Anglicisation et groupes de pression pro-anglophones

Bonification de la charte de la langue française

"Québec's war on english" la vision tordue de Time World

Tribune libre

La minorité anglophone du Québec n'est pas danger de disparaître, leurs droits historiques fondamentaux ne sont aucunement mis en danger par la bonification actuelle de la Charte de la Langue française. Ce qui est visé, c'est l'anglicisation du Québec, le détournement de la population québecoise et immigrante vers la communauté anglophone historique, qui ne leur appartient pas et qui n'est pas faite pour les accueilir, malgré la richesse et les grands moyens qu'elle déploie, qui est plus une illusion que la réalité.
Car, en effet, les groupes de pression qui prétendent défendre les droits de la communauté historique anglophone, lui font acquérir, par démarchage (lobbying) constant auprès des gouvernements fédéral et provincial, une force et des moyens complètement disproportionnés avec son poids démgraphique propre et son importance réelle. Le résultat est que la population québecoise et les immigrants y sont attirés et réclament à leur tour des droits identiques ou équivalents, faisant grossir artificiellement cette communauté d'une manière à mettre en danger la langue et le mode de vie propre du peuple québecois dans son ensemble.
Ce que font les groupes de pression anglophones, en fait, c'est de l'anglicisation, une couche bien supérieure à de la simple représentation légitime d'une communauté linguistique historique. Voici une personne bien plus expérimentée que moi à ce sujet, Tim Thomas, auteur et analyste politique, qui le dit aussi, dans la Gazette d'aujourd'hui, de façon beaucoup plus explicite et convaincante:
In the past, many of the anglophones and anglophone groups that have typically responded to PQ stick-poking have rarely been representative of Quebec’s anglophone community.
I was never a member of Alliance Quebec and have never felt comfortable having my community represented by lobby groups created, and in the end, controlled by governments. The current anglo leadership is even less legitimate, given how the most prominent organization claiming to speak on behalf of Quebec anglophones — the Quebec Community Groups Network — is actually a federal funding agency, designed to parcel out money to various anglophone community organizations. The QCGN is hardly a grassroots form of political expression.
In my opinion, the PQ is as unrepresentative of francophone Quebec as are many of the groups now claiming to speak for an anglophone clientele, including some of these small new small groups that have emerged in recent months

- Tim Thomas. Fellow anglos, don’t let Bill 14 get you down. In The Gazette, Opinion. April 3, 2013
"Tim Thomas (...) has worked as a Quebec policy analyst in the federal Privy Council office, and is the author of the 1997 book A City with a Difference: The Rise and Fall of the Montreal Citizens Movement."
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Ce ne sont donc pas les anglophones comme tel qui jouent les victimes offensées, mais le jeu combiné des groupes de pression avec les gouvernements et les médias qui les appuient ou soutiennent. Les communautés françaises ailleurs au Canada n'ont jamais eu cette reconnaissance gouvernementale et médiatique ajoutée, qui fasse qu'elles franciseraient les provinces ou territoires où elles se trouvent, comme une valeur ajoutée. Bien pire, elles sont considérées dans leur ensemble par rapport à celle anglaise du Québec, par le gouvernement et les politiciens fédéraux. Autrement dit, on dit que l'ensemble des communautés françaises des autres provinces et territoires reçoivent autant que celle anglaise du Québec, ce qui fait un poids réel du onzième de ce que reçoit cette dernière, du point de vue de leur province ou territoire propre. C'est ça la reconnaissance qu'on a envers les premiers habitants de l'Acadie et du Canada historiques dans leurs nouvelles frontières, qui n'existaient pas à l'époqque de la Nouvelle-France - à peine un peu plus que les Premières Nations, qui eux sont au niveau de population en voie de développement, avec contraintes discriminatoires en plus.
La population du Québec est au courant de ces choses là. Elle sait faire la distinction entre l'anglicisation et la reconnaissance légitime de sa minorité anglophone. La Charte de la langue française est faite pour lutter contre l'anglicisation, et comporte des balises l'empêchant de toucher à la Communauté anglaise historique légitime, ce faisant. C'est pourquoi la bonification actuelle de la Charte ne peut pas affecter cette dernière, seulement ceux qui veulent se faire passer pour elle.
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Commentaire publié par moi-même, en ce jour, tel quel en français, à l'article "Quebec’s War on English: Language Politics Intensify in Canadian Province", de Hillary Brenhouse, dans Time World, 8 avril 2013


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    12 avril 2013

    C'est pour cette raison que tant que le Québec sera soumis à la charte canadienne et que le Québec accepte d'être soumis en restant dans ce pacte alors nous ne pourrons jamais mettre en place une stratégie d'intégration des immigrants efficace.
    Il ne faut pas se cacher ce n'est pas avec un 1,6 enfant par couple que nous allons regénérer notre race.
    Donc arrêtez tous et chacun s.,v,p, de regarder les conséquences mais chercher la cause des causes. Celle-ci c'est évidemment notre appartenance à ce pays par cette constitution que nous n'avons pas écrite et pour laquelle nous n'avons jamais voté.
    Pour en sortir, ça prend une majorité de Québécois qui vont voter oui. Pour y arriver il faut les convaincre. Le problème nous n'avons pas les outils pour les convaincre.
    Ça prend un réseau de promotion de l'idée en particulier des média dont nous allons contrôler la ligne éditoriale.
    Pour avoir des médias il faut de l'argent pour investir dedans, pour se faire je suggère de créer un fond d'investissement national pour investir dans des média de masse afin de contrôler cette ligne éditoriale.
    Avec 35% de souverainistes au Québec, je ne peux pas croire qu'on ne pourrait pas convaincre tout le monde de mettre au minimum 5$ dedans non?
    Parizeau et Landry sont très actifs ces jours ci et ce sont des experts en financement. Je crois qu'il devrait parrainer une telle initiative.