Baisser les bras

Tribune libre

Je croyais la gouvernance souverainiste vaccinée contre le référendisme. Le mot référendum est associé à chicane et division auprès de l’électorat. Un mot à ne prendre qu’avec des pincettes pour encore trois générations, au moins, qui devrait être rayé depuis longtemps du vocabulaire indépendantiste, et avec lequel, maudite misère, Mme Marois s’est acharnée toute la soirée du débat d’hier avec François Legault, à creuser sa tombe et celle de son parti qui, incidemment, est aussi le nôtre.
Jamais victoire à un débat ne fut plus facile que celle de François Legault hier soir. Cette victoire au débat du champion de la confusion présage une possible victoire à l’arraché de la C.A.Q., maintenant le refuge certain de tout ce qui manque de hauteur parmi Nous. On s’apprête à donner mandat à Legault de boxer les syndicats, de donner libre cours à un colporteur de ragots d’entreprendre une véritable chasse aux sorcières, et de livrer tous les fonctionnaires, sans défense, à la hargne si ce n’est la furie d’un très vieux Québec. Le Québec s’apprête à baisser les bras. C’est ce très vieux Québec, revanchard, qui se prépare à crisser une formidable mornifle à sa jeunesse. Si rien n’est fait, s’il n’y a aucun soubresaut, maudite misère, le Québec rajoutera à son calvaire quatre autres années de vie perdue.
(...)



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6 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    24 août 2012

    @ André Gignac
    Les indépendantistes sont à la croisée des chemins.Le 5 septembre prochain,nous devrions avoir une bonne idée du chemin à prendre.Soit l'électorat n'achète pas le plan de gouvernance souverainiste du P.Q. et alors la solidité même du parti sera mise à rude épreuve.Soit il l'achète et c'est la cohésion du mouvement indépendantiste qui sera mise à l'épreuve.
    Une chose m'apparaît certaine : le P.Q. itou est rendu à la croisée des chemins.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2012

    Monsieur Haché
    C'est de la "p'tite" politique provinciale de colonisés; manque flagrant de leadership de nos bouffons de politiciens et vide total d'idées rassembleuses. Des affairistes québécois au service des oligarques du néolibéralisme international. Avez-vous remarqué, à part Option Nationale, qu'aucun chef des autres formations ne touche à la fibre nationaliste des Québécois durant cette campagne électorale et qu'aucun d'eux ne prononce le mot INDÉPENDANCE.
    Ce sont comme je me plais souvent à le répéter, des carriéristes, des profiteurs du système fédéraliste "canadian", des collabos de première classe. Il n'y a qu'une solution pour s'en sortir au Québec et ça passe par la prise du pouvoir par un vrai parti indépendantiste qui déclare unilatéralement l'indépendance du Québec (rappelez-vous 1982!) et qui soumet au peuple québécois une constitution à être approuvée, soumise et votée par nous tous. En dehors de ça, ce n'est que de la boulechite!
    André Gignac 24/8/12

  • Marcel Haché Répondre

    23 août 2012

    Je ne perds pas confiance, ni espoir. Mais je perds un peu patience de voir le P.Q. s’enfarger encore dans ses lacets de bottines.
    Quant à la démocratie, la québécoise, la démocratie québécoise, il me semble que les indépendantistes auraient bien raison de s’impatienter qu’elle soit continuellement et depuis toujours contrariée par le vote ethnique du West Island, qui pèse si lourd sur la destiné d’un peuple dont il ne réclame pas.
    Le défi posé aux indépendantistes québécois, démocrates dans leur quasi-totalité, est ici plus compliqué que partout ou il y a des luttes de libération. Le fait, en plus, qu’on nous traite parfois de xénophobes n’est pas pour diminuer l’impatience des plus démocrates parmi nous.
    Pauline Marois est de très loin la meilleure des chefs. La mauvaise formule des débats ne l’avantage pas. De plus, l’animation déficiente de ces mauvais débats contribue à pervertir ce qui devrait être une envolée démocratique en kekchose, rien d’autre, en kekchose qui pique du nez.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2012

    Monsieur Haché,
    J'ai toujours pensé que l'idéologie qui régit nos "démocraties" au Québec et au Canada est semblable à bien des égards à l'idéologie fasciste des années 1930 en Allemagne.
    C'est la "loi naturelle" qui doit régir la société, c'est à dire le "chacun pour soi" et le "au plus fort la poche".
    Pour prouver ce que je dis, j'avais lu il y a une vingtaine d'années de la plume de monsieur Guy Paiement, alors directeur de la revue "Relations", que c'était dans les classes les plus défavorisées au Québec qu'il y avait le plus de solitude et le moins d'enfants.
    Je ne crois pas que les choses aient bien changé depuis 20 ans.
    Cela me fait dire que l'idéologie qui domine nos sociétés modernes en est une de "sélection naturelle" motivée par l'utilitarisme ambiant.
    Est-ce de la démocratie que tout ça?

  • Mario Boulet Répondre

    23 août 2012

    Monsieur Haché,
    Ne perdez pas confiance. Je n'ai pas senti hier que M. Legault a gagné quoique ce soit. Lors de la première moitié, Marois l'a mangé. Lors de la dernière moitié, M. Legault, a senti la soupe chaude et a employé la stratégie Charest. Celle de devenir arrogant, d'empêcher son adversaire de parler, tellement qu'à un moment donné, Mme Marois l'a appelé « François! ». Il s'est calmé.
    Mme Marois l'a même « planté » lorsque M. Legault n'a pas su quoi répondre véritablement à part des « C'est faux! » continuellement lorsqu'elle a sorti l'épisode où en chambre il n'a pas accepté de poser des questions au gouvernement Libéral parce que ça l'impliquait son très bon ami Charles Sirois.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2012

    Si c'est vrai ce que vous dites, au moins on sera débarrassé de Charest et de Marois, car à moins que je me trompe. une défaite de leur parti signifiera une retraite forcée de la vie politique.
    En ce qui me concerne, même si je n'ai jamais voté à droite et que je le ferai pas non plus cette fois, je ne verserai pas une larme. Bon débarras.
    On s'occupera de Legault, plus tard.
    Pierre Cloutier