Le candidat à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier, n’était pas pressé vendredi de redémarrer la machine référendaire. « Notre niveau de préparation actuel est insuffisant », a-t-il affirmé sans ambages aux dizaines de personnes agglutinées dans la Boîte à Bleuets, à Alma.
L’élu de 38 ans a officialisé sa candidature à la succession de Pierre Karl Péladeau dans cette salle multifonctionnelle du chef-lieu de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Il était entouré de l’ex-chef intérimaire Stéphane Bédard et de huit membres du caucus péquiste. En moins de deux semaines, M. Cloutier a réussi le tour de force d’obtenir l’appui du doyen de l’Assemblée nationale, François Gendron, ainsi que des députés Agnès Maltais, Harold Lebel, Dave Turcotte, Martin Ouellet, Sylvain Roy, Sylvain Rochon et Guy Leclair dans sa deuxième tentative pour prendre les commandes du PQ.
« Le Parti québécois est et demeurera, sous ma gouverne, une vaste coalition nationale, mais il le fera cependant en étant clair dans ses orientations et en restant fidèle à son ADN : un parti progressiste et souverainiste », a déclaré le député de Lac-Saint-Jean à un jet de pierre de la rivière La Petite Décharge.
L’ex-ministre délégué à la Gouvernance souverainiste a décidé de mettre au rancart la proposition de tenir un référendum après qu’un million de Québécois aient apposé leur signature dans un registre officiel. « Je crois toujours à cette idée fondamentale de créer une grande mobilisation citoyenne en faveur de l’indépendance. […] On aura des discussions entre autres sur la meilleure façon de créer cette mobilisation populaire », a expliqué le Bleuet diplômé de l’Université Cambridge, se disant largement inspiré par la démarche référendaire écossaise. « En Écosse, il y en avait un registre et ils ont eu leur million et malgré tout ils n’ont pas atteint leur objectif », a-t-il fait remarquer.
Les indépendantistes québécois ne doivent pas s’y tromper : « le travail à accomplir est énorme », a-t-il soutenu à deux ans et demi des prochaines élections générales québécoises. « L’heure est au travail, au rassemblement des Québécois et à la préparation d’un nouveau projet de pays. » Selon lui, l’Institut de recherche sur l’indépendance légué par l’ex-chef Pierre Karl Péladeau sera fort utile pour y arriver. « Je ne me présenterai pas aux Québécois sans leur dire concrètement ce qui va arriver en votant pour le PQ », a-t-il conclu.
La «priorité nationale» : l’éducation
S’il se voit confier les rênes du pouvoir, M. Cloutier accorderait la « priorité nationale » à l’éducation, ainsi qu’au développement économique de tout le Québec. L’avocat s’était drapé vendredi avant-midi dans les habits d’un défenseur acharné du « nationalisme économique » déterminé à « poursuivre les grands chantiers » entrepris par l’ancien chef péquiste Pierre Karl Péladeau. « La prospérité économique et la création d’emplois doivent aussi être au coeur de notre action politique », a-t-il ajouté.
M. Cloutier a aussi insisté sur l’importance d’assurer non seulement la protection, mais également la promotion de l’« identité », la « langue » et la « culture » de la nation québécoise.
RÉFÉRENDUM
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