biochimique mondialisante

Complément mortuaire à l’article de Steve Brosseau

Tribune libre

Avec ce prêt de 58 $ millions pour ré-ouvrir en urgence la mine d’Asbestos, sans consultation publique, unilatéralement comme une nouvelle Constitution de république de bananes pourries supra-submergentes, sans aucun endossement ni garantie bancaires préalables, Charest et son ami Chadha (société Balcorp) donnent le coup d’envoi à un registre international d’appauvrissement non plus du Québec, mais simultanément des pays dits, par les Hauts placés argentés, « émergents ».
Ainsi, les pays émergents récepteurs du matériau empoisonné, l’amiante, vont payer en argent sonnant et en vies humaines tues : encore une autre maltraitance de majorité, soit silencieuse et/ou réduite au silence.
Aux yeux des prédateurs financiers internationaux responsables des faillites organisées dans divers pays du monde et des putschs oligarchiques de renivèlement de la richesse, le Québec marque ainsi son entrée sur la carte du club sélect du Nouvel ordre mondial « néolibéralisant ».
Remarquons, en passant, que les manœuvres des affairistes québécois demeurent « douces » par rapport au coup d’État du 22 juin dernier au Paraguay, fomenté par de grands propriétaires terriens et oligarques et mettant fin abruptement, en 24 heures, à l’État démocratique et légitime créé en 2008, lorsque Fernando Lugo fut élu.
Des journalistes européens, à l’esprit démocrate, écrivaient que pour ce pays enclavé, la réaction des États progressistes est une aide certaine aux forces populaires qui résistent présentement à la destitution du Président. Avez-vous vu Charest se lever et prendre les armes (verbalement au moins!) pour dénoncer ce putsch et réclamer le retour à la démocratie? Avez-vous vu les réseaux traditionnels de télé faire des reportages détaillés là-dessus?
Alors, pendant que les forces citoyennes se mobilisent là-bas pour reprendre leur démocratie volée, quelle est la nouvelle de première heure présentée à nos téléjournaux provinciaux? Les noyades multiples au Québec, causées par des négligences allant de l’insouciance estivalière à la témérité volontaire. Ainsi va ou ne va pas la vie et ses priorités localisées et contrôlées.

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Restons donc au Québec pour porter notre vue sur le monde. Le premier jalon de cet appauvrissement internationalisant dont nous parlions plus haut de la part du gouvernement Charest, signe d’une socio-économie néolibérale galopante, fut radicalement posé par le ministre Raymond Bachand lorsqu’il a budgété une hausse de 75 % de frais de scolarité sans consulter les étudiants universitaires, de manière absolue, unilatérale et non négociable.
Avec les résultats que l’on connaît : grève étudiante, manifestations, casseurs, violence policière, loi spéciale 78, enclavage d’installations publiques et d’événements, traumatismes physiques et psycho-familiaux multiples, sans que le problème et la crise soit pour autant résolus. À suivre...

Le commerce des étudiants étrangers convoités par un consortium corporatiste de pays associés – dont le « pauvre » Brésil visité par Charest, du 11 au 13 avril dernier; ironiquement, il y alla aussi pour l’échange de technologies « propres »! Le cynisme n’a plus de limite.
L’expression même de « droits » de scolarité, cherche de manière tordue à faire avaler que l’éducation n’est pas gratuite, mais un droit privilégié, payant, comme un permis de « conduire »; le néolibéralisme opère un impérialisme systématique sur les concepts en en détournant le sens par perversion économique, causant la confusion dans l’opinion publique, déjà fortement mélangée par les médias, intermédiaires du pouvoir manipulateur en place.

On ne parle plus d’assurance « chômage », mais d’assurance « emploi »; ironique, peut-on croire : comment peut-on prétendre assurer un emploi, aujourd’hui? Réponse : en passant une loi fédérale obligeant les chômeurs à se déplacer au Canada et à accepter un emploi selon des critères obscurs de compétences élargies. Vous voyez, le concept change, une loi coercitive suit logiquement. Et aide « sociale » est devenue assistance « emploi » : une loi suivra bientôt.
L’assujettissement linguistique et conceptuel est une application souvent obscure, inarticulée publiquement et médiatiquement non traitée (laissée délibérément dans l’ombre), du contrôle accru des gouvernements sur l’individu pour arriver à leurs fins de compressions des services et budgétaires.
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L’appauvrissement du Québec versus l’exploitation des pays démunis et de leur santé passe donc d’un plan local à un plan international.
Comment les pays dit « émergents » arriveront-ils à émerger, ne serait-ce que politiquement, vers une conscience sociale effective pour résister à cet envahisseur non pas qu’économique, mais aussi « bactériologique » et biochimique?
La combat pour notre libération intérieure se double d’une alliance nécessaire avec le reste du monde, une conscience locale de l’Autre et par lui coexistentielle à notre développement… écologico-socio-politico-économique.
C’est ce qu’on peut appeler, dans un langage languirandesque (renvoyant à Jacques Languirand), la conscience planétaire, mais sans éclater de rire, en criant plutôt : alerte rouge!
L’appauvrissement socio-économique systématiquement organisé par Charest et Compagnies se généralise et s’exporte désormais, maladie incluse, du clef en « main » mondialisant ou microbes en poumons.
Loin de nous sortir de la honte par laquelle la comédienne et auteure Pol Pelletier caractérisait le peuple québécois récemment, le Québec devra désormais ajouter à cette honte celle, criminelle, d’être un empoisonneur, un contamineur à l’échelle mondiale, un tueur écologico-économique de population. Cette approche s’harmonise parfaitement avec celle de Harper, notons-le.
Où sont les Languirand de ce pays fantôme du Québec et du monde? Craignent-ils encore les coups de règle, de matraque et de clauses contractuelles de SRC ? On sait que notre sympathique grand singe (peut-être un 100e en puissance?) rieur écolo-philosophe national et populiste s’est fait semoncer il y a quelque temps pour avoir critiqué publiquement son patron radio-canadiste.
Ce faisant, le SS-RC (sic) de patron avait sorti son fouet dompteur et Languirand, craignant un nouveau burnout non anticipé d’une retraite subite et forcée, fit son mea-culpa et rentra dans la cage fédérale à images, la queue basse et le rire jaune par 4 chemins réduits en UN seul : la ligne de conduite anglo-monarcho-canadienne.
Alors, vacances aidant, les écolos ne sortiront pas manifester dans la rue (celles de Montréal et d’Asbestos) contre la réouverture de la mine. Ah, vous me direz, leur grosse manif Jour de la terre est passée, une par année, ça suffit! C’est quelque chose à organiser.
Si la réalité mondiale et la conscience écologique se résument à une fête annuelle familiale du bac vert « mode d’emploi » du citoyen, commandité par la Ville de Montréal, les gouvernements fédéral et provincial, Hydro-Québec, Alcan et Compagnies, on n’est pas sortis du déboisement!
Pour avoir l’esprit à jour médiatiquement, il faut, hélas! nous tourner du côté anglo-saxon pour sonner le klaxon, l’alerte rouge! Et pratiquer notre anglais.
Tout comme « nos » nouvelles sont mieux traitées de ce temps-ci sur les réseaux de télé anglais (chroniques critiques sérieuses, à double versant, sur le cas de la mine d’Asbestos et celui des Attikameks), sans doute devrons-nous attendre le maître unilingue anglais David Suzuki pour nous dire quoi faire et penser écologiquement dans notre langue et dans nos actions pour pouvoir manifester avec des casseroles amiantosées.


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