Budget Girard

Baisse d’impôt, avantage aux mieux nantis

Le français, un déclin inquiétant

Tribune libre

Engagement pris en campagne électorale, promesse tenue. C’est quelque 4,6 millions de contribuables qui se partageront la somme de 1,7 milliards $ par année pendant cinq ans à compter du 1er juillet 2023.

Or, la beauté du tableau s’arrête là. En effet, plus les revenus des contribuables sont élevés, plus la pointe de la tarte qui leur revient est imposante. À titre d’exemple, le citoyen qui gagne 30 000$ par année aura droit à une réduction de 108$ de son fardeau fiscal annuellement, tandis que celui qui a un revenu annuel de 100 000 $ s’enrichira de 814 $. À cet effet, le gouvernement pourra toujours allégué qu’il vient en aide à un plus grand nombre de contribuables à revenu modeste, la réalité est que cette assertion ne rapporte rien de plus dans la poche du contribuable plus démuni.

Le panier d’épicerie ne cesse d’augmenter sous l’effet d’une poussée inflationniste. Or, selon les chiffres avancés par le gouvernement pour une personne qui gagne 30 000 $, elle bénéficiera de 2.08 $ par semaine de plus pour faire face à l’augmentation du coup de la vie… Tout simplement ridicule!

À mon sens, le gouvernement vise une classe de citoyens trop large avec sa baisse d’impôt. Il eût fallu que cette assiette de 1,7 milliards $ soit répartie entre les travailleurs dont le salaire n’excède pas 50, 000 $, ce qui aurait eu comme effet que les montants versés en baisse d’impôt aurait été substantiellement plus élevés et surtout, plus équitables.

Le français, un déclin inquiétant

L’analogie entre le faucon pèlerin en tant qu’espèce menacée et le déclin de la langue française au Québec dans un message publicitaire visant la protection du français représente, à mes yeux, une trouvaille digne de mention.

En revanche, nonobstant que le franco-québécois soit truffé d’anglicismes, compte tenu notamment que le Québec baigne géographiquement dans une mer d’anglophones, je suis plutôt d’avis que les anglicismes continueront de se faufiler dans le vocabulaire courant des Québécois.

Par ailleurs, si le gouvernement veut s’attaquer sérieusement au déclin de plus en plus inquiétant du français au Québec, il devra exiger que les nouveaux immigrants parlent français sur leur lieu de travail. De plus, tous les Québécois de langue maternelle française devront s’inscrire à des Cégeps francophones. Les statistiques sont formelles, le français au Québec perd du « galon » à un rythme alarmant au profit d’une anglicisation galopante. Qui sait, peut-être que ça viendra dans une prochaine publicité!

De plus, un travail titanesque est à effectuer auprès des jeunes dans les écoles et dans les familles eu égard à la « bouillabaisse » verbale utilisée sur les médias sociaux Un charabia complètement incompréhensible français et anglais s’unissent dans un mariage « forcé ». Une prochaine pub?

Pour terminer sur la publicité, il eût été intéressant qu’elle pousse plus loin l’analogie entre le faucon pèlerin et le déclin de la langue française en créant un concept de comparabilité sur les moyens que les deux « personnages » entendent prendre pour éviter l’« extermination ».


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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