Au Canada «pour de bon»!

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Paranoïa libérale autour du fédéralisme ambigu de François Legault


La déclaration de François Legault sur le destin provincial du Québec a fait moins jaser que la performance estivale du ministère des Transports du Québec, symbole par excellence de notre invincible compétence et champion indétrônable de Talent à revendre...


Remarquez qu’en été, le contribuable inférieur/moyen/supérieur est plus préoccupé par le prix du bois traité que par le tango du pays dansé, hiver comme été, par des politiciens professionnels plus ou moins désabusés. 


«Pas de victoire en vue, ni même de bataille», dirait John Fante. 


Mais, il y a quelques jours, quelques-uns furent surpris par l’échange mi-figue mi-raisin entre Véronyque Tremblay, dégé du PLQ/QLP, et Martin Koskinen, puits de lumière du cabinet de François Legault et twitteur intermittent. 


Selon Mme Tremblay, le chef caquiste prépare la souveraineté du Québec. Il n’en parle tout simplement pas mais il zigonne un OUI en cachette... 



Au Canada «pour de bon»!

Photo Simon Clark




Sur Twitter, elle nous a prévenus : «Ne soyons pas dupes, il prépare le terrain pour la souveraineté». 


Alors là, ce serait une stratégie moins structurante qu'un tramway à crédit. Genre la souveraineté en douce! L’indépendance par surprise! Coucou, c’est le pays! Et Fuck la péréquation! 


C’est que Mme Tremblay, première boussole de la permanence libérale, n’a pas cru un mot de ce qu’avait dit récemment François Legault.  


Voici LA phrase qui a fait grésiller les sémaphores du PLQ/QLP et forcé les péquistes à reprendre leur pouls... 


«Le Québec, actuellement, et puis pour de bon, c’est mieux de rester à l’intérieur du Canada», a dit François Legault lors de l’étude des crédits budgétaires du Conseil exécutif.  


Ça n’a pas fait grand bruit sur le coup, certainement moins que le chapardage des données personnelles des collecteurs d’impôt. Remarquez que les crédits budgétaires, c'est comme Salut! Bonjour! ou l'Épicerie. 


Dans la plupart des chapelles souverainistes, on aurait à peine sourcillé devant l’adverbe «actuellement». Le pays «actuellement», euh, que dire? Mettons qu’on y croit mais on n’y pense plus. 


Mais les trois petits mots qui suivaient, ce «pour de bon», «pour de bon» dans le Canada, ont irrité les gosiers comme une arête de poisson. C'est pourquoi on a presque rien entendu... 


De la part de celui qui calcula jadis les Finances d’un Québec souverain, c’était tout de même renversant! Pas suffisant pour une manchette mais bon, un pays, c'est pas une garderie... 


Heureusement que veillait Véronyque Tremblay, elle-même renversée, et qui appréhende exactement le contraire du fédéralisme. 


Ce qui a failli faire dire au quartier-maître Koskhinen que l’«analyse» de Mme Tremblay était... une connerie! Trop poli, il n’a pas ajouté ce mot venu à l’esprit des têtes à Papineau et des autres... 



Au Canada «pour de bon»!

Photo Amélie St-Yves




Les réactions des apparatchiks caquistes ont toutefois permis à Mme Tremblay, perspicace et possiblement voyante, de prétendre qu’elle avait touché le gros nerf de la CAQ et mis à jour le pot aux roses. 


Pas de fumistes sans caquistes! Pas de pays sans mensonge!  


Autrement dit, si François Legault dit que le Québec est dans le Canada «pour de bon», c’est justement parce qu’il n’y restera pas...  


Alors que les Québécois zigonnent au ralenti sur les routes soumises aux bons soins du MTQ, le PLQ vient rappeler l’indépendance à leur bon souvenir. Eh oui, le pays, en plein été! N'est-ce pas rafraîchissant? 


Dans la platitude ambiante, apprécions ce divertissement référendaire posthume...