Le Québec à l'ère des générations

Après les X, les Y

Vers une conciliation travail-bonheur

Tribune libre


À la suite de l’article de l’Engagé, publié sur cette tribune sous le titre [« Le Québec et ses X à l’ombre du mur »->36893], j’ai cru bon de vous proposer cette réflexion sur la génération Y, soit les personnes qui sont nées entre le début des années ’80 et le milieu ’90. Toutefois, pour mieux camper socialement mon intervention, j’ajouterais aux propos de l’Engagé que la génération X semble avoir développé une certaine amertume, parfois exprimée sous forme d’agressivité envers les valeurs de la génération précédente, soit les Baby Boomers, bref, une génération qui ne semble pas avoir trouvé ses repères.
Au contraire, les Y, appartenant souvent à des familles monoparentales ou recomposées, ayant quitté plus tard le domicile familial, notamment parce qu’ils font des études plus longues, remettent fréquemment en cause l’autorité, l’ordre établi et toute forme de hiérarchie en famille et au travail, et sont convaincus d’être en permanence dans leur droit lorsqu’ils revendiquent quelques chose. Ce n’est pas pour rien que le succès de la notion de génération Y soit souvent associée au monde de l’entreprise.
À cet effet, je me permets de vous référer à un ouvrage auquel j’ai collaboré étroitement avec l’auteur Paul Delisle, intitulé « Conciliation Travail-Bonheur », publié en 2010 aux Éditions NKS. En conclusion de son livre, l’auteur brosse le tableau de trois personnalités d’affaires de Québec en relation avec le titre de son livre. Parmi ceux-ci, se trouve Steve Couture, président de Frima Studio, une entreprise de Québec qui développe des jeux vidéo sur de multiples plates-formes et dont 85% des employés appartiennent à la génération Y. L’entreprise a connu une explosion de son chiffre d’affaires de 5 000% en 2009 ce qui en a fait la compagnie ayant atteint la plus forte croissance au Québec.
« La génération Y ne respecte pas les individus en fonction d’un respect imposé par une structure hiérarchique. Ces jeunes ne veulent pas d’un patron conventionnel mais d’un coach qui les implique et les respecte. », note Paul Delisle.
À une époque où la génération montante est souvent affublée de qualificatifs pas très flatteurs, peut-être aurions-nous avantage à considérer certains aspects de leur vision, particulièrement dans les relations de travail!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2028 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    10 avril 2011

    Petit complément à votre intervention :
    Lisez « L'empire des coachs » de Roland Gori. Le coach (le cocher) a pour mandat de vous mener à la réussite. Idéologie capitaliste, le coach est un nihiliste qui fouette de sa cravache la sensibilité humaine. Le coach écrase le phénomène de la perception et le remplace par une discipline drastique (hygiéniste et aux allures militaires) qui infantilise le sujet. On a déjà fait mieux au niveau de la liberté. Pas étonnant que la génération Y (comment les nommera-t-on après la lettre Z?), atomisée par le néolibéralisme rampant qui plante ses racines dans un vide intellectuel pour mieux croître, à la manière d'un cancer, se soit tournée vers ces gourous de l'abolition des frontières.
    Il n'y a rien de plus dangereux pour l'être que de s'en remettre à quelque idéologie sans regard critique. Tout montre que la perte de croyances, le désengagement social et la confusion spirituelle prédisposent l'être à se jeter dans les filets de l'idéologie, retour du refoulé de la croyance évacuée voire niée.
    André Meloche