Le lobby antiraciste fait des ravages au Québec

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«La gauche multiculturaliste introduit le doute et la méfiance»

Il s’est récemment constitué au Québec un véritable lobby antiraciste dont la mission est de convaincre les différents paliers de gouvernement d’œuvrer à la reprogrammation complète de la société conformément à ses revendications identitaires pour les immigrants. Il faudrait que le Canada français devienne une page blanche, un Éden entièrement vierge dont les habitants devraient obligatoirement rendre un culte à la déesse Diversité.

Surtout composé de militants anti-laïques, d’universitaires, de journalistes et de fonctionnaires, ce nouveau lobby est parvenu à persuader le gouvernement provincial de mettre en place une grande commission sur le racisme dit « systémique ». Le 20 juillet dernier, le gouvernement du Parti libéral (un parti plutôt favorable à l’immigration massive) annonçait donc officiellement que des séances de consultation sur le sujet allaient se tenir à l’automne.

« Négationnisme », idéal diversitaire et « islamophobie »

Les instigateurs de cette grande mascarade se montrent si radicaux dans leurs prises de position qu’il est facile de prévoir les conclusions qui seront tirées de l’exercice. En mars dernier, le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, affirmait que nier la réalité du racisme au Québec relevait du « négationnisme ». Voilà de quoi donner le ton.

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Premièrement, nous apprendrons que les Québécois « de souche » forment un peuple fondamentalement « raciste », en raison, notamment, de son rapport conflictuel à la religion. Il faut préciser que, dans leur ensemble, les Québécois n’ont jamais été très favorables à l’idée de se voir imposer des croyances religieuses dont ils ne partagent aucunement les principes. Le Canada français est longtemps resté catholique, mais à partir des années 1960, il est rapidement devenu hostile au dogmatisme religieux, peu importe sa provenance. Cette méfiance légitime envers la religion semble toutefois s’atténuer chez les jeunes générations qui ont été gavées à l’idéal diversitaire par le système d’éducation au cours des deux dernières décennies.

Deuxièmement, nous apprendrons que les musulmans font partie des principales victimes du racisme systémique. Bien évidemment, il sera beaucoup question de l’« islamophobie », cette nouvelle épidémie populaire dont il faudrait collectivement guérir. L’islamisme a beau n’avoir jamais fait autant d’adeptes et surtout, de victimes, des associations musulmanes viendront publiquement faire le procès des Québécois sans jamais remettre en cause aucune de leurs pratiques. Pendant ce temps, rien ne sera dit au sujet des communautés asiatiques (chinoise, vietnamienne, indienne, etc.) qui sont pourtant très importantes. Il faut croire que certaines communautés culturelles maîtrisent mieux que d’autres l’art de la victimisation.

Du racisme, où ça?

Le Barreau du Québec définit le concept de racisme systémique comme une « production sociale d’une inégalité fondée sur la race dans les décisions dont les gens font l’objet et les traitements qui leur sont dispensés. L’inégalité raciale est le résultat de l’organisation de la vie économique, culturelle et politique d’une société. » Cette définition serait cohérente avec la réalité si cette inégalité raciale existait vraiment. Avant le développement de cette schizophrénie sociologique, le Québec avait toujours été considéré comme l’une des terres les plus accueillantes au monde.

Il est toujours utile de rappeler que le racisme est une idéologie qui croit en la supériorité d’une race sur une autre. Apparu au XIXe siècle en Europe avec l’essor des sciences naturelles et du darwinisme social, le racisme repose sur des fondements pseudo-biologiques. Ainsi il faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas constater que cette idéologie est devenue extrêmement marginale, sinon inexistante.

La gauche multiculturaliste introduit le doute et la méfiance

En revanche, ce qui persiste encore dans tous les pays du monde, ce sont certaines formes de solidarité naturelle, autant dire de xénophobie, qui ne pourront jamais être totalement éradiquées. Claude Lévi-Strauss a montré qu’à moins d’instaurer un régime totalitaire, aucune société ne deviendra parfaitement conforme aux standards xénophiles du multiculturalisme. À moins, bien sûr, que cette société ne souhaite sa propre disparition.

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Le débat entourant le racisme systémique au Québec est complètement artificiel. Un peu comme en France, où elle fait aussi bien des ravages, la gauche multiculturaliste invente des problèmes de toutes pièces, elle alimente des tensions réelles qui étaient au départ imaginaires. Là où tout allait bien, elle introduit le doute et la méfiance. Ce serait bien qu’on le réalise, avant de détruire ce qu’il reste du « vivre-ensemble ».


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