C’est le genre de nouvelles qui ne nous étonne plus.
Alors qu’elle pourrait au moins faire naître quelques points d’interrogation. Il sera désormais possible, sur son passeport canadien, d’inscrire un X à la mention du sexe pour ceux qui ne s’identifient ni comme homme ni comme femme.
Certains demanderont : où est le problème ?
Au moins, on n’a pas remplacé homme et femme par sexe 1 et sexe 2 comme on a remplacé en certains milieux le père et la mère par parent 1 et parent 2 ! C’est toujours ça de pris, en effet. On a presque envie de faire une fête.
Déconstruction systématique
Mais une telle décision n’est pas banale et s’inscrit dans une tendance lourde qui s’impose dans toutes les sociétés occidentales.
Ce qui est en jeu, ici, ce n’est pas l’ouverture aux personnes intersexes, c’est une idéologie qui pousse à la déconstruction systématique de la dualité masculin-féminin comme principe de civilisation.
Il s’agit, progressivement, de banaliser administrativement cette déconstruction, comme si être homme ou être femme n’étaient que deux options parmi d’autres dans la vaste palette des identités sexuelles possibles.
En d’autres mots, c’est la lutte contre les discriminations qui perd la tête. Car à vouloir abolir systématiquement la différence entre la norme et la marge, on œuvre, peut-être même sans s’en rendre compte, à la déconstruction des repères symboliques indispensables à l’immense majorité.
Rappelons l’évidence : la division de l’humanité entre l’homme et la femme est fondatrice pour l’humanité.
Humanité
Il faut avoir toute la sympathie du monde pour les personnes qui ont ce qu’on appelait encore hier un trouble de l’identité sexuelle et faire ce qu’il faut pour leur simplifier la vie.
Mais c’est bien mal les servir que de justifier en leur nom la déconstruction progressive de repères de civilisation inscrits dans les plis les plus intimes de la nature humaine.