À Washington, Mulcair critique Keystone XL

Les conservateurs l’accusent de nuire à l’intérêt national

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Mulcair: les doigts entre l'arbre et l'écorce

Ottawa — Thomas Mulcair a profité de la semaine de relâche parlementaire pour aller à la rencontre de décideurs et d’hommes d’affaires américains afin de leur faire connaître son parti, mais aussi pour réitérer l’opposition du Nouveau Parti démocratique au projet d’oléoduc Keystone XL. Un voyage politique qui a fait bondir les conservateurs, qui l’accusent de nuire à la réalisation d’un projet d’intérêt national.
M. Mulcair avait indiqué au Globe and Mail qu’il ne parlerait pas de Keystone XL. La question lui a cependant été posée, lors d’une rencontre avec le conseil des affaires canado-américaines mardi, et il a répété son discours des derniers mois : le Canada doit d’abord s’assurer de sa propre sécurité énergétique, amener les produits pétroliers de l’Ouest vers l’Est et créer des emplois en premier lieu au Canada en transformant le pétrole brut avant de l’exporter.
« Sur les plans environnemental, économique et social, c’est beaucoup plus important pour le Canada de créer des emplois chez nous. Keystone représente l’exportation de 40 000 emplois vers les États-Unis », a-t-il déclaré au Devoir hier.
Comme chaque fois qu’il est questionné sur le sujet, M. Mulcair a refusé de préciser de façon catégorique s’il était pour ou contre le projet. « La seule question qui m’a été posée là-dessus a obtenu la même réponse que ce que je viens de vous donner, s’est-il contenté de répondre. Je laisserai les Américains prendre leurs propres décisions. »

Un blitz conservateur
Cette sortie du chef néodémocrate survient cependant en plein blitz politique des conservateurs sur le même territoire, tentant quant à eux de convaincre les Américains d’approuver le projet qui transporterait le pétrole albertain vers le Texas. Le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, a prononcé la semaine dernière des discours à Chicago et à Houston, vantant le pétrole canadien comme source d’énergie fiable provenant d’un pays stable, contrairement, arguait-il, au Venezuela ou au Moyen-Orient. Trois de ses collègues sont aussi aux États-Unis cette semaine pour promouvoir Keystone XL.
« Je ne sais pas s’il [M. Mulcair] a de la crédibilité là-bas ou pas, mais ça n’aide pas quand un membre haut placé du Parlement se rend là-bas pour parler, directement ou indirectement, contre un projet qui est dans l’intérêt national du Canada », a accusé le ministre Oliver en point de presse alors que M. Mulcair entamait à peine sa première journée à Washington.
Mais M. Oliver a nié que cette contre-attaque quasi instantanée traduise une crainte d’Ottawa de voir Washington rejeter le projet, ou se laisser convaincre par le NPD.
M. Mulcair a rencontré hier l’ambassadeur canadien aux États-Unis, la leader démocrate à la Chambre des représentants et le directeur du bureau du budget du Congrès. Il doit s’entretenir d’ici jeudi avec des membres du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale et l’ambassadeur du Canada aux Nations unies, ainsi que prononcer un discours au Woodrow Wilson Center.


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