PKP à la présidence du CA d'Hydro-Québec

Apparences de conflits d'intérêt

Peut-être un tremplin vers la politique?

Tribune libre

La nomination de Pierre Karl Péladeau à la présidence du conseil d’administration d’Hydro-Québec en a surpris plusieurs et semé une certaine préoccupation dans la communauté médiatique qui, via le site internet de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, a émis ce communiqué aux allures plutôt laconiques :
« La première ministre du Québec, Pauline Marois, aurait dû chercher ailleurs que dans les rangs des patrons de presse pour pourvoir ce poste. S’il avait fallu que l’ex-premier ministre, Jean Charest, nomme Paul Desmarais jr. à la tête d’Hydro-Québec, le monde journalistique aurait été tout aussi inquiet, et à raison ».
Même si PKP ne dirige plus Québecor au quotidien, il demeure président du conseil d’administration de Québecor Média et de TVA, vice-président du C.A. de Québecor inc. et détenteur de 73 % des droits de vote de la compagnie en Bourse. Quand viendra le temps de critiquer la gestion chez Hydro-Québec, de révéler des écarts budgétaires ou des mauvaises décisions, qui chez Québecor osera prendre le bâton pour dénoncer et exposer le tout?
À l’époque, Bernard Landry a permis à PKP d’acquérir Vidéotron, Jean Charest lui a ensuite offert un amphithéâtre à Québec, et maintenant, Pauline Marois le nomme à la tête de la plus importante société d’État du Québec. Par ailleurs, il serait intéressant de connaître la perception de Pierre Duchesne, Bernard Drainville et Jean-François Lisée, tous d’ex-journalistes devenus ministres péquistes, à propos de cette nomination.
Même si je ne remets nullement en question les qualités de gestionnaire de PKP, sa nomination à Hydro-Québec laisse présager des périodes de conflits d’intérêt potentiels non-négligeables sans compter que son parcours de carrière des dernières années me laisse à penser qu’il a une oreille attentive dans les cercles du pouvoir, ce qui, à mon sens, est tout à fait légitime.
Toutefois, bien malin celui qui pourrait prévoir vers quel parti PKP jetterait son dévolu, le cas échéant. À titre d’exemples, selon le registre sur les donateurs du Directeur général des élections, M. Péladeau a versé des contributions de 1000$ en 2005 et 2007 et de 3000$ en 2008 au PLQ, de 3000$ au PQ en 2010, et de 3000$ à l’ex-ADQ en 2007.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Francis Déry Répondre

    23 avril 2013

    En offrant HQ à PKP, sans doute que Pauline Marois cherche un appui de taille dans le patronat pour lutter contre la CAQ, instrument de Charles Sirois.
    Le livre de Richard LeHir pourrait peut-être nous éclairer là-dessus.
    http://www.vigile.net/Charles-Sirois-l-homme-derriere,55163