Le milliardaire belge ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat d’administrateur de GBL. Une page se tourne.
Frère, le roi du CAC 40 comme on avait coutume de le considérer à la Bourse de Paris, rend son tablier. Le milliardaire belge, qui fêtera ses 89 ans demain, a fait part de sa décision de se retirer de son fauteuil d’administrateur délégué de GBLB 2,19% GBL. Par cette décision, il indique qu’il ne souhaite pas le renouvellement de son mandat d’administrateur à l’assemblée générale ordinaire du 28 avril prochain. (Retrouvez icile parcours d'un des plus grands hommes d'affaires belges.)
Albert Frère met ainsi fin à une longue et passionnante carrière de près de 33 ans passée la tête de GBL. Il était monté à bord de cette société à portefeuille en 1982, à l’invitation du feu le Baron Léon Lambert. Albert Frère, qui a été fait Baron par le roi Albert II en 1994, a assez rapidement acquis cette réputation de gourou dans la gestion des affaires. Son opération la plus spectaculaire et qui restera gravée pour longtemps dans la mémoire des actionnaires du GBL, est celle concernant l’échange de la participation de 30% dans RTL Group au début des années 2000, contre 25,1% du capital de l’Allemand Bertelsmann. "Le meilleur deal que je n’ai jamais connu à ce jour", s’était exclamé ébahi l’Américain Henry Kravis, co-fondateur du célèbre fonds d’investissement KKR. Cette transaction avait permis à GBL de réaliser une confortable plus-value de 2,37 milliards d’euros en 5 ans à peine.
Nouvelle génération
Albert Frère ne quitte pas le navire sans avoir préparé sa succession. Le quittera-t-il d’ailleurs vraiment? Dans le communiqué publié hier en début de soirée, Paul Desmarais Jr, vice-président du conseil d’administration de GBL, a pris soin de préciser "qu’en temps qu’actionnaire de contrôle conjoint, il restera profondément attaché au groupe et suivra avec attention et intérêt ses activités ainsi que son évolution".
C’est en 2012 qu’Albert Frère a accepté de partager les rênes de la direction avec une nouvelle génération d’investisseurs. Ian Gallienne et Gérard Lamarche ont été nommés cette année-là administrateurs délégués. "Ceux-ci continueront à assumer ensemble la gestion journalière de la société", précise le Canadien Paul Desmarais.
Sous la houlette d’Albert Frère, Gallienne et Lamarche ont déjà quelque peu modifié la physionomie du portefeuille de GBL. Ils ont légèrement réduit la participation du groupe dans Total, et plus sensiblement celle dans GDF Suez et son ancienne filiale Suez Environnement. GBL possède encore 21% de Lafarge, 7,5% de Pernod Ricard et 56,2% d’Imérys. Toutes ces valeurs sont cotées à la Bourse de Paris.
Au rayon des récentes acquisitions, GBL détient 5,6% d’Umicore et 15% du Suisse SGS. Par ailleurs, le holdind basé avenue Marnix à Bruxelles met davantage que par le passé l’accent sur le "private equity" (participations non cotées).
Sortie de Pargesa aussi
Vice-président du conseil d’administration et administrateur délégué et membre du conseil d’administration (CA) depuis 1981, Albert Frère a aussi pris la décision de ne pas renouveler ses mandats chez PAR 3,50% Pargesa. Actionnaire à hauteur de 50% de GBL, Pargesa est basé Genève. C’est son fils Gérald Frère, vice-président du CA depuis 2002 qui occupera le poste d’administrateur délégué.
Albert Frère détient encore une série d’autres mandats à responsabilité. Notamment chez Frère-Bourgeois, Erbe, Société Civile du Château Cheval Blanc. Il est aussi vice-président du CA de GDF Suez, régent honoraire de la Banque Nationale de Belgique et administrateur du groupe français de luxe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, un ami de près de 25 ans.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé