400e de Québec - une contre-fête

Tribune libre

Très intéressant article de M. Salon, qu'on peut lire
ce matin sur le site de VoxLatina.

Avec lui, nous partageons les regrets exprimés sur la
réunion des chefs d'états de la Francophonie réunis à
Bucarest. Nous partageons aussi ses craintes
quant à la réunion qui se tiendra à Québec en 2008.
Mais au-delà de ses justes remarques, d'autres
craintes animent un grand nombre de Canadiens-français
québécois en cette fin d'année 2006. Est-ce que «nos
descendants parleront encore français« dans quelques
années. Lorsque nous voyons le gouvernement du Québec, par son ministère de l'Éducation, décider que nos
enfants doivent débuter l'apprentissage de l'anglais
dès la 1ère année du primaire, nous devons nous
demander s'il est vraiment utile et source de fierté
de fêter les 400 ans de la ville de Québec et de la
fondation de la Nouvelle-France ou du Canada.
Lorsque
nous voyons que nos artistes et leurs
représentants, gens devant promouvoir notre culture
française, celle de 82% des Québécois, décident de
nommer le premier édifice du Quartier des spectacles
d'un nom anglais, (Red Light, pour ne pas le nommer)
nom qui en plus vient démontrer le peu de
connaissances historiques et civiques de nos
concitoyens et concitoyennes, nous devons nous
demander s'il est encore utile de fêter notre
«Francité» et notre attachement à la France et à la
Francophonie.
Il faut nous demander s'il ne serait pas
plus important d'organiser des manifestations
publiques venant à l'encontre de celle de Québec,
puisqu'il y a de grands risques que cette
manifestation vienne faire la preuve de notre
assujetissement à l'ennemi de notre langue et de notre
peuple.
N'y a-t-il pas un grand risque que cette fête
soit la dernière occasion de démontrer que le français
est autre chose que du floklore? Que notre langue est
celle d'un peuple qui avait décidé de vivre et de
faire vivre sa langue en terre des Amériques malgré le
traité de Paris de février 1763?
Si nous ne réagissons
pas à toutes les attaques dont notre langue est
victime, il y a de fortes chances que le français soit
fêté dans quelques années comme une langue qui était
parlée «jadis» par quelques irréductibles, gens
nostalgiques d'une époque révolue et d'une langue qui
ne méritait pas de vivre, puisque ses locuteurs ne
voulaient plus l'utiliser, ayant accepté qu'elle ne
soit qu'une langue enseignée à l'école sur le même
pied que la langue de nos ennemis, ce qui arrivera
dans quelques années, à n'en pas douter.
Il n'y a qu'à
voir le titre d'une prochaine émission de TéléQuébec,
«Est-ce que nos écoles seront bilingues», pour
comprendre que la mort de notre peuple est déjà
inscrite dans l'histoire.
Vaut-il la peine, dès lors,
de fêter ce qui deviendra le chant du «Cygne» de notre
langue en ce jour de juin 2008?
À moins de saines
réactions de notre part, il serait pour le moins
ridicule que nous allions fêter la mort d'un peuple en
ce jour de juin 2008. Laissons aux «fêtards» et aux
«aristocrates» de Québec le droit de s'amuser en ces
jours, ce qu'ils ont toujours fait avec joie de toute
façon depuis 1759 avec les conquérants Anglais, sans
qu'ils y sentent la moindre gêne.
Quant à nous, il
serait plus important d'organiser à cette occasion,
une contre-fête par l'organisation d'un colloque sur
l'état de notre langue dans le monde, colloque qui par
ses suggestions et ses propositions pourrait peut-être
faire évoluer la pensée des dirigeants politiques de
nos pays.
Salutations «patriotiques»
Jacques Bergeron
_ Ahuntsic, Montréal


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