Montréal se laisse tenter par les pipelines

Ce sera le doigt dans l’engrenage

L’Ouest canadien vise l’exportation par le fleuve St-Laurent

Tribune libre

Si l’on croit que les pipelines, inversés ou non, achemineront du brut vers les raffineries de montréal, des jobs au Québec, voici 2 « teasers » tirés de la revue L’ACTION NATIONALE qui nous ouvrent les yeux sur la fourberie canadienne. La caravane de méga « tankers » qu’on prévoit y installer représente une certitude de désastre immensément plus grave que l’exploration à l'île d'Anticosti


Pierre-Paul Sénéchal
L’action nationale : Novembre-Décembre 2013
La province et le fédéralisme pétrolifère
.
Avec ses 173 milliards de barils enfermés dans les sables bitumineux de l’Ouest canadien, le Canada de l’Ouest détient la troisième réserve mondiale connue de pétrole (Arabie saoudite, 264 milliards). Actuellement quelque 2,6 millions de barils par jour sont traités par les pétrolières albertaines. D’ici 5 ans, elles comptent doubler leur production, puis la porter à 10 millions de barils/j en 2030. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe qu’à cette époque, la consommation mondiale de brut pourrait approcher les 100 millions de barils/j.
À Ottawa, on voit grand. La « nouvelle richesse » issue du pétrole est un véritable cadeau du ciel, non seulement financier, mais politique. Par sa capacité de galvaniser le nationalisme économique canadien, cette richesse est vue comme une opportunité stratégique pour renforcer un rapport de force toujours difficile avec le Québec. Pour ce dernier, le véritable enjeu du pétrole de l’Ouest ne concerne pas son marché interne, finalement très peu significatif dans l’ensemble continental, mais essentiellement le choix qu’on fait actuellement de la route du Saint-Laurent pour « sortir » vers les marchés externes une grande partie de cet or noir disponible pendant encore au moins cinq décennies. Avec les deux oléoducs proposés, c’est 1,4 million de barils/jour qu’on souhaite faire transiter par le Québec à compter de 2017 (contre 0,83 million pour la desserte KeystoneXL des grands centres de raffinage des États-Unis). Et après 2017 ?
Rien n’est actuellement ménagé en termes d’efforts de persuasion et de lobbyisme pour faire adhérer l’élite économique et les élus du Québec à ce nouveau « Canada du pétrole ». La partie semble relativement facile. On a déjà commencé à convaincre le public que les exportations aux quatre coins de la planète seront source de richesse nationale pour plusieurs générations d’enfants. Le Québec saura-t-il enfin lever les paupières et analyser la réalité des impacts des pipelines terrestres, mais surtout « flottants », que les pétrolières s’affairent à installer sur son territoire ? Saura-t-il saisir à temps l’ampleur des risques qu’on fait planer sur le Saint-Laurent et l’économie industrielle qui en est largement tributaire?
(texte de 30 pages dans la revue)
Pierre Blouin
Quelle est la probabilité d’un déversement pétrolier dans le fleuve Saint-Laurent dans la grande région de Québec ou dans l’estuaire ? Comment peut-on en imaginer les conséquences ?
Cette question hante journalistes spécialisées et scientifiques depuis plusieurs années, depuis en fait le début de la navigation des grands transporteurs-citernes pétroliers sur le fleuve. Avec raison, on peut se questionner sur le transport fluvial sans cesse en croissance des matières dangereuses que sont les produits de l’industrie chimique et pétrolière en particulier : les conséquences d’un accident sous toutes ses formes (collision, échouement ou perte de contrôle) sont chaque fois d’une gravité qui ne doit pas être sous-estimée.
(texte de 40 pages dans la revue)

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 mars 2014

    …il dit que nos lamentations sont inutiles : Le Québec achète pour 16 milliards de $ par année de pétrole a
    l’Algérie, au Nigéria, l’un des pires pollueurs de la planète, et des pétroles lourds, comme le pétrole albertain au Vénézuela.
    Tout ceci remonte le St-Laurent, dans l’indifférence générale, les oléoducs c’est nettement mieux...
    Les oléoducs, c’est nettement mieux! Ces gens-là avaient prononcé ce jugement le lendemain même du « bombardement » de Lac-Mégantic. L’avertissement était venu après le fait. Maintenant, il vient avant…Soyons vigilants! Mais son sophisme se base sur la tolérance de bateaux remontant le fleuve pour alimenter ce pipeline qui coule vers l’ouest (pas seulement pour nos moteurs à nous).
    Or, si on lit en entier l’article de M. Sénéchal, on apprend que dans l’urgent besoin de sortir l’Or noir de l’Athabaska, la voie la plus rapide d’exportation vers la planète sera par le Saint-Laurent : 170 milliards de barils à désenclaver et à livrer pendant près de 5 décennies.
    L’élargissement actuel du canal de Panama ouvrira la voie vers l’Asie, bloquée actuellement par les Rocheuses. Les bateaux construits en conséquence, appelés Post-Paramax, mesurent 44 mètres de large par 400 m de long. En toute discrétion, Transports Canada et la garde côtière canadienne viennent d’autoriser la remontée jusqu’à Montréal de ces géants… dans les conditions actuelles de navigation du fleuve…
    Et en sens inverse, à Saint-Romuald, juste en face des Plaines d’Abraham, on est à adapter le quai de transbordement d’Ultramar à l’arrivée de ces nouveaux navires. Plus de 300,000 barils/j transportés par trains-citernes arriveront chargés de pétrole. En plus, l’oléoduc Energy East de TransCanada s’y déversera. Autre terminal à Cacouna : une desserte maritime, 600 m au large y est prévue pour remplir les pétroliers géants. Échéancier : 2017.
    Confluence ferroviaire, pipelinière, maritime. Quant à la prolongation de l’oléoduc jusqu’à St-John, N.B., à quoi bon, le fleuve a encore de la capacité pour des super pétroliers vers Irving! (dans le tuyau, le « tar » voyage à 5 km/h mais en bateau, à 28).
    Et les risques environnementaux qui résultent de cette situation de dangerosité sont traités en long dans le texte de Pierre Blouin. Remember Rabaska!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 mars 2014

    Touché!
    Un courriel privé identifié DEDROITE ramène déjà son argumentaire terroriste:
    "Vos lamentations ne servent a rien.
    La partie sud de keystone fonctionne déjà jusqu'a Port-Arthur au Texas,
    et les trains circulent depuis l'Alberta jusqu'au point le plus au nord de
    cet oléoduc (près du champ Baken).
    D'autres oleoducs sont prévus et en cours de construction depuis
    l'Alberta, pour transport par train, ensuite vers la Californie, pour la
    Chine, sans traverser la frontière US, aucune autorisation nécessaire.
    La Colombie Britannique va suivre.
    Ce n'est pas pour rien que Warren Buffett a investi massivement il y a
    quelques années dans les systèmes de chemins de fer.
    Le Québec achète pour 16 milliards de $ par année de pétrole a
    l'Algérie, au Nigéria, l'un des pires pollueurs de la planète, et des
    pétroles lourds, comme le pétrole albertain au Vénézuela.
    Tout ceci remonte le St-Laurent, dans l'indifférence générale, les
    oléoducs c'est nettement mieux...
    ...le gouvernement le sait, il est terrifié, et ne me parlez pas des
    gadgets style voitures électriques...
    Richard le Hir très discret sur ce sujet maintenant, s'est totalement
    trompé, comme Pommerleau, leurs stratégies prétendant isoler l'Alberta,
    risible...
    Nous n'entendons plus Daniel Breton, ah oui, il a dit que Anticosti
    c'était très bien, quand on lit ses déclarations précédentes...il n'y
    a rien a Anticosti, le Hir et compagnie se sont ridiculisés en criant au
    vol, les intérêts de Desmarais, une obsession, les seuls qui vont gagner
    de l'argent, les actionnaires, qui empochent les subventions du
    gouvernement.
    Vous ne voulez pas des tankers, vous ne voulez pas des oléoducs, comment
    vous faites le plein de votre voiture ? Comment vous faites marcher les
    industries manufacturières ?
    L'agence Internationale de l'énergie a déterminé que 3 pays seulement
    peuvent augmenter leur productions pétrolières;
    Le Canada, il va falloir vous y faire.
    L'Irak
    Le Kasakstan. "

  • Lise Pelletier Répondre

    28 février 2014

    J'ai une méfiance instantanée dès que Coderre se colle à un dossier quelconque venant du fédéral, dont celui d'Enbridge.
    Et hier justement dans La Presse à propos de ce dossier :
    http://recherche.lapresse.ca/cyberpresse/redirect/field/url/?document=wcm.lapresse.ca/article/4743096
    et si on inverse les mots dans le titre, ça devient :
    "Enbridge, un gros oui avec un petit mais."
    Peut-on m'expliquer ce que Steven Guilbault fait dans ce quatuor ?
    Lui qui critiquait le Parti Québécois sur le projet d'exploration de l'Ile d'Anticosti.
    S'est-il laissé acheté par le fédéral ?

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 février 2014

    Oui, Nicodème, ILS sont en guerre contre NOUS!
    Ne reculeront devant ni l'espionnage, ni le sabotage, ni Mme Dussault :-)

  • Nicodème Camarda Répondre

    28 février 2014

    La province et le fédéralisme pétrolifère. Je crois que c'est tout-à-fait ça le doigt dans l'engrenage. Ça résume fort bien le tournant et le double discours. Sans oublier dans "les conséquences d’un accident sous toutes ses formes (collision, échouement ou perte de contrôle)" les actes de sabotage et autres actions clandestines de détérioration et de destruction visant à rendre inutilisable un matériel, une installation voir même dans certains cas, les mouvements d'autodétermination d'une nation au dépend d'une autre.
    Voir le plus que probable scénario d'un groupe d'intérêts sabotant ses "propres" installations dans le but d'en accuser: les "méchants séparatistes" et vis versa!
    Merci Monsieur ST-Pierre..