Angela Merkel quittera la vie politique à la fin de son mandat

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Au revoir et bon débarras !

Angela Merkel a posé lundi les jalons de son retrait du pouvoir en annonçant que son mandat de chancelière était le dernier et en renonçant à la présidence de son parti, conséquences d’un cinglant revers électoral régional en Allemagne.


« Aujourd’hui, il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre », a déclaré, visiblement émue, Angela Merkel lors d’une conférence de presse à Berlin, confirmant des informations qui avaient fuité auparavant.


Son mandat actuel de chancelière entamé en mars, le quatrième depuis son arrivée au pouvoir en 2005, sera « le dernier », a-t-elle dit. À l’échéance prévue en 2021, elle a dit aussi ne pas avoir l’ambition de commencer une carrière dans les institutions européennes, comme certains médias allemands lui en prêtaient l’intention.


En clair : elle mettra alors un terme à sa carrière politique de premier plan.



 Il n’est plus possible de faire comme si rien ne s’était passé [à la suite de l’élection régionale de dimanche en Hesse].


— La chancelière allemande Angela Merkel




De même, en vue d’un congrès de la CDU prévu en décembre, elle a indiqué renoncer à se présenter à un renouvellement de son mandat de présidente du mouvement, qu’elle occupe depuis 18 ans. Une manière pour elle de préparer sa succession.


Fin de règne


« Il n’est plus possible de faire comme si rien ne s’était passé » à la suite de l’élection régionale de dimanche en Hesse, qui avait valeur de test de popularité au plan national. Son parti démocrate-chrétien, bien qu’arrivé en tête avec 27 %, y a perdu plus de 11 points par rapport au précédent scrutin.


Il y a deux semaines le camp conservateur avait déjà enregistré un résultat très décevant lors d’une autre élection régionale, en Bavière, tandis que l’extrême droite anti-immigration d’une part et les écologistes d’autre part progressent fortement.


Angela Merkel est devenue la cible de critiques croissantes dans une partie de l’opinion, avec une popularité en déclin continu du fait notamment de sa décision d’ouvrir les portes du pays à plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016.


Dans le même temps, elle a justifié son souhait d’aller au bout de son mandat actuel en 2021 par la nécessité de faire preuve de « responsabilité » à la tête du pays, dans un climat mondial et intérieur agité.


Cette fin de mandat risque toutefois d’être compliquée pour la dirigeante.


En annonçant son départ dans deux ans au plus tard, elle risque de souffrir d’une perte de crédibilité à l’international, en Europe notamment, au moment où l’Union européenne traverse une crise.


Ce sera le cas aussi sur le plan intérieur avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle personnalité à la tête de son propre parti, qui pourrait favoriser un cap politique différent.


Mme Merkel a indiqué à ce sujet qu’elle ne choisirait pas de successeur lors du congrès du parti de décembre. La compétition s’annonce du coup très rude entre partisans du maintien d’un cap modéré et ceux qui réclament un coup de barre conservateur face à la poussée de l’extrême droite anti-migrants.


Une proche de la chancelière, l’actuelle secrétaire générale du parti, Annegret Kramp-Karrenbauer, ainsi que deux « rebelles » partisans d’un coup de barre à droite, le ministre de la Santé Jens Spahn et Friderich Merz, ont déjà fait acte de candidature.


Mme Merkel a eu droit à une ovation des membres de la direction de son parti après ses annonces en interne. Mais le chef du parti en Hesse, Volker Bouffier, n’a pu s’empêcher au lendemain du rude revers électoral de dire que la décision de Mme Merkel de commencer à passer la main était « la bonne ».


La chancelière apparaît fragilisée politiquement depuis le début de son mandat en mars. Elle n’a pu qu’aux forceps constituer un gouvernement majoritaire de coalition avec des sociaux-démocrates récalcitrants.


Une conséquence des élections législatives de 2017, marquées par la percée de l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui a dynamité le monde politique allemand.


Ce mouvement s’est félicité lundi du début de retrait d’Angela Merkel. « Nous y sommes pour beaucoup », a trompeté le coprésident du parti, Alexander Gauland.


SPD en crise


L’autre grande source de difficultés pour la chancelière est l’avenir de sa coalition gouvernementale, du fait des difficultés politiques encore plus grandes de l’allié social-démocrate.


Le SPD a été éreinté lui aussi lors des élections de Hesse, perdant une dizaine de points à 19,8 %.


La présidente du SPD Andrea Nahles a agité la menace d’un départ du gouvernement faute de garanties sur un catalogue de mesures que le parti veut voir rapidement adopter contre le réchauffement climatique ou encore la hausse des loyers.


> La suite sur Le Devoir.



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