Je verrais très bien Gabriel Nadeau-Dubois intégrer le Parti québécois

Bien joué GND

Tribune libre

     Quelque peu ébranlé par les résultats électoraux de l’an passé et écorché par le livre de l’ex-députée quésoliste Catherine Dorion récemment sorti, Gabriel Nadeau-Dubois s’est montré fin stratège au congrès de Québec solidaire (QS) ce week-end. En révélant qu’il a hésité à rester co-porte-parole [1], il voulait s’assurer que les congressistes comprennent à demi-mot qu’il pourrait bien partir si le vote sur son leadership n’était pas satisfaisant à ses yeux [2].


     La manœuvre n’a d’ailleurs pas échappé aux médias [3] et aussi à Manon Massé, la co-porte-parole sortante : « Ce que le monde ont besoin de voir et de savoir, c’est que leurs politiciens ont un cœur et qu’ils sont capables d’être vulnérables. Quand tu es vulnérable, tu n’es pas faible, tu es authentique. » [4] Pour GND, obtenir moins de 90 % des suffrages aurait constitué un affront [5]. Si cela s’était produit, je l’aurais très bien vu abandonner son poste de co-porte-parole.


     Si QS stagne toujours dans les sondages dans les années à venir, GND pourrait travailler à rendre plus digeste le programme de son parti aux yeux des Québécois (le mode d’accession à l’indépendance, par exemple) et à obtenir plus d’autonomie pour les députés, qui sont présentement aux ordres d’un chef agissant dans l’ombre (Nicolas Chatel-Launay [6]) et de membres d’un « politburo » qui n’ont pas été élus.


     Si les réformes lui paraissent impossibles à concrétiser, il pourrait aller jusqu’à déchirer sa carte du parti et devenir indépendant à l’Assemblée nationale. À terme, je le verrais très bien joindre le Parti québécois, car, qu’il l’avoue ou non aujourd’hui, il a beaucoup d’affinités avec celui-ci. Si, en 2026, QS se retrouve au même point qu’en 2018 et en 2022, je pense qu’il passera à l’action. Car GND n’est plus le jeune homme d’extrême gauche du Printemps érable ; ses années en politique active l’ont beaucoup mûri, comme le Romain qui tombe de l’arbre dans Astérix en Hispanie [7].


Sylvio Le Blanc


 











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