Au Québec, on accueille les migrants… parce qu’on le leur doit bien

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«C’est dans le calme que les peuples occidentaux devront se rendre à l’abattoir»

Le Québec traverse actuellement une crise migratoire historique. Dans les deux derniers mois, plus de 7000 ressortissants haïtiens en provenance des États-Unis ont traversé illégalement la frontière, espérant obtenir le droit d’asile dans un Canada aux allures d’eldorado multiculturel1. La plupart de ces migrants ont quitté Haïti au début 2010 lorsque l’île des Antilles a été frappée par un séisme dévastateur. Réfugiés temporairement aux États-Unis avec la permission d’Obama, ils étaient appelés à retourner chez eux depuis la suspension récente par Trump de leur statut particulier2.

Ayant préféré rejoindre le Canada plutôt que de rebrousser chemin, les migrants sont hébergés dans des camps de fortune tandis que plusieurs milliers d’autres sont attendus. Peu habitués à ce genre de situation en raison de leur position géographique, les Québécois sont maintenant confrontés à des enjeux auxquels font face plusieurs peuples d’Europe.

Des sociétés néocolonialistes ?

La réponse des autorités à cette nouvelle crise des migrants était fort prévisible. Comme toujours, différentes voix moralisatrices se sont levées afin de faire valoir la « nécessité » d’accueillir tous les demandeurs d’asile. Selon les nombreux intervenants et experts interrogés dans les médias, l’insertion de ces migrants dans la société québécoise relève d’un devoir moral. Il serait totalement inconcevable qu’un pays à majorité blanche lève le nez sur une population « foncée » autrefois exploitée par un empire colonial occidental.

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La rhétorique de la gauche repentante n’a pas vraiment changé : à l’entendre, les États occidentaux pratiqueraient encore le commerce triangulaire. La richesse des pays riches, loin d’avoir été engendrée par le savoir-faire de ses populations, serait toujours uniquement le fruit d’un siphonnage des ressources du tiers-monde. Pour la gauche humanitaire, la richesse ne se crée pas mais se pille, se pompe, se transfère, s’arrache de la terre et s’extrait comme le pétrole. La propriété, c’est le vol.

La misère d’Haïti ne serait donc pas le produit de la corruption généralisée qui y règne et de conditions sociohistoriques particulières, mais bien celui d’une entreprise néocoloniale à laquelle tous les Blancs participeraient plus ou moins consciemment. Dans les derniers jours, un coopérant international affirmait dans la presse qu’il fallait élargir la notion de réfugié pour qu’elle tienne compte de la précarité, une redéfinition qui permettrait théoriquement à plusieurs dizaines de millions de personnes de demander l’asile au Canada. Pour se justifier il écrivait : « Peu importe le nom que nous lui avons donné (aide au développement, coopération internationale, etc.) ce développement supposé visait d’abord deux choses tout comme la colonisation : obtenir les ressources naturelles de ces pays, et développer non pas leur économie, mais la nôtre. »

Mythologie diversitaire et rédemption de l’Occident

Dans la mythologie diversitaire, les « minorités racisées » ont remplacé le défunt prolétariat pour que l’autoflagellation devienne la norme. Ils ont beau prôner le pluralisme, les experts sont unanimes : il faudrait chercher les causes profondes, systémiques, de la pauvreté dans le monde plutôt que de s’efforcer à protéger les frontières de l’empire. Pour cette raison, les Québécois devraient docilement ouvrir leurs portes et accueillir les migrants dans leurs propres chaumières, un peuple qui n’a pourtant jamais pris part à aucune entreprise coloniale. En gros, nous serions encore à l’ère des conquistadors. Comme le dit si bien le chanteur Saez dans sa chanson Sauver cette étoile, « rien n’a changé, les croisades se sont juste un peu satellisées, mondialisées, internetisées ». La repentance est pour l’éternité.

En fait, ce qui inquiète l’élite multiculturaliste au Québec, ce n’est pas la transgression illégale des frontières nationales par des milliers de personnes, mais bien la réaction que cette réalité suscite. Alors que le maire de Montréal, Denis Coderre, propose d’en faire une ville sanctuaire, le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, exhorte la population à se tenir loin des « discours de peur » qui pourraient nuire à l’urgent renouvellement démographique. Évidemment, il ne faudrait surtout pas que cette plèbe insensible affiche une attitude « xénophobe », sans quoi elle compromettrait sa propre rédemption. C’est dans le calme que les peuples occidentaux devront se rendre à l’abattoir.


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