Qui contrôle les «vrais affaires»?

Bombardier saboté par Ottawa

Couillard admet qu'on n'y peut rien

Tribune libre

Bombardier supprime 1 000 emplois au Québec et La Presse nous explique qu'on n'y peu rien: «C'est le marché mondial des avions d'affaires qui est en panne, pas Bombardier, et le gouvernement du Québec n'y peut rien, a souligné jeudi matin le premier ministre Philippe Couillard.»

Couillard en profite pour nous démontrer ses grandes connaissances en économie internationale: «C'est une question de marché mondial, le nombre d'avions que les Russes ou les Chinois achètent, vous comprendrez bien qu'une entreprise et un gouvernement ont relativement peu de contrôle là-dessus»

Il a tout à fait raison quand il dit que les Russes achètent moins d'avions de Bombardier.

Pourtant, en 2013, Bombardier célébrait au champagne une entente lucrative avec les Russes: $1.8G, et possibilité de doubler la mise.

Malheureusement, tout cela s'est envolé en fumée. Notre premier ministre-va-t-en guerre a décidé que la Russie était désormais persona non grata et est allé faire le fanfaron en Ukraine. Imaginez, militairement, le Canada n'est guère plus qu'un moustique devant l'ours russe. Mais quelle mouche l'a piqué notre premier ministre adoré?

Poutine ne l'a pas trop bien pris. En réaction au boycott nord-américain et européen, il ferme donc le marché russe à ceux qui veulent lui faire la leçon.

Notre industrie du porc a été parmi les premières victimes de cette guéguerre voulu par notre Don Quichotte à Ottawa. Maintenant, c'est Bombardier qui passe dans le tordeur. En Europe, les agriculteurs crient famine parce que le prix des fruits et légumes s'est effondré. On approvisionnait le marché russe qui s'est soudainement fermé. Donc, d'énorme surplus qui ne trouvent plus preneurs.

La France a construit deux porte-hélicoptères Mistral pour la Russie et maintenant refuse de les livrer. La Russie réclame donc son acompte (890M d'euros), plus dédommagement pour violation de contrat.

Le chef d'orchestre derrière ce conflit en Ukraine, c'est comme d'habitude les États-Unis.

La question qui se pose: qu'est-ce que le Canada est allé faire dans ce conflit?

La réponse qui est généralement avancée, c'est que celui qui veut se faire ré-élire en octobre, se soit acheté des votes de l'importante communauté ukrainienne dans les prairies.

Il y a aussi la possibilité qu'il ait répondu à une commande provenant de notre gentil voisin du sud. On peut alors penser à une entende du genre: si tu m'aides en Ukraine, c'est sûr que le projet de Keystone-XL risque d'avancer plus rapidement.

Comme notre lobbyiste en chef de l'industrie pétrolière n'a que peu de considération envers les autres industries (sauf l'automobile, grand consommateur de pétrole), c'était une offre qu'il ne pouvait pas refuser.

Couillard a encore raison de dire qu'il n'y peut rien. C'est ça un gouvernement provincial: on n'a pas de véritable contrôle sur les «vrais affaires».


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