L’atteinte de justesse de l’équilibre budgétaire n’a pas empêché le gouvernement Harper de sortir l’artillerie lourde en injectant des milliards de dollars dans les budgets de l’armée et de la sécurité nationale.

À six mois des prochaines élections fédérales, le ministre des Finances, Joe Oliver, a déposé un budget qui renoue avec l’encre noire en présentant des surplus de 1,4 G$ dès 2015-2016.

Ce premier budget conservateur équilibré en huit ans ne prévoit pas de hausse d’impôts et de taxes pour les contribuables.

La crise du prix du pétrole a cependant ébranlé la colonne des revenus du gouvernement qui, pour arriver à dégager des profits, a dû vendre ses actions de GM pour 2,1 G$ et puiser dans sa réserve de 3 G$ pour parer aux imprévus. Ce fonds d’urgence sera d’ailleurs réduit à 1 G$ pour chacune des trois prochaines années.

Le budget Oliver tourne ainsi la page aux années d’austérité pour récolter les fruits des compressions majeures effectuées dans la fonction publique fédérale et annonce des mesures à saveur électorale en vue du prochain scrutin automnal.

Les attentats survenus à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa ont teinté le budget, qui fait de la lutte au terrorisme et au groupe armé État islamique un enjeu important.

La Défense nationale verra ainsi ses budget augmentés de 12 G$ sur dix ans, mais seulement à compter de 2017-2018.  Les budgets des trois principales agences de renseignement seront pour leur part haussés de 292,6 M $ sur 5 ans.

Le ministre y confirme aussi plusieurs mesures déjà annoncées pour les familles, dont le fractionnement du revenu et la bonification de la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE).  Le montant que les Canadiens peuvent verser annuellement dans le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) sera aussi doublé, passant à 10 000 $.
Les petites entreprises ne seront pas en reste, puisque leur taux d’imposition sera réduit à 9 % d’ici 2019.

Il fait aussi pleuvoir les dollars dans les projets de transport en commun en créant un nouveau fonds, qui entrera en vigueur à compter de 2017-2018. 

Le ministre Oliver a attribué ce budget équilibré à la «gestion prudente» et au «leadership économique» du gouvernement.  «Nous comprenons qu’élever une famille peut coûter cher et nous croyons que les papas et les mamans à la maison sont mieux placés que les bureaucrates à Ottawa pour décider comment cet argent doit être dépensé», a-t-il lancé.

Réactions de l’opposition

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M. Harper maintient avec entêtement sa position voulant que la meilleure chose qu’il puisse faire malgré l’accroissement des inégalités est d’aider les plus riches aux dépens de tous les autres. »

– Thomas Mulcair, chef du NPD

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Il n’y a rien dans ce budget pour la classe moyenne et ceux qui souhaitent la rejoindre. Il n’y a aucun plan pour l’emploi et la croissance économique.»

– Justin Trudeau, chef du Parti Libéral du Canada

«

M. Harper, à l’inverse de Robin des Bois, a tendance à prendre aux pauvres pour donner aux riches. »

– mario beaulieu, chef du Bloc québécois

Défense et sécurité :

• Hausse du budget de la Défense nationale : 12 G$ sur dix ans


• Contrer l’État islamique en Irak et en Syrie : Jusqu’à 360,3 M$ en 2015-2016


• Mission canadienne de formation en Ukraine : 7,1 M$ en 2015-2016


• Accroître la sécurité des bases militaires : 23 M$ sur quatre ans


• Hausse des budgets des agences de renseignement pour lutter contre le terrorisme (GRC, SCRS, Agence des services frontaliers) : 292,6 M$ sur 5 ans


• Hausse du budget du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) : 12,5 M$ sur 5 ans et 2,5 M$ années subséquentes


• Accroître la sécurité des réseaux et cybersystèmes du gouvernement : 58 M$ sur 5 ans


• Protection des cybersystèmes essentiels : 36,4 M$ sur 5 ans


• Accroître la sécurité sur la Colline du Parlement : 60,4 M$ sur 3 ans