Un projet mystérieux et fumeux

15 juillet 2007


Merci de votre réponse, M. Perry.

La position du NPI est en effet claire, honnête et légitime, cela ne fait aucun doute. En revanche, il ne suffit pas — je pense que nous ne pouvons qu'être d'accord là-dessus — de porter le parti au pouvoir, encore faut-il qu'il y accède avec une majorité absolue pour prétendre faire l'indépendance. Quant à la reconnaissance internationale, elle ne suivra pas à moins d'un résultat témoignant d'une majorité non seulement absolue mais substantielle, ce qui constitue également un "must" pour le règlement rapide des actifs avec Ottawa et le transfert des dossiers. Le bon droit, les bonnes intentions et la confiance sont insuffisants, vous le savez ou devriez le savoir.

Connaissant la tendance actuelle de l'appui à l'indépendance, on peut supposer qu'il faudra probablement plus d'une victoire électorale pour satisfaire à ces conditions, d'autant plus que le PQ ne se suicidera pas demain matin parce que le NPI existera, de sorte que, oui, il y aura vrisemblablement division du vote pour un bout de temps. Ce qui nous ramène probablement au problème actuel (indépendance par référendum "éloigné").

Par ailleurs, les citoyens, même indépendantistes, appuient rarement un parti pour une unique raison; en général, ils veulent tout de même s'assurer que l'État continue de fonctionner correctement en attendant la réalisation de l'unique mission qu'il se serait donnée. Il faudra donc un parti non seulement crédible quant à sa détermination, son honnêteté et sa transparence, ce qui existe déjà, mais pouvant aussi présenter plusieurs candidats ayant suffisamment d'expérience et d'expertise reconnues pour être perçus comme membres éventuels d'un Conseil des ministres solide, ce qui suppose qu'il puisse compter rapidement sur quelques "têtes d'affiche" et pas seulement sur des militants aguerris. C'est certainement une possibilité dont je e puis douter par avance, mais elle doit se matérialiser très rapidement. On semble s'être lancé dans la fondation d'un parti avant même de compter sur quelques "locomotives", sinon on s'en serait servi pour mousser le projet. Bon, cela s'est déjà fait auparavant, par exemple lors de la formation du RIN et même du RN, mais il aura fallu attendre la venue de politiques déjà connus pour que la réception par les citoyens "ordinaires" les transforme en voteurs.

Quant à la tonalité de votre réaction ("crois ou meurs") à mon message, elle ne me choque nullement sur le plan personnel, mais si c'est ainsi que vous entendez discuter avec la population en général, je crains que le démarrage connaisse des problèmes d'embrayage.

Raymond Poulin