C'est un peu, beaucoup, en raison de son inertie que le Parti québécois a diminué dans les intentions de vote.
D'une part, il a renié ou mis de côté un trop grand nombre des éléments indispensables qui l'ont rendu jadis si attirant aux yeux de l'électorat. D'autre part, il est resté accroché à certaines idées qui ont fait leur temps et n'ont plus la cote.
Le retour à l'horizon de M. Pierre Karl Péladeau suppose que le Parti soit ouvert à une remise en question de ses assises trop à gauche qui l'entravent désormais et font que plusieurs abandonnent le bateau à la dérive.
Pour amorcer la remontée requise, le parti doit rectifier son tir et effectuer une refonte mur à mur de son approche qui lui sera salutaire. Il doit procéder à un certain nombre d'ajustements.
Voici 10 changements d'orientation proposés qui pourraient lui permettre de regagner l'appui des électeurs.
1- Remettre le projet d'indépendance à l'avant-plan, lequel doit être présenté comme une nécessité toujours actuelle et comme étant l'aboutissement inévitable de toute nation distincte comme la nôtre l'est.
Avec une campagne de promotion souverainiste bien orchestrée, le référendum pourrait avoir lieu dès la fin du premier mandat en 2022, à titre de couronnement des efforts préparatoires entrepris en ce sens durant celui-ci.
Comment s'y prendre?
D'ici les élections d'octobre 2018, le PQ doit préparer une déclaration quotidienne pour les médias en rapport avec l'actualité, démontrant la nécessité de l'indépendance. Par exemple, ces temps-ci, il pourrait déclarer que le gouvernement fédéral ne joue pas son rôle de venir en aide au chantier de construction de bateaux Davie de Lévis et qu'un Québec indépendant serait en meilleure position d'agir pour telle ou telle raison.
Autrement dit, toutes les interventions du Parti québécois dans les médias doivent amener la population à comprendre qu'un Québec souverain serait mieux outillé pour faire avancer tous les dossiers importants. C'est fort différent que de se limiter à déclarer que tout irait mieux avec un Parti québécois au pouvoir qui se contenterait d'une gouvernance routinière de mandat en mandat, avec son projet d'indépendance mis en veilleuse indéfiniment.
2- Redevenir le défenseur principal de l'identité québécoise. La CAQ a pris plusieurs longueurs d'avance sur ce plan avec le succès que l'on sait. C'est à croire que le PQ a peur qu'on ne ternisse sa réputation en s'affirmant trop identitaire. Comme s'il craignait plus que tout d'effaroucher les minorités susceptibles qui, soit dit en passant, n'ont jamais voté et ne voteront d'ailleurs jamais pour lui de toute façon, quand bien même il se proclamera "diversitaire, inclusif et ouvert à l'autre".
Le PQ doit défendre les Québécois de souche contre l'érosion migratoire tiersmondiste, contre la dislocation sociale qu'elle entraîne inévitablement. Il doit clairement se positionner pour les Québécois d'abord, à commencer par la protection de notre culture commune et de nos 1 001 caractéristiques identitaires. Il doit s'engager à nous accorder la priorité en tout et partout. Il lui faut adopter une position claire face à l'immigration: diminution des quotas annuels excessifs, condamnation officielle du multiculturalisme , devoir d'intégration totale et rapide, sinon...
3- Remettre de l'avant le magnifique projet de Charte des valeurs si prometteur piloté par M. Bernard Drainville qui ralliait la majorité des Québécois de souche. Avec toutes les dérives diversitaires qui se sont multipliées depuis lors, la réanimation du projet obtiendra plus que jamais un regain de la faveur populaire.
4- Prendre clairement position contre toutes les formes d'accommodements religieux qui altèrent négativement les conditions du bien-vivre ensemble et qui font régresser la société au niveau du tiers-monde sous-développé.
5- Devenir le rempart contre l'invasion de l'anglais et de sa prolifération néfaste. Proposer un programme élaboré de mesures concrètes visant à en faire diminuer l'obligation au travail lorsqu'elle n'est pas réellement justifiable, et la réduction de sa visibilité dans l'espace public. Redonner à la loi 101 sa pleine vigueur en éliminant les exceptions ajoutées depuis. Remettre en question les droits acquis abusifs des anglophones qui n'ont plus leur raison d'être, dans le but de les ramener à leur juste proportion per capita. Rendre la vie 100% en anglais impraticable au Québec comme il est actuellement tout à fait possible de le faire, un non-sens inacceptable.
6- Abandonner la promotion de certains programmes sociaux ruineux qui donnent peu ou pas de résultats. Finie l'idée révolue de l'état providence qui renforce la vision infantilisante du citoyen conçu comme un être dépendant, impuissant et accro chronique aux services et aux soins, un contresens lorsqu'on promeut la notion d'indépendance et d'autonomie au niveau collectif. La bonne attitude à observer doit commencer au niveau individuel. L'interventionnisme à outrance fait parfois plus de mal que de bien. De plus, il faut vivre selon ses moyens, et nous n'avons tout simplement pas les moyens de nous permettre plus.
7- Se libérer de certains liens de consanguinité en prenant ses distances avec le monde syndical (pensons à tous ceux écorchés par les révélations faites à la Commission Charbonneau, et qui ne laissait voir que la pointe de l'iceberg) et les organisations élitistes de gauche et leurs lobbys d'activistes. Se dissocier de l'influence occulte et des pressions souterraines de ces organisations sous influence.
8- S'engager au dégraissage de la taille de l'état à raison de 2% par année sur 10 ans. À commencer par l'abolition de la permanence qui engendre le rendement réduit et permet le tablettage des superflus qui continuent d'être payés à leur plus haut échelon de salaire. Abolir les programmes d'accès à l'emploi dans la fonction publique basés sur la discrimination négative à l'embauche contre les Québécois de souche et favorisant les étrangers avant nous.
9- Faire disparaître des couches organisationnelles dans la fonction publique, les arborescences bureaucratiques en tout genre, les organigrammes gonflés à bloc, en éliminant quelques strates de cadres et de sous-fifres qui gonflent inutilement la masse salariale et ralentissent l'appareil gouvernemental.
10- La notion même d'indépendance se veut indépendante en soi et au-dessus de l'axe politique traditionnel gauche/centre/droite. Que le Parti québécois soit clair là-dessus et pour ce faire devienne plus neutre. Pour rallier le plus grand nombre d'indépendantistes de toutes allégeances, il doit se débarrasser de son étiquette désuète de gauche socialisante qui lui colle comme un boulet au pied d'un naufragé passé par-dessus bord.
Cela facilitera la réintégration de tous les M. Péladeau de ce monde.
11- À vous de proposer le 11è élément. C'est un article participatif!
Le programme électoral du Parti québécois gagnera à un tel exercice de remaniement en profondeur, à l'élagage de certaines idées désuètes, en actualisant ses idées directrices au diapason des nouvelles tendances, et par un retour au projet initial ayant donné lieu à la fondation du parti, en l’occurrence l'idée de l'indépendance nationale en tant que projet collectif rassembleur et prioritaire. À lui de motiver la population en ce sens par de solides arguments et des campagnes d'information soutenues.
En un mot comme en mille, la seule avenue praticable qui permettra au PQ de remonter la pente et de retrouver la faveur des citoyens temporairement démotivés par son inertie consiste à se recentrer sur le peuple québécois qui doit devenir le seul maître à bord de son embarcation collective et de sa destinée.
Car la libération d'un peuple est inscrite dans le temps. Elle adviendra malgré tout et saura triompher de toutes les embûches.
Viser l'indépendance, c'est aller dans le sens de la vie, c'est comme un bouffée d'air frais qu'on aspire et qui nous gonfle les poumons après être trop longtemps restés enfermés.
C'est le même vent de libération, le même air d'aller, qui gonflera pleinement les drapeaux de la nation nouvellement appropriée.
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1 commentaire
André Gignac Répondre
15 mars 2018Monsieur Labrie
Je ne comprends pas que vous n'ayiez pas reçu encore de commentaire après votre excellent texte. Les gens ont-ils peur de s'ouvrir, de commenter? Avec la gravité de notre situation collective, ça devrait être le contraire. Le texte suivant le vôtre, dans lequel on a discuté de référendum, est allé cherché à date, 1305 visites et 22 commentaires; c'est à y perdre son latin! L'assimilation et le multiculturalisme sont-ils en train de nous rendre perplexes et résignés face à notre avenir collectif? Il faut commencer à se poser des questions.
Il est vrai, qu'aprés 15 années de gouvernance du "quebec liberal party" fédéraliste du West Island, que la résistance indépendantiste en a mangé un coup surtout que les dirigeants du PQ ont rarement parlé d'indépendance durant toutes ces années. Lorsque tu entends le chef du PQ suggérer d'augmenter la vitesse sur les autoroutes au lieu de trouver des solutions pour freiner l'assimilation massive, pour contrer le multiculturalisme "canadian" et le déclin du français au Québec; pas surprenant que la population ne bouge pas. NOS POLITICIENS QUÉBÉCOIS SE FONT COMPLICES DE CETTE DÉTÉRIORATION CULTURELLE AU QUÉBEC. Monsieur Labrie, avec tous les textes que vous avez écrits sur Vigile, vous avez plus fait pour la politisation des Québécois que le PQ en 51 années d'existence. Continuez votre bon travail!
André Gignac 15/3/18