La tête du ministre de la Famille, Tony Tomassi, est mise à prix à la suite de l’octroi de permis pour des places de garde subventionnées à des sympathisants libéraux et souscripteurs à la caisse du parti. Une démission forcée serait toutefois un aveu de culpabilité.
Les partis d’opposition ont déjà obtenu, il y a quelques mois, le retrait du Conseil des ministres de son collègue du Travail, David Whissell, copropriétaire d’une entreprise d’asphaltage qui avait obtenu des contrats sans appel d’offres du ministère des Transports.
Le gouvernement Charest est écrasé sous des accusations de corruption et il résiste depuis des mois aux pressions pour qu’une enquête soit déclenchée sur l’industrie de la construction et le financement du Parti libéral du Québec. Dans « l’affaire des garderies », les liens sont directs avec le PLQ et les libéraux ne peuvent accuser le Parti québécois de laisser planer des suppositions ou de faire des procès d’intention. Les faits parlent. Éjecter M. Tomassi avant l’ajournement de juin donnerait un argument de poids de plus aux adversaires qui exigent une enquête publique.
Les modifications apportées ces derniers jours au processus d’attribution des places pour dépolitiser quelque peu celui-ci sont déjà une confirmation que des décisions à tout le moins questionnables ont été prises dans le passé.
Le ministre Tomassi servirait simplement de bouc émissaire s’il était démis. Sa décapitation n’effacerait cependant pas les corrélations entre de nombreux bénéficiaires de contrats ou de permis gouvernementaux et leur présence sur la liste des donateurs au PLQ.
Garder ou évincer Tomassi est devenu un choix perdant-perdant pour Jean Charest.
L’équipe B
Des rumeurs d’un remaniement majeur circulent depuis cet hiver, mais avec plus d’insistance ces derniers jours.
Jean Charest ne peut pas toucher à son trio économique formé de Raymond Bachand, Monique Gagnon-Tremblay et Clément Gignac. Une simple chaise musicale mettant en cause les ministres de second rang ne changerait rien à la mauvaise perception du gouvernement. Procéder à un nombre important de rétrogradations de titulaires qui l’ont placé dans l’embarras est par ailleurs à double tranchant.
D’abord, pour Jean Charest, ce sera interprété comme la reconnaissance d’autant d’erreurs de sa part dans le choix de ses ministres. On retrouve une brochette de députés sur les banquettes arrière qui avaient amplement les compétences pour accéder au Conseil des ministres de n’importe quel gouvernement, mais on dira inévitablement des releveurs que s’ils avaient été vraiment meilleurs, ils auraient normalement été nommés au lendemain des élections.
Jean Charest a plutôt imposé une discrimination positive pour composer un conseil paritaire hommes-femmes, même si deux fois plus de députés de sexe masculin avaient été élus. Un recul sur ce plan également serait un autre aveu qu’il a ainsi mal servi l’ensemble des Québécois, en plus du risque de s’aliéner les votes des féministes qu’il a voulu flatter depuis 2003.
Les rétrogradations engendrent toujours en plus de grandes frustrations et le gouvernement pourrait devoir faire face à des élections partielles alors qu’il est au tapis dans les sondages.
Jean Charest est coincé de toutes parts.
Bien coincé
Jean Charest est coincé de toutes parts.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé