La Cause n'est-elle que marketing?

À qui profitera le crime?

Toujours là le problème: une vision stratégique élitiste

Tribune libre

Le chef (innu) régional de l'Assemblée des premières nations pour le Québec et le Labrador, Ghislain Picard, a servi tout un plat innuouï aux 350 militants péquistes, réunis en conseil national à Sherbrooke. Il s’en est donné à cœur joie à entuber les militants péquistes lors du Conseil national du parti. Je doute que s’il était passé, comme tout militant digne de ce nom, par la porte d’entrée, non sur le tapis rouge déroulé par la haute péquissance stratégique, il n’aurait pas payé sa carte de membre. Il ne se serait pas mêler à une tribu majoritaire et française pour y prendre parole en la traitant d’ennemie, via la menace et le chantage de se servir du pouvoir fédéral pour parvenir à la souveraineté amérindienne, menant à se séparer du Québec.

Car le traitement, le coup de force qu’il a asséné aux troupes péquistes discursivement était digne d’un « bien-cuit » cannibalesque.

La question qui se pose en conséquence, la première : qui a invité ce prophète de malheur d’une indépendance-problème à l’amérindienne?

PKP lui-même ou ses conseillers marketeux sans aucune conscience historique? Je situe quand à moi, à l’évidence, ce geste automutilant au même niveau que d’autres commis en dé-motion-suicide collectif, celui d’Agnès Maltais relevant d’une islamophobisation culpabilisante complémentaire à la loi liberticide 59; du même ordre aussi que la migration-dangerosité en cours, dommages prévisibles et (néo)libéralement organisés en secret – armée anglo-canadian à l’appui en coulisses (un commandant a d’ailleurs quitté les rangs des traquenardeux).

Plus précisément, PKP a agi platement dans sa suite défensive de la maltraitance des femmes autochtones de Val-d’Or, visant à salir Couillard porteur des libéraux. Une cohérence de séduction-marketing à valeur ajoutée, genre entreprise privée de gestion politique.

Or inviter Ghislain Picard devait-il impliquer de facto qu’il prit parole à une assemblée d’une toute autre tribu que celles qu’il représentait?

Normalement, mais le PQ fait-il dans la normalité? Le chef Picard aurait pu être invité à faire partie de l’assistance, de marque certes, s’il voulait vraiment s’intégrer à Notre assemblée pour y projeter ses idées et développer des stratégies communes en vue de faire consensus sur le présent et envisager l’avenir du Pays.

Normalement, s’il devait y faire un discours, copie aurait dû en être remise à l’avance au PQ et articulation d’une réplique (stratégique) correspondant à ce discours élaborée avec précision, à l’avance aussi, réplique approuvée par notre Grand Chef PKP. Non?

Et pour clore la chose en beauté, donner une consigne ferme au chef Picard : « Tu fais CE discours prévu, mais pas un mot de plus, sauf, salut, bonsoir les sportifs! D’accord mon frère de sang? »
Ce que je viens de dire n’est pas « structurellement » ben, ben, si tant compliqué. Non?

Alors, c’est quoi, encore et encore, le problème au PQ, tords-la-pinouche?

PKP, lui, dans son discours a « ouvert » la porte… ou la boîte de Pandore… en sous-entendant une possibilité d’entente fédérative avec les Amérindiens. Soit, il voulait prendre ça de haut, mise en chantiers dira-t-il, mais en fait, géopolitiquement, il faisait déjà par cette allocution dans l’ignorance pas à peu près, sinon téméraire et extrême. À l’extraVaguance, PKP devra opter pour l’humilité d’expression franche : oui, c’est oui, non c’est bien NON. En finir avec son tic-tac tic-tac de différer à différAnce avec un grand tas de « ni oui, ni non » dans à peu près toute et… rien, finalement.

Il serait d’ailleurs intéressant d’avoir les points de vue, que j’imagine assez tranchant et tranché sur ce plan, des Jean-Claude Pomerleau, et Jacques Nantel, sans oublier notre vénérable René Marcel Sauvé bien sûr, sur ce sujet : L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE, C’EST BASÉ SUR QUOI? qu’on le sache une fois pour toute de Vigile à idéalement le PQ et ses « strates-tèges » (sic).

J’ai mon idée : t’es souverain lorsque sur un territoire tu t’y ÉTAT-BLIS, et lorsque tu y développes sédentairement, en permanence (existentielle), des aménagements, pluss que paysagers-là-là, c'est-à-dire en bûchant à la sueur de ton front catholique : des cultures, des ressources, des technologies, des infrastructure, améliorant ta qualité de vie et celle du territoire.

Avant que chef Picard et sa gang de tribus se fassent supposément déposséder de TOUTE par «nous » (et ce ne fut plutôt plussss que par les anglos-conquérants britanniques), qu’ont-ils fait du territoire? où se trouvent les restes de cette cité moderne implantée dans le pays d’en haut, du grand nord ou d’en bas par eux, d’eux-mêmes, par et pour eux-mêmes?

Ce qui fait l’intégrité de Notre vision et du territoire : c’est le résultat d’un SÉDENTARISME de fait, d’actions et de modifications organiques, physiques et géographiques.

Ce qui fait la dépendance précoloniale des Amérindiens, prévisible en appauvrissement permanent et croissant, c’est leur NOMADISME. Et le nomadisme, non seulement ça fait beaucoup de tribus se chicanant des territoires sans cesse, des guerres d’invasions, d’ethnies et des migrations forcées et destructrices d’autres nations, mais ça ne permet pas de développer un territoire et d’y prétendre souveraineté, en paix et de paix relative. Surtout pas une souveraineté absolue, ni même prioritaire dans le temps, chronologique, genre « parce que j’étais là avant toé!».

Quand tu voyages tout le temps, c’est peut-être le fun, mais si tu construis jamais ta maison, ta cabane dans le Canada, tu restes un réfugié permanent, vivant sous la dépendance « tutélaire » des SÉDENTAIRES refuges des souverains citoyens… contribuables : accommodements raisonnables ou pas.

Et Couillard le Porter (prononcer à l’anglaise, s.v.p.!) d’eau sale pétrole desmaraisque le sait lui, comment détruire la souveraineté territorial des sédentaires parce qu’il est un nomadiste d’argent, sans autre « cause » (la mince Idée libérale) que monétaire et personnelle, voyageant d’abris fiscaux en abris de luxe saoudiens : sa mission est claire comme Desmarais de R.O.C.!

Et jamais, au grand jamais, un nomade de ce calibre, ce califat pour faire mirage, n’invite un autre nomade à prendre parole dans son palais, son royaume, son émirat : il ne partage pas! Mais il sait détruire par État-Dieu, technothéocratiquement… par invasions barbares. Les Amer-indiens, il n’en a que Grand Nord à foutre!

Le PQ a-t-il compris la leçon de Couillard et la guerre qui s’annonce par migration-marchandise-dangerosité croissante? Pas sûr… C’est ça la différence entre se battre pour une Cause, la Nôtre, ou simplement pour le pouvoir et ce qui lui est associé, de fric en surfric!

Veut-on faire de Nous, peuple Québécois-Français de souche, des nomades désouverainés, voués à l’itinérance intérieure, enclavage radicalisant sur notre propre territoire? Un dépouillement total et totalitaire nous menant à la dèche, jusqu’au Daech?

M. Picard, avec un sourire carquois, pas iroquois puisqu’il n’est qu’un pacifique montagnais (méfiance tout de même!), a montré clairement aux péquistes, comme au Grand PKP du bon Conseil national, l’applaudissant, ovation debout en plus : qu’ils ont ERRÉ! Et les ennemis médiacrassiquement ont répandu la nouvelle pour en faire un rire de Nous tous et toutes.

Le seul moyen de ne plus errer, et en pleurer de l'avoir fait, c’est de répondre à l’exigence fondamentale d’une cause, exigeante s'il en est une, a fortiori lorsque cette cause consiste en l’indépendance… territoriale d’un peuple: il Nous faut faire preuves d’une COLLÉGIALITÉ PLEINE ET ENTIÈRE pour élaborer avec TOUTES LES STRATÉGIES possibles, toutes les instances disponibles, le meilleur de chaque ACTION, chaque intervention sur chaque dossier.

Pourquoi l’Institut promis, tout comme une constitution provisoire, se font encore tant et tant attendre? Sans même un signe avant-coureur d’encouragement de solidarité.

La Cause doit se SÉDENTARISER, s’implanter dans et sur le territoire avec TOUS ET TOUTES LES INDÉPENDANTISTES, latéralement, horizontalement, hiérarchiquement aussi, avec une autorité représentative des tribus. Une autorité élue, un grand chef pour vrai, et le Vrai (fusion du réel et de la vérité en symbiose d’événement) agissant comme un Institut de fait, Insti-tuteur: APARTITEMENT… DE PENSÉE, DE POUVOIR ET DE RÉFLEXION. Insti-tuteur de la Cause pour ce qu'elle vise collectivement, non ce qu'elle rapporte individualistement.

Et dire que Pierre Karl s’est rendu en Catalogne où "sans collégialité et un sens mobilisateur à tout rompre, point de salut!" est tellement visible? alors qu'il lui reste à battre beaucoup de tapis ici et là dans le parti, autour et en dedans. Commençons par tresser serré nos ceintures fléchées, délaissons celles de nos chastetés conditionnées, et attachons-les pour pas perdre nos culottes, ni la calotte, ni le Nord.

Car, des valeurs indéniables issues de notre métissage, sachons partager avec les Amérindiens la richesse qu’ils peuvent S’apporter eux-mêmes en confrérie avec Nous, et, pourquoi pas s'allument en calumet de paix patagée : dans le cadre d’une RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DU QUÉBEC.


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4 commentaires

  • Chrystian Lauzon Répondre

    26 novembre 2015

    M. Pomerleau,
    Bonne nouvelle en effet, comme vous dites, mais votre cours géopolitique 101, PKP devrait tout suite s’y inscrire et le suivre tous les matins, avant de foncer dans le « tas », les tas de…
    Écouter votre émission Point de Bascule du 25 novembre 2015 sur InfoRadioCité (en reprise) avec M. Le Hir serait excellent début : FAMEUX et sans équivalent médiatique d’information citoyenne réelle, pour vrai et le Vrai. Bravo…. à l’infini. Et merci.
    Remarquez la synchro en 3 temps successifs, voulue ou non (tout événement contient lui-même ses importances comme ses forces et ses impacts, n’en déplaise aux humains ou à Michel Charlebois-Hamilton (;-), qui peinent à en cerner tous les sens, sans les taire pour autant dans leur infinie portée) :
    1- L’indépendance picardienne (énigmatique) au Conseil national du PQ;
    2- L’informulable ouverture (louable mais inarticulée) aux nations amérindiennes du Québec, à intégrité territoriale intouchable et juridique d’État ignorée par PKP;
    3- l’apport collégial et militantiste de Guy Bertrand en conciliateur stratégique des régions et nations (amérindiennes aussi), visant l'indépendance sur le mode d’une « République fédérale du Québec».*
    N’oublions jamais dans nos évaluations stratégiques et géopolitiques vers l’indépendance en vue de toutes ses exigences, que les concepts en eux-mêmes n’appartiennent, ni aux libéraux, ni aux fédéralistes canadian, malgré leurs efforts guerriers de nous les interdire ou en limiter le sens « réel ».
    C’est ce que l’on fait lorsque l’on veut « fédérer » des mouvements indépendantistes en coalition. Il y a plein de républiques et d’États indépendants fédéralisés : en communes (France), cantons, sous-états, etc.
    La décentralisation des pouvoirs dans un Québec État-nation souverain, profiterait à la valorisation intrinsèque des régions comme des nombreuses nations amérindiennes (dominées au Québec comme dans l’Ouest du Canada présentement par les anglos-Cris-pancanadian).
    Le chef Picard devrait donc commencer par développer un mouvement indépendantiste au sein des communautés autochtones québécoises contre le Canada de fait et en faits concrets. Et en ce qui me concerne, Québec-La Beaume-Radios-poubelles, ne mérite pas ma priorité de capitale du Québec, juste en regardant comment ces intégristes fédéralistes villageois à petite vision de fonctionnaire libéralo-soumis votent aux élections.
    *http://www.journaldemontreal.com/2015/11/25/guy-bertrand-lance-ien-2030-la-republique-federale-du-quebec-i

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2015

    Monsieur Lauzon
    Je vous donne raison sur toute la ligne; il y a quand même une maudite limite à faire rire de nous-autres de la sorte par cette maudite élite tant politique qu'économique. Voici une citation de Mao Tsé- Toung: "La lutte nationale est, en dernière analyse, une lutte de classe". Vous n'avez qu'à penser au ministère de la Santé du Québec; Couillard et Barrette ont réussi à accorder une augmentation de 400 millions $ aux médecins tandis que les infirmières, les professeurs et les fonctionnaires provinciaux sont obligés de descendre dans la rue pour des augmentations de salaire qui ne seront que des miettes de pain à comparer avec celles accordées aux médecins. Ils devraient laisser de côté les grèves rotatives et aller en gréve générale; je suis prêt à les appuyer.
    Et que penser de l'aide d'un milliard $, à même les fonds publics pour aider la multinationale Bombardier? C'est révoltant! Et le peuple laisse passer ces bavures de Couillard comme si rien n'était. Comment voulez-vous faire l'indépendance avec un peuple colonisé de la sorte? Je me demande, sincèrement, s'il existe un moyen de s'en sortir et si ça vaut vraiment la peine de continuer à se battre. Le vote du 7 avril 2014 n'était pas le plus brillant que j'aie connu dans ma vie, vous en conviendrez.
    André Gignac 24/11/15

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 novembre 2015


    Bonne nouvelle, la partition est évoquée.

    Le projet est enfin ramené dans le champs du réel.
    Retour à la realpolitik et la Grande alliance ... et à une nécessaire doctrine d'État.
    Mon texte à venir...
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2015

    Les événements n'ont d'importances que celles qu'on leur donnent • Alexander Hamilton
    La partition du territoire du Québec est un élément de stratégie plan "B" du fédéral. Une stratégie déjà en marche, le changement récent du nom de Terre-Neuve à Terre-Neuve Labrador pour mieux y annexer le territoire contesté ainsi que la défénition des limites nord du territoire du Québec au profit du Nunavut en sont des exemples probants.
    Tout comme le référendum, le sujet de la partition du Québec risque fort de faire partie d'épouvantails futures. Donc vaux mieux en discuter plus tôt que plus tard, alors qu'il ny a pas encore urgence de réponses. Désensibiliser les discussion risque de dévanter les arguments des opposants. Le fédéral, en incluant les Premières Nations dans leur stratégie prend un enorme risque que la situation se renverse contre eux. Rien ne laisse croire que les Premières Nations lui serrons obligatoirement fidèles et qu'ils agiraient contre leurs intérêts pour sauver une nation qui n'est pas la leur. Une nation, enclavée ayant décidé de rester canadian serait financé par le fédéral alors qu'il n'a plus de recettes fiscales provenant du Québec?
    Ce qui peut sembler à première vue une bourde, pourrait s'avérer positif. Soit de confronter maintenant une objection que l'on sait future.