A peine sorti du traité INF, Washington dit avoir testé un missile d'une portée supérieure à 500 km

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Une course aux armements dirigée contre la Chine


Les Etats-Unis ont annoncé avoir testé un missile conventionnel de moyenne portée dans le cadre de la création de «nouvelles armes». Un test rendu possible par leur retrait du traité de désarmement INF au début du mois.


Le Pentagone a annoncé dans un communiqué avoir testé le 18 août un missile conventionnel de moyenne portée depuis l'île de San Nicolas, au large de la Californie. Un test rendu possible par leur retrait du traité INF au début du mois d'août.


«Le missile testé a quitté sa rampe de lancement terrestre et touché avec précision sa cible après plus de 500 km de vol», a précisé le ministère américain de la Défense. «Les données recueillies et les leçons tirées de ce test donneront au ministère de la Défense les informations nécessaires au développement de nouvelles armes de moyenne portée», conclut le Pentagone dans ce très bref communiqué.


Les Etats-Unis sont sortis le 2 août du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Ils accusent Moscou de l'avoir violé pendant des années, prétexte utilisé par Washington pour ouvrir la voie à une nouvelle course aux armements dirigée contre la Russie, mais surtout contre la Chine.


Le jour même, le ministre de la Défense Mark Esper avait annoncé que les Etats-Unis allaient désormais accélérer le développement de nouveaux missiles sol-air. «Maintenant que nous nous sommes retirés, le ministère de la Défense va poursuivre pleinement le développement de ces missiles sol-air conventionnels dans une réponse prudente aux actions de la Russie», a-t-il expliqué.


Mark Esper avait précisé que les Américains avaient lancé en 2017 des recherches sur ces systèmes de missiles, tout en restant dans les limites du traité sur les forces nucléaires intermédiaires.


Le traité INF, qui avait permis dans les années 1980 l'élimination des missiles russes SS20 et américains Pershing, au cœur de la crise des euromissiles, abolissait l'usage de toute une série de missiles à capacité nucléaire de portée intermédiaire (de 500 à 5 500 km).


Le missile testé le 18 août est conventionnel, mais tout missile peut, par la suite, être équipé d'une tête nucléaire.


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